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 Chronique
La longue marche du XML
par Alain Lefebvre
Directeur de la stratégie technique, eFORCE France
 
          
 
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Le standard XML a intéressé toute la communauté informatique dès le début. Le problème, c'est que pratiquement personne ne savait à quoi ce nouveau standard allait pouvoir servir et comment on pouvait en tirer profit. Évidemment, la première cible désignée fut le remplacement du HTML.

Mais l'idée que le XML puisse supplanter le HTML était un faux débat. Certes, HTML présente des défauts mais imaginer qu'on peut ainsi remplacer un standard établi et bien répandu par une norme naissante dénote une méconnaissance certaine des réalités du terrain...

Une fois que le microcosme a compris que le XML ne serait pas le remplaçant du HTML, il a fallu trouver une autre " grande ambition " pour le nouveau standard… et très vite, XML a été positionné comme le sauveur de l'EDI.
Le XML, avec ses qualités de métalangage, présentait tous les critères requis pour permettre la définition de dialectes sectoriels facilitant les échanges interentreprises. Et de fait, pendant les années 1998 et 1999 les initiatives en ce sens se sont multipliées, à tel point qu'on a pu dénombrer jusqu'à plus d'une centaine de travaux de ce type !

C'est alors qu'a commencé à apparaitre et à se formaliser la notion de web services. Et là, on a vu un phénomène inédit en informatique : l'unanimité des acteurs !
Mais, bien sûr, cette unanimité n'est que de surface et elle s'exprime surtout sur le niveau basique des Web services (SOAP et WSDL). Dès qu'on s'intéresse aux niveaux supérieurs de la normalisation des Web services (sécurité, orchestration, etc.), la bataille fait de nouveau rage !
Il semble donc bien que le XML ait enfin trouvé sa voie avec les Web services en tant que mécanisme de base d'une nouvelle classe de middlewares non-intrusifs et adaptés à l'Internet.
Pourtant le niveau de standardisation actuel des Web services n'est pas encore suffisant pour permettre la mise en place de traitements fonctionnels avec un déroulement logique qui suppose forcément un routage, une orchestration et même, éventuellement, une gestion de l'intégrité transactionnelle...
Il est donc douteux qu'on obtienne des résultats concrets en voulant à tout prix hisser les Web services au même niveau de détails que CORBA. Il ne faudrait pas oublier que c'est sa légèreté qui a été le moteur du succès des web services et que c'est précisemment la complexité qui a tué CORBA...

Pourtant, une nouvelle classe de middlewares est en train d'apparaitre: intégrant les Web services en tant que mécanisme, ils offrent un potentiel inédit aux applications d'entreprises en terme de distribution et d'ouverture. Ces nouvelles solutions se déclinent en deux catégories distinctent : les bus de services et les bases de données virtuelles.

Bus de services
En mixant les avantages des Web services, des connecteurs Java (JCA), des middlewares messages (comme JMS) et en combinant le tout dans une infrastructure d'intégration et de gestion, on obtient un nouveau type de solution d'intégration appelée ESB pour Enterprise Services Bus. Cette nouvelle offre est évidemment portée par une nouvelle génération de start-up comme Cape Clear, Sonic software, Kenemea et SpiritSoft (mais on retrouve aussi des éditeurs connus comme Iona et Software AG dans ce nouveau wagon).

Les partisants de cette nouvelle approche insistent sur les avantages en terme de montée en charge et de tolérance aux pannes d'une structure organisée en bus (les modules sont présents sur chaque serveurs du systèmes d'information et fonctionnent de manière décentralisée) par opposition au principe du hub qui caractérise les solutions des acteurs habituels de l'EAI. Les ESB nous permettent également de redécouvrir les vertus de l'invocation asynchrone. Pour établir un dialogue entre des applications, les avantages du fonctionnement asynchrone sont en effet ceux du courrier électronique par rapport au téléphone.

Les middlewares orientés messages sont parmis nous depuis quelques temps déjà (comme l'offre MQseries d'IBM disponible depuis au moins quinze ans) mais connaissent un regain d'intérêt depuis que l'infrastructure Java intégre son propre MOM avec JMS (Java Messages Services) et que les ESB les utilisent comme mécanismes de transport.
D'autres acteurs bien établis comme IBM ont déjà annoncé leurs intentions de se lancer eux aussi dans l'offre de solutions ESB et le Gartner Group présente l'ESB comme une vague de fond.

Les ESB sont intéressants pour faciliter les opérations d'EAI mais le renouveau apporté par les middlewares XML ne se limite pas à cela, il y a mieux...

Bases de données virtuelles
Un vieux rêve hante l'industrie informatique depuis des décenies : comment proposer un accès aux données quels que soient les formats et emplacements et faire en sorte que la vue de cet accès soit unifiée ?
Les bases de données distribuées ont été la première réponse à cette aspiration mais elles ont été abandonnées à peine expérimentées. La faiblesse de performance des requêtes distribuées était un problème récurrent par le passé. Des progrès récents dans tous les domaines (SGBDR, réseau, etc.) ont effacé ou au moins amoindri ce handicap à tel point qu'on parle de nouveau de l'approche distribuée qui est cette fois appelée "bases de données fédérées" ou même "base de données virtuelle" (et même aussi EII pour Enterprise Informations Integration ).

Le champ d'actions et le potentiel de ce "décisionnel temps réel" est illustré par l'exemple suivant : un utilisateur veut vérifier la valeur d'un actif ou d'un portefeuille d'actifs. La base de données virtuelle va aller puiser dans la base de données toutes les données relatives à chacun des actifs, va ensuite faire appel à un ou plusieurs services web extérieurs qui vont en donner la valeur à l'instant t (son cours de bourse s'il s'agit d'une valeur mobilière ou sa cote s'il s'agit d'un autre type de bien) et enfin calculer la valeur de l'ensemble comme si toutes les données étaient disponibles en local.

C'est IBM qui a initié ce mouvement avec le projet Xperanto qui reprenait, entre autres, le projet Open Source Xquery. Un des grands avantages de l'approche fédérée : on peut attaquer des sources de données "non-database" comme les documents (feuilles excel), les bases d'emails, en plus des traditionnelles bases de données relationnelles.
L'autre grand avantage de l'approche est que les données restent dans leurs formats d'origines et à leurs emplacement d'origines, là où elles sont le mieux.
On évite aussi les opérations d'extraction-transformation-chargement (assurées aujourd'hui par les outils d'ETL) qui sont lentes, périodiques (et donc espacées dans le temps) et propices aux erreurs.
De plus, une part croissante d'informations est désormais stockée dans des documents au format XML (ne serait-ce que les documents MS Office !) ou dans des sites Web où le format XML prend progressivement sa part. La capacité à interroger des données dans ce format va donc devenir incontournable.

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On est donc face à un mouvement qui, plutôt que de seulement s'attaquer à la pratique du datawarehouse (qui, d'ailleurs, devrait perdurer), va renouveller le domaine du décisionnel.
Au lieu d'être cantonné au domaine de l'analyse sur des données "froides", le décisionnel va pouvoir se développer et s'exprimer sur les données "chaudes", les données opérationnelles. Du coup, les applications dites décisionnelles vont pouvoir elles aussi passer à un statut directement opérationnel et sortir du cadre classique requête/rapport.

On le voit, le XML commence enfin à donner des résultats concrets et utiles. Mais, plutôt que de le voir comme une solution universelle et utopique, il vaudrait mieux reconnaitre sa vraie nature : un mécanisme simple aidant à l'échange entre machines, point.

 

Tribune publiée par Alain Lefebvre le 14 avril 2003.

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