Sécurité
Les vulnérabilités, principale cyber-menace des prochaines années
D'ici 2005, 90% des cyber-attaques exploiteront des failles de sécurité connues et pour lesquelles des correctifs sont ou seront déjà disponibles. Signe précurseur: le ver Code Red continue de prospérer... (Mardi 7 mai 2002)
     
Voir aussi le dossier : Failles, la sécurité informatique sur la brèche

D'ici 2005, 90% des cyber-attaques exploiteront des failles de sécurité connues, pour lesquelles des correctifs sont ou seront alors disponibles. Cette prévision que le Gartner vient d'émettre dans une récente étude nous rappelle les dommages subis dans le passé suite au passage de chevaux de Troie et autres codes malicieux, tels que Code Red et Nimda. Deux vers qui durant plusieurs semaines ont eu tout loisir d'exploiter une faille sur plusieurs milliers de sites tournant sous le serveur Web IIS (Internet Information Server) de Microsoft. Une faiblesse pour laquelle un patch avait pourtant été publié depuis longtemps par la firme de Redmond. Dans son document, l'institut précise que les deux vers restent encore actifs aujourd'hui...

L'ombre de Code Red serait-elle de retour ?
Selon la société américaine Arbor Networks, plus de 18 000 systèmes auraient encore été infectés par Code Red ou l'une de ses variantes (dont Code Red II) en avril 2002, contre 14 000 en décembre 2001.
Rappelons que ce vers est conçu à l'origine pour exploiter les ressources de sa machine cible en vue de lancer des attaques par déni de services (DOS). Une telle opération consiste à lancer sur un serveur Web tiers une importante quantité de requêtes simultanées, dans l'objectif de le rendre indisponible voire d'entraîner sa chute. Code Red qui est allé jusqu'à infecter 350 000 serveurs en moins de 24 heures (dixit la Cooperative Association of Internet Data Analysis) aurait déjà touché plus de 5 millions d'adresses Internet uniques au cours des six derniers mois, contre 1,7 million pour Nimda. Pour l'heure, Arbor Networks recevrait encore 30 notifications d'infections par Code Red chaque minute. La tendance serait inverse dans le cas de Nimda.

La liste des failles s'allongeant avec le temps, il est parfois difficile de tenir son serveur à jour... Dernier épisode en date : la découverte d'un défaut dans le système d'exploitation Solaris (Sun). Rapporté par le CERT, il permettrait à un intrus d'exploiter à distance les ressources du système ou d'exécuter certains codes. Le tout en passant simplement par son mécanisme de commandes RPC (pour Remote Procedure Call). Confirmant l'existence de ce problème, Sun annonce la sortie d'un correctif dans les jours qui viennent. Quelques heures avant cette annonce, HD. Moore, consultant au service de la société Digital Defense, mettait en garde les développeurs contre une utilisation trop peu critique de la documentation de la plate-forme .Net. Reconnaissant que la nouvelle infrastructure de Microsoft était plus sûre que les précédentes suites, il insistait néanmoins sur l'existence de failles pouvant notamment apparaître à la suite d'une procédure d'installation manuelle de ISS. Selon lui, certains services proposés comme optionnels lors de la phase de paramétrage pourraient finalement se révéler vérolés.

Linux, plus sûr
Qu'en est-il dans l'univers Linux ? Pour répondre à cette question, Evans Data a mené récemment une étude auprès de 400 spécialistes du système du pingouin. Elle montre notamment que 78% des développeurs Linux n'ont jamais expérimenté d'intrusions indésirables. Les personnes interrogés attribuant cette caractéristique au modèle "Open Source" du système d'exploitation de Linus Torvald. Au total, 84% des répondants affirment que Linux est plus sûr que les logiciels conçus pour servir une licence propriétaire. D'après le document de l'institut, la pénétration du système dans les grandes entreprises aurait augmenté de plus de 7 points entre 2000 et 2001 à 17,6% (voir notre article sur Auchan)... Et les analystes de Evans Data de noter que plus de 70% des programmeurs prévoient de se lancer dans des projets intégrant la technologie des Web Services dans les deux ans.

Pour l'heure, Linux est encore loin de faire l'unanimité chez les grands comptes... On peut d'ailleurs se demander si son éventuelle généralisation ne pourrait pas faire de lui une cible plus prisée sur le terrain du piratage. Sans prendre en compte les différences entre systèmes, l'étude du Gartner prévoit au total que 20% des entreprises devront faire face d'ici 2005 à un incident de sécurité sérieux, c'est-à-dire un événement plus grave qu'une simple infection.
[Antoine Crochet Damais, JDNet]
 
Accueil | Haut de page
 
 

  Nouvelles offres d'emploi   sur Emploi Center
Auralog - Tellmemore | Publicis Modem | L'Internaute / Journal du Net / Copainsdavant | Isobar | MEDIASTAY