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La Liberty Alliance sort des cartons
Annoncée de longue date, et très longtemps attendue, la norme Liberty Alliance 1.0 fait enfin surface. L'ambition : concurrencer Passport dans le domaine de l'identification sur Internet. Mais le chemin vers la réussite est encore bien long. (Mercredi 17 juillet 2002)
     
Elle a tout pour plaire : imaginée par un groupe de partenaires pour lutter contre le géant Microsoft, la Liberty Alliance promet de débarrasser les consommateurs du dangereux monopole de Microsoft sur le single sign-on - l'authentification unique pour des sites multiples. Cependant, concurrencer Microsoft n'est jamais une mince affaire : la norme Liberty 1.0 peut-elle bousculer Passport ? Seulement si elle tient ses promesses.

Cinq grandes fonctions
Les premières spécifications dévoilées par la Liberty Alliance ont pour objet de définir un noyau dur de fonctionalités - autour duquel des sociétés commerciales pourront développer leurs produits. Liberty 1.0 compte pas moins de 5 modules de base, qui tirent parti du protocole SAML. Le simplified sign-in permet de s'inscrire une bonne fois pour toutes sur un site, et donc d'éviter de saisir systématiquement ses coordonnées à chaque entrée. A condition bien sûr d'installer sur sa machine un 'plugin', client features, disponible en deux versions - mobile ou fixe.

L'opt-in account linking permet à un utilisateur d'autoriser un groupe de sites à accéder aux informations que contient son profil d'identité. Par exemple, en s'inscrivant sur une chaine de sites dédiés au voyage, l'opt-in accounting linking permet à tous les sites d'accéder au compte de l'utilisateur  : un voyagiste, un groupe hôtelier, une compagnie de location de véhicules, etc ... Quant à son pendant, le Global Logout, il permet de gérer le désabonnement à un groupe de sites, et non pas à chaque site un par un.

Autre module : l'authentification context permet à un groupe d'entreprises de gérer entre elles les niveaux d'identification : certains sites pourraient par conséquent n'accéder qu'à une partie de la fiche d'identité, et seraient ainsi tenus à l'écart des coordonnées bancaires d'un utilisateur par exemple.

Attaquer Microsoft là où ca fait mal
Liberty Alliance a - sans surprise - mis l'accent sur la protection des données personnelles. Dans les prochaînes versions, on devrait donc voir apparaître un outil de gestion avancée du compte, qui permettra à chaque utilisateur de paramétrer son niveau d'identification pour chaque site. Il deviendra donc possible de déterminer si un site X peut accéder à une information Y - âge, mail ou numéro de carte bleue par exemple.

A la différence de Microsoft, la Liberty Alliance n'a pas vocation à lancer un produit, mais seulement à promouvoir une norme. Elle laisse donc à quelques-uns de ses membres fondateurs le soin d'annoncer une série de produits supportant Liberty 1.0. Sun figure en bonne place, au milieu de six autres grands acteurs de l'économie de l'Internet : Communicator, Entrust, NeuStar, Novell, OneName et RSA Security. Des produits couvrant tous les aspects de Liberty 1.0 devraient donc sortir dans les mois qui viennent.

Un produit opérationnel ?
La Liberty Alliance est-elle déjà en position de concurrencer Microsoft ? Assurément pas : Liberty 1.0 n'est pas une norme mûre : seul le noyau dur est défini. Qui plus est, elle s'appuie sur un protocole qui n'est pas davantage mature : le SAML. Pourtant, Liberty 1.0 a pour ambition de concurrencer la technologie de Microsoft, Passport, qui compte déjà plus de 10 millions d'utilisateurs dans le monde (source :Gartner).

La Liberty Alliance se défend en mettant l'accent sur le fait que son but est de monter progressivement en puissance, et de supporter toujours plus de fonctions. Sun, le principal instigateur du projet, fait le pari que Microsoft ne pourra pas s'installer en position de monopole sur ce secteur. Le marché du single sign-on aurait selon l'éditeur besoin d'une ou plusieurs offres complémentaires à celles de microsoft, car "personne ne peut faire confiance à un seul tiers de confiance". Un discours qui recoit un écho certain chez bon nombre d'utilisateurs finaux, et aussi dans certaines enteprises.

Chapitre 1 Tome I
Microsoft ne se prive pas d'attaquer Liberty 1.0 là où elle est la plus faible : sur la liste des standards supportés. La stratégie de Microsoft est d'en intégrer le plus grand nombre - PKI et Kerberos notamment, tandis que l'alliance joue manifestement la carte du tout SAML. Mais le concurrent de Microsoft se défend en déclarant qu'il réfléchit à l'intégration de ces standards à moyen terme.

Et l'on en revient au coeur du problème : Liberty 1.0 n'est qu'une version embryonnaire du système de single sign-on promu par Sun. Tout reste à faire : le développement d'une offre technologiquement exhaustive, la signature de partenariats significatifs et opérationnels, et aussi l'infiltration d'un plug-in Liberty en environnement Windows/Internet Explorer. Une tache colossale, que la Liberty Alliance aurait tout intérêt à attaquer avec plus de célérité qu'elle n'en a fait preuve jusqu'à maintenant...

[Nicolas Six, JDNet]
 
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