A chaque problème
sa solution. Evelyne Thomas, chef de projet Intranet
au sein du groupe La Poste, doit couramment se battre
auprès de sa direction pour proposer des mises
à jour pertinentes du système d'information.
Exemple avec la petite histoire de l'Intranet financier
de La Poste : "Il s'en est fallu de peu pour
que nos clients soient mieux informés sur les
cours de bourse que nos 12 000 conseillers"
confie-t-elle. Et pour cause : un nouveau système
de passage d'ordres en ligne permettra sous peu aux
clients de consulter les cours de la bourse ainsi que
de nombreuses informations financières. Le tout
de façon très ergonomique. Paradoxalement,
ce service n'était pas prévu pour être
accessible aux conseillers, qui auraient dû continuer
de consulter les cours de la bourse par Minitel...
"Mon
rôle est notamment de rester à l'écoute
des doléances des utilisateurs de l'intranet".
Evelyne Thomas a donc alerté à temps sa
direction, mais a du défendre son point de vue
: " Il a fallu mettre en avant une étude
d'opportunité, avec un argumentaire présentant
l'intérêt du système pour l'utilisateur
final, ainsi qu'une évaluation budgétaire.
Un an et demi de lutte au total".
Passage
de témoin
Une fois le projet agréé, La Poste a lancé
un appel d'offres, puis a passé les rênes
du projet à Clair et Net, une web agency renommée
pour son savoir faire dans les systèmes d'information
boursiers. "Clair et Net a très bien répond
à tous les critères que nous nous étions
fixé. Et de toute façon nous n'avons ni
les compétences ni le temps nécessaire
pour nous en occuper en interne" précise
Evelyne Thomas.
A partir de ce moment,
le projet a été bouclé en six mois,
ce qui a permis à l'Intranet financier de La
Poste d'être accessible aux conseillers bien avant
que le site web n'ouvre ses portes aux clients. Mais
aucune synergie n'a été exploitée
entre les deux portails financiers : "Ce sont
deux projets différents, avec deux équipes
différentes, et un cahier des charges indépendant".
Clair et Net a donc repris tout à zéro.
Tout
pour la sécurité
Premier volet : les cours de bourse. Un partenariat
a été établi avec plusieurs fournisseurs
de contenu, Finifo pour les cours et CompanyNews pour
les informations financières. Le travail d'intégration
des données a été rendu complexe
par le haut niveau de sécurité exigé
par La Poste : "Imaginez que tout leur Intranet
est interconnecté. Les exigences sont donc très
élevées" explique Julien Séjournet,
Directeur Technique chez Clair et Net. Une particularité
qui a obligé l'entreprise à isoler au
maximum les deux serveurs de l'Intranet : "en
entrée, les ports sont refermés après
chaque transfert d'information financière en
provenance des founrisseurs de contenus. En sortie,
nous n'autorisons
la communication qu'avec un certain nombre d'adresses
IP, celle des postes clients".
Ce haut niveau de sécurité
qui a aussi obligé la web agency à revenir
à des solutions 'bricolées'. Fini le XML :
"il était inenvisageable de laisser les
fournisseurs de contenu se synchroniser automatiquement
avec l'Intranet de La Poste. Il fallait un intermédiaire,
capable de vérifier l'intégrité
des données, puis de les acheminer en toute sûreté
vers l'Intranet de La Poste" explique Julien Séjournet.
Tous les quarts d'heure, deux petits scripts développés
en Visual Basic vont donc récupérer les
informations sur les serveurs de nos fournisseurs avant
de les implémenter dans la base SQL de notre
serveur.
Un projet
rentable
La poste a également souhaité enrichir
son Intranet d'une publication autrefois distribuée
sous forme papier, qui présente les points forts
de ses produits financiers à ses conseillers.
Un développement qui n'a pas été
d'une grande
complexité.
Quant au choix de l'hébergeur, Clair
et Net a sélectionné Internet.fr. "Nous
sommes capables de nous engager sur un résultat :
au dessus d'un certain temps d'indisponibilité
nous devons payer des pénalités très
lourdes. Qui plus est, notre spécialité,
c'est l'hébergement d'applicatifs. Nous maîtrisons
les technologies et nous sommes capables d'administrer
les serveurs" explique Dominico Surace, PDG d'Internet.fr.
Au final, La Poste aura
gagné de l'argent : "le système
de consultation des cours par minitel avait beau être
intégré à notre Intranet, il nous
revenait très cher". Suffisamment cher pour
justifier un coût de développement et d'implémentation
de 60 000 euros, auquel vient s'ajouter le prix
des informations financières - "le
poste le plus lourd" selon Elevyne Thomas -
et celui de l'hébergement et de la maintenance
du site. D'ailleurs, La Poste n'avait pas le vraiment
le choix, à moins de laisser ses conseillers
manquer cruellement d'information...
|