Après deux études menées par le Yankee Group et la société
britannique mi2g, mettant en évidence les "faiblesses"
de Linux en matière de coût et de sécurité, l'heure est
à la prudence lorsqu'il s'agit d'adopter des solutions open source.
Dans un récent rapport, Laurent
Lachal, analyste du cabinet Ovum, s'attache pour sa part à
démystifier les avantages et inconvénients pris
en compte par les administrations lorsqu'elles mènent
une réflexion sur l'open source.
D'une part, open source ne veut pas dire gratuit; il y a un "coût qui peut même
être plus important qu'une solution propriétaire", déclare-t-il. Il s'agit des
frais d'intégration, de formation, d'administration et éventuellement de migration
mais aussi des coûts cachés comme les relations avec les fournisseurs. Il faut
"être pragmatique au niveau du coût car d'autres critères non quantifiables entrent
en jeu, notamment la confiance sur le long terme", précise Laurent Lachal.
Comme
pour une solution propriétaire, des économies d'échelle se
réalisent au fur et à mesure de son déploiement et même si la
solution open source est plus onéreuse qu'une solution propriétaire,
il ne faut pas s'arrêter à ce seul critère.
L'accès au code source est le deuxième mythe dénoncé par Laurent
Lachal. Car, si celui-ci est mis à la disposition du client, "l'administration
ne dispose pas forcément du temps ou des compétences nécessaires
pour exploiter cet avantage à sa pleine mesure", note l'analyste.
De même que le support proposé par la communauté open source
n'est pas un support orchestré par des professionnels, il y
a donc des problèmes de compétences, de réactivité et de cohérence.
Quant aux licences open source, il faut également bien peser
les alternatives avant de faire son choix car, selon Laurent
Lachal, "la gestion d'une licence open source peut être aussi
compliquée à gérer qu'une licence de logiciel propriétaire".
Mais sous un contrat open source, "l'administration peut réutiliser
ou partager le code dont elle est propriétaire faisant diminuer ainsi
le coût de la solution", poursuit-il. Et si les licences BSD
sont relativement adaptées à une utilisation commerciale,
le modèle GPL pose des problèmes de légalité.
L'open source est donc une alternative à considérer sérieusement, notamment
dans une négociation avec Microsoft. Laurent Lachal souligne que "si l'open source
n'est pas un moyen de bluffer mais une solution prise au sérieux, Microsoft a
tendance à être plus flexible vis-à-vis de son offre". Une flexibilité que l'analyste
conseille d'utiliser aussi bien pour faire baisser les prix que pour revoir les
termes de la licence proposée. Il conclut : "les réflexions menées aujourd'hui
sur l'open source permettront aux administrations d'être mieux préparées à l'avenir
lors de la mise en place de solutions et d'envisager à cette occasion l'open source
comme une alternative opportune".
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