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L'intégration d'applications,
c'est tout simplement le nerf de la guerre des systèmes
d'information d'aujourd'hui. Sans elle, pas moyen de
faire circuler les commandes des clients prises sur
le Web. Sans elle, impossible de faire communiquer les
différentes briques du système (commercial, marketing,
stock, logistique, etc.) Sans elle, il est illusoire
de faire circuler les connaissances à l'intérieur de
l'entreprise. Sans elle en définitive, il n'existe pas
de stratégie e-business efficace.
On a envisagé dans un premier
temps que cette intégration concernait principalement
le dialogue entre applications : les outils d'EAI (Enterprise
Application Integration) peuvent le prendre en charge
avec leurs connecteurs qui récupèrent les données, leur
serveur d'intégration (moteur de règles et gestionnaire
de messages & de flux), leur dispositif de transport
qui envoie les informations ainsi transformées au département
qui en a besoin pour travailler. Tout cela est automatisé
par des outils spécialisés du marché et une partie du
travail est réalisée. Une partie seulement.
L'étape suivante consistera
à mettre en place des outils de gestion des processus
métiers (BPM pour Business Process Management) qui prolongeront
les fonctions de l'EAI à un niveau d'abstraction supérieur
: les données brutes sont alors resituées dans le contexte
d'une activité de l'entreprise. Par exemple, on pourra
définir le processus constituant le circuit de validation
des informations concernant un nouveau client. En théorie,
tout est simple. En pratique, les choses se compliquent
car les environnements d'exécution des processus (celui
du marketing, de la gestion des fournisseurs, de la
comptabilité, etc.) ont bien des chances d'être
hétérogènes. Plusieurs standards existent.
Ainsi, chez Microsoft, Biztalk
est un bon exemple d'outil BPM mais il se limite aux
serveurs Windows 2000 et .Net. Plus large, le workflow
d'IBM MQSeries, complété par les outils de Crossworlds
depuis 2001, supporte les plates-formes d'IBM bien entendu,
mais aussi tout ce qui fonctionne dans les environnements
Solaris de Sun et Windows de Microsoft. Pour leur part,
les fournisseurs de progiciels intégrés proposent leur
propre outil (chez SAP, il s'appelle WebFlow). Le dialogue
entre tous ces processus risque donc d'être délicat
à établir. A moins d'examiner avec soin les trois domaines
suivants avant de faire son choix :
L'interface utilisateur.
Sur ce point, une tentative de standard existe : il
s'agit d'UML (Unified Modeling Language) mais bien des
éditeurs fournissent leur propre outil graphique de
modélisation de processus. Par ailleurs, on surveillera
particulièrement les développements autour d'Eclipse,
la plate-forme d'IBM basée sur Java qui permet aux développeurs
d'utiliser des outils logiciels de fournisseurs différents,
afin d'intégrer les processus e-business d'entreprise.
Le stockage homogène des
informations relatives aux processus. Ce point concerne
la manière dont seront mémorisés les flux d'information,
les règles qui contrôlent leur transfert, les conditions
à remplir, etc. Deux organismes BPMI.org et WfMC travaillent
actuellement sur des formats de stockage standards utilisant
le langage XML.
L'exécution des applications.
Il faudra s'assurer que, quel que soit l'environnement
où l'on se trouve, l'application de gestion des processus
se comporte de manière cohérente. Elle le fera si ses
conditions d'exécution ont été mémorisées
de manière standard. Ce qui fait ressortir l'importance
du point précédent.
Quand ces problèmes de standards
techniques seront résolus, l'intégration d'applications
concernera tout autant le service informatique que les
autres directions opérationnelles de l'entreprise. C'est
peut-être par ce biais que les directions métiers s'impliqueront
dans l'évolution du système d'information, comme semblent
le réclamer les directions générales.
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