Infrastructure & Chantiers
IPv6 verra-t-il le jour ?
A la différence de l'Europe et de l'Asie, les Etats-Unis auraient tendance à freiner l'adoption du nouveau protocole Internet... Et les outils de migration officiels se font toujours attendre.  (Vendredi 5 juillet 2002)
     
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Protocole Internet de nouvelle génération, IPv6 (pour Internet Protocol version 6.0) aurait aujourd'hui atteint, aux dires de la plupart des analystes, un degré de maturité suffisant pour pouvoir prétendre être déployé à l'échelle mondiale.
Supporté depuis quelques mois déjà par plusieurs routeurs, dont ceux de Cisco et de Juniper Networks (voir l'interview sur le sujet), le déploiement effectif de cette technologie ferait pourtant face à plusieurs embûches. Aux côtés de la frilosité de l'industrie américaine, le principal frein proviendrait notamment du retard pris par l'IETF (Internet Engineering Task Force) sur le terrain des standards nécessaires à la migration d'IPv4 vers IPv6...

IPv6 ou l'augmentation du nombre d'adresses IP
Rappelons qu'IPv6 a pour but de combler les manques de son prédécesseur. Pour mémoire, le protocole IP définit le format et la méthode d'adressage des paquets de données échangés sur Internet. Concrètement, il permet d'attribuer des adresses - fixes ou dynamiques - aux machines intervenant sur le réseau (serveurs, routeurs, postes individuels, etc.). Au programme de la version 6 d'IP : la gestion d'un plus grand nombre d'adresses hôtes - grâce à un champ qui passe de 4 à 16 séries de chiffres. Un aspect particulièrement important au vu de la croissance du nombre de machines (fixes ou mobiles) connectées au réseau. Sur ce point, la communauté européenne rappelle dans un récent rapport que le nombre d'adresses IPv4 se limite à 4 milliards -une réserve qui pourrait être épuisée dès 2005 selon les spécialistes. Elle ajoute en outre qu'IPv6 contribue à augmenter ce niveau de manière exponentielle, puisque avec un mode d'adressage à 128 bits (contre 32 pour IPv4), IPv6 dispose de 2 puissance 128 adresses IP -soit plusieurs milliards de milliards.

Autres nouveautés affichées par lIPv6 : l'amélioration des performances de sécurité des échanges -grâce notamment à de nouveaux processus d'authentification, de chiffrement et de contrôle de l'intégrité des paquets. Ainsi que la simplification du mode de routage et une meilleure différenciation des types de flux - ce qui améliore la gestion des applications temps réel.

L'industrie américaine joue la mouche du coche
Sur le papier, le nouveau protocole semble avoir tout pour plaire. On constate pourtant que son utilisation demeure cantonnée à quelques projets pilotes couvrant des périmètres restreints (voir le retour d'expérience). Comment expliquer cette tendance à limiter les déploiements de grande envergure ? D'après plusieurs analystes, les freins seraient à mettre au crédit d'un manque de motivation de l'industrie américaine. Gérant près de 75% des adresses IP disponibles sur la toile, les Etats-Unis considéreraient en effet l'émergence de la version 6.0 d'IP comme peu urgente. Certes, ce ne serait pas le cas dans d'autres régions du monde. Contrairement à l'Amérique du Nord, d'autres pays, comme la Chine ou la Corée du Sud, pourraient faire face assez rapidement à des pénuries d'adresses. Pour preuve: forts de 1,3 milliard d'habitants, ces deux états utilisent respectivement 38,5 et 23,5 millions d'adresses IP. Contre plus 3 milliards pour les Etats-Unis -dont la population se porte, rappelons-le, à 275 millions d'individus...

Cependant, en raison du poids de l'économie américaine sur le segment de l'informatique et des technologies Internet, les Etats-Unis restent parmi les pays les mieux placés pour donner le coup d'envoi d'une généralisation d'IPv6 à l'ensemble du réseau Internet.

L'IETF : un rôle d'arbitre ?
De son côté, l'Europe n'en pense pas moins. En février dernier, la division Entreprise et Société de l'Information (EIS) de la Communauté européenne annonçait la publication d'une note visant à clarifier les priorités de la migration vers le futur réseau. Selon ce document, le lancement d'IPv6 contribuera à rééquilibrer le partage "inéquitable" d'adresses IP entre Etats-Unis, Europe et Asie. Une adoption qui d'après la commission permettra de faire face à l'augmentation du nombre de terminaux mobiles... et de maintenir ainsi la position du vieux continent sur ce créneau : un domaine pour lequel les pays européens affichent depuis quelques années déjà une longueur d'avance sur la région nord américaine.

Entre les différents protagonistes de ce jeu de cache cache, l'IETF, groupement indépendant en charge de la définition du fameux protocole, pourrait peut-être jouer un rôle d'arbitre. Reste que les chantiers amorcés par le consortium autour des technologies de migration ont récemment pris un certain retard... Ces briques nécessiteraient encore de passer par une phase de tests avant d'être approuvées. Ce qui, selon les responsables de l'IETF, devrait être effectif dès cet été. Pour l'heure, l'Inde et la Chine auraient débuté leur procédure de migration sans attendre le feu vert de l'organisation.

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[Antoine Crochet Damais, JDNet]
 
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