Acteurs
Oracle lance une OPA sur PeopleSoft
Quelques jours à peine après le rachat de JD Edwards par PeopleSoft, Oracle crée la surprise sur le marché de l'ERP en déboursant 5,1 milliards de dollars pour s'offrir la firme de Pleasanton. Explications.  (Mardi 10 juin 2003)
En savoir plus
Quatre jours à peine après l'annonce du rachat, pour 1,7 milliards de dollars, de J.D. Edwards par PeopleSoft, le monde des ERP est à nouveau en ébullition. Oracle, relégué par ce rachat à la troisième place du marché mondial des progiciels de gestion intégrée, a annoncé vendredi le lancement d'une OPA sur... PeopleSoft, pour un montant de 5,1 milliards de dollars !

Une annonce qui étonne avant tout par sa rapidité : seulement quatre jours de préparation et un passage à l'acte qui devait être effectif le lundi 9 juin ! Une annonce qui laisse par ailleurs circonspect nombre d'analystes, tant il est difficile de savoir précisément quel but poursuit Larry Ellison, le P-DG d'Oracle : logique industrielle, financière ou affaire personnelle ?

Une réaction épidermique ?
"Cette OPA me semble réactive, impulsive, à l'image de Larry Ellison, qui a dû être sérieusement énervé par les rachats de J.D. Edwards par PeopleSoft et de Baan par SSA. Des rachats qui pouvaient donner l'impression qu'Oracle était en train de sortir du marché des ERP", déclare Philippe Nieuwbourg, directeur de recherche chez Marcom Génération.

Et l'expert de poursuivre : "En quatre jours, vous avez seulement le temps de préparer un communiqué de presse... pas une OPA. Cette annonce vise peut-être à gêner, voire tout simplement à remettre en question la formation du nouveau groupe Peoplesoft. Pour le moment, seules les directions de JD Edwards et de PeopleSoft ont donné leur accord, pas les autorités financières américaines. Il se peut que suite à cette OPA les actionnaires de J.D. Edwards refusent de rejoindre Oracle via Peoplesoft". D'ailleurs, Oracle a déclaré vouloir réétudier la fusion annoncée de PeopleSoft avec J.D. Edwards en cas de réussite de son OPA.

Une logique industrielle ou financière ?
Dans une logique industrielle, trois systèmes différents seraient amenés à coexister puis à fusionner. Vu les particularités de chacune des solutions, la tâche s'annonce encore plus complexe que dans le cas PeopleSoft / J.D. Edwards, dont les offres et positionnements présentent somme toute l'avantage d'être très complémentaires.

"PeopleSoft et Oracle se détestent par ailleurs cordialement, au plus haut niveau, ils s'affronter très souvent au plan commercial. Si le leader SAP remporte un contrat sur eux, c'est moins grave que si c'est l'un d'entre eux" ajoute Philippe Nieuwbourg. Et l'on sait l'importance du facteur culturel dans le cadre de ce genre de rapprochement, surtout quand des OPA "surprises" - pour ne pas dire hostiles - sont lancées de la sorte.

En revanche, dans une logique purement financière, les trois sociétés, JD Edwards, PeopleSoft et Oracle continueraient d'évoluer indépendemment les unes des autres. Mais cela va-t-il vraiment dans le sens de l'actuel mouvement de consolidation qui touche le marché des ERP ?

Un timing très serré et les moyens financiers d'aller jusqu'au bout
L'OPA intervient à peine trois jours après avoir été annoncée, un week-end entre les deux, ce qui a laissé très peu de temps aux actionnaires et directions des deux sociétés concernées pour se retourner. Oracle a offert de se porter acquéreur de la totalité des actions de PeopleSoft pour un montant de 16 $ par action. Mais vendredi, l'action Peoplesoft atteignait déjà 19 $ en ouverture de séance au Nasdaq, alors qu'elle avait cloturé jeudi soir à 15,11 $.

Rappelons qu'Oracle occupe la deuxième position du marché global des ventes de logiciels (derrière bien sûr Microsoft) avec un chiffre d'affaires 2002 de 9,7 milliards de dollars (en comparaison, PeopleSoft / J.D. Edwards ne pèse "que" 2,8 milliards de dollars). Par ailleurs, la santé financière de l'entreprise semble bonne, puisqu'Oracle a également annoncé vendredi, de manière séparée, que ses résultats dépassaient les prévisions des analystes pour le quatrième trimestre fiscal avec un bénéfice net par action compris entre 14 et 15 cents.

En savoir plus
La banque d'affaires Crédit Suisse First Boston doit assurer le financement de l'opération par le biais d'un prêt relais et se dit prête à discuter de son offre avec le conseil d'administration de sa cible, à qui elle dit avoir adressé une lettre. Un porte-parole de PeopleSoft a assuré cependant n'avoir pas eu connaissance de l'existence de l'OPA et s'est refusé à tout autre commentaire.

 
 
[Rédaction, JDNet]
 
 
Accueil | Haut de page
 
 

  Nouvelles offres d'emploi   sur Emploi Center
Auralog - Tellmemore | Publicis Modem | L'Internaute / Journal du Net / Copainsdavant | Isobar | MEDIASTAY

Voir un exemple

Voir un exemple

Voir un exemple

Voir un exemple

Voir un exemple

Toutes nos newsletters