Acteurs
Cognos "soulagé" de céder 5 % de son CA 2001 à Business Objects
Le canadien perd 24 millions de dollars pour n'avoir pas respecté l'antériorité de la couche sémantique inventée par B.O. Réactions de Bernard Liautaud, CEO/fondateur de Business Objects, et du CFO de Cognos.  (Mercredi 29 mai 2002)
     

Y aurait-il un conflit au niveau de la couche sémantique ? En théorie plus maintenant, puisque Cognos et Business Objects viennent de s'entendre par un accord amiable sur une réparation d'un montant de 24 millions de dollars versée par l'éditeur canadien au leader franco-américain de la business intelligence. Selon les termes de cette entente entre les deux concurrents, Cognos devra également apposer mention du brevet Business Objects dans chacun de ses produits vendus s'appuyant sur la technologie en question.

Ce règlement fait suite à une plainte pour contrefaçon de brevet que B.O. avait déposée aux Etats-Unis le 5 mai 2000
faisant état du fait que l'outil de reporting Cognos Impromptu enfreignait le brevet américain n° 5 555 403 titré "Relational database access system using semantically dynamic objects". Ce dernier avait été enregistré le 27 novembre 1991 par l'inventeur de la technologie Jean-Michel Cambot, et Bernard Liautaud, le CEO-fondateur de Business Objects créé en 1990. Le rôle de la couche sémantique ? Affranchir les utilisateurs de la complexité des requêtes dans des entrepôts de données relationnels, en lui permettant de les exprimer dans des termes courants.

Selon les termes financiers du règlement amiable, Cognos procèdera à un premier versement de 10 millions de dollars le 10 juin 2002, et déboursera ensuite 1,75 millions de dollars chaque trimestre au cours des deux années qui suivront. Pour l'éditeur canadien, la somme correspond à 4,84 % de son chiffre d'affaires de 495,6 millions de dollars environ correspondant à l'année fiscale 2001 cloturée en février. Elle doit être répercutée selon les usages sur son année fiscale 2002 pour laquelle son chiffre d'affaires est désormais anticipé à 491,3 millions de dollars. Un compte que Cognos doit répercuter dès mercredi auprès de la SEC (Securities and Exchange Commission) dont le rôle est de réguler les marchés financiers outre-Atlantique.

Microstrategy prochain sur la liste après Brio, Cognos
Cet accord constitue "la reconnaissance de la valeur de notre produit", déclare Bernard Liautaud que nous avons pu joindre par téléphone depuis les Etats-Unis. "Ce n'est pas une reconnaissance par Cognos, qui revendiquait que ce brevet n'avait pas de validité. Aujourd'hui, Cognos met ses produits sous licence Business Objects et nous paie 24 millions de dollars." Le patron de l'éditeur franco-américain indique simplement que la somme "va accroître notre trésorerie". Pour la suite, le CEO souligne que "les stratégies qui marchent sont celles que l'on garde", balayant d'un revers les rumeurs sur le fait que Business Objects serait prêt à reprendre un autre éditeur.

Côté Cognos, la satisfaction pourrait sembler moins évidente au premier abord. Et pourtant, "nous avons ainsi l'opportunité de régler un conflit en laissant les problèmes derrière nous", justifie Tom Manley, le CFO (directeur financier) de l'éditeur canadien avec qui nous nous sommes brièvement entretenu mardi après-midi. "Nous avons choisi cet accord amiable car nous ne voulions pas qu'un jury puisse statuer sur des questions techniques avec une possible injonction qui nous aurait été plus défavorable. Nous ne reconnaissons toujours pas la validité de ce brevet. L'important est que nous croyons très fort en nos arguments."

A propos de la contrefaçon de ce brevet, Cognos - qui indique avoir lancé sa propre version de la technologie de couche sémantique en 1999 - n'apparaît ni le premier ni le dernier à être pointé du doigt par Business Objects. Le 13 septembre 1999, Brio Technology avait du céder 10 millions de dollars au français suite à un accord similaire. Et à présent, c'est encore un autre éditeur de solutions décisionnelles qui devra payer ou affronter une décision de tribunal. Business Objects a en effet intenté une action il y a près d'un an "vis-à-vis de Microstrategy", dévoile Bernard Liautaud. "Il s'agit d'une poursuite très similaire. [...] Aucune date de procès n'est arrêtée". S'agissant d'autres brevets, "nous en avons un certain nombre en cours de dépôt, mais je ne peux pas vous en dire le contenu". Logique. Ces brevets pourraient en dire long sur des annonces stratégiques que l'éditeur se réserve visiblement pour plus tard.

[François Morel, JDNet]
 
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