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DSI |
L'évaluation de la qualité logicielle au coeur des contrats |
Le modèle CMM d'évaluation des processus logiciels prend de l'ampleur, au delà de ses fiefs historiques, Etats-Unis et Inde. Retours d'expérience d'Atos Origin et de BNP Paribas qui ont obtenu une certification avec l'aide de Q-Labs.
(29/04/2004) |
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Modèle d'évaluation et d'évolution des processus logiciels,
la démarche CMM (Capability Maturity Model) est actuellement en pleine
explosion dans le monde. De plus en plus d'appels d'offres internationaux y font
référence, au même titre que les normes ISO, le standard BS
15000 (British Standard for IT Service Management) ou la démarche ITIL.
C'est pour répondre à ces exigences du marché que la SSII
Atos Origin, mondialement implantée, a entrepris la certification CMM de
sept de ses centres de développement, à la fois nearshore
(Madrid, Rennes, Grenoble, Naples et Nottingham) mais aussi offshore (Kuala
Lumpur et São Paulo), sous la houlette de la société Q-Labs.
"Cette
démarche rentre dans une logique de global sourcing, qui est nouvelle
dans le secteur IT mais bien connue des secteurs industriels, notamment l'automobile.
Elle vise à globaliser un modèle de normes de référence
- opérationnelles et globales - pour notre métier d'intégrateur
de systèmes d'information", déclare Hubert Tardieu, senior
vice-Président Global Service Delivery, chez Atos Origin. "Les objectifs
opérationnels que nous nous sommes fixés s'inscrivent [...] dans
une démarche qui inclut des travaux sur les méthodes et processus
métier mais aussi les classifications, codifications et organisations"
ajoute le dirigeant.
Des
objectifs fixés en concertation avec le management local |
Le projet, initié en janvier 2003, a pour but de parvenir à la certification
de niveau 3 (le modèle CMM en compte cinq) des sites pilotes choisis et
ce, en moins d'un an. Les objectifs sont fixés en concertation avec le
management local des "production development centers", à
l'issue d'une étude de faisabilité. "A cette occasion, le centre
de Madrid a clairement identifié que le niveau 3 ne pourrait pas être
atteint dans les délais, nous nous sommes donc fixé comme objectif
le niveau 2", note Hubert Tardieu.
Afin d'assurer le succès de cette démarche de certification, pilotée
par Q-Labs, des règles de base ont été rapidement édictées,
comme par exemple la définition en amont de métriques de gouvernance
et de règles de déploiement des processus modifiés. "Nous
avons également pris soin de ne pas mélanger les rôles des
experts CMM et des spécialistes en processus métier", remarque
Hubert Tardieu.
Le bilan est actuellement le suivant : quatre sites ont été certifiés
comme prévu, dont un (Kuala Lumpur) qui a bénéficié
d'une extension de trois mois. Un cinquième a été certifié
il y a une semaine, Nottingham le sera en mai (niveau 3) et São Paulo avant la
fin du premier semestre (niveau 2).
"Les gains potentiels
de 10% de productivité sont à confirmer dans quelques mois" |
Si l'on ramène le calcul à un centre mono-activité de 70
à 250 personnes, le projet a nécessité 120 jours d'expertise
CMM (interne et externe) après formation in situ, 200 à 300
jours pour la mise à niveau CMM des processus, 150 à 300 jours pour
le déploiement et 100 jours pour le management du projet. L'hypothèse
de départ étant que la démarche s'applique à des sites
possédant déjà un niveau "norme ISO".
"Les gains potentiels à court terme de 10% de productivité
sont à confirmer dans quelques mois. Mais le discours 'toujours plus de
qualité' aide à normaliser les responsabilités et le discours
'toujours plus de normes' facilite le balisage des évolutions de carrière
et la reconnaissance d'un savoir-faire étalonné à l'échelle
internationale. Cela apporte également le sentiment d'appartenance à
une 'élite'", conclut Hubert Tardieu.
La démarche CMM est également adoptée par de grands groupes
qui, à l'instar de la banque BNP Paribas, ont récemment obtenu une
certification. Editant le logiciel bancaire (Atlas 2), le groupe reçoit
annuellement 1 600 demandes d'évolution en provenance de ses 10 000
utilisateurs, répartis dans 600 agences à travers le monde. Afin
de mieux maîtriser ce flux et de respecter à la fois les délais
et les étapes (tests, packaging, etc.), une démarche CMM a débuté
en octobre 2002 pour aboutir, en février dernier, à une certification
de niveau 2.
BNP
Paribas s'est dans un premier temps focalisé sur le niveau 2 |
"Cette démarche nous donne aujourd'hui un mode d'emploi pour chaque
édition de version, pour chaque patch. Nous sommes également mieux
à même d'estimer la charge prévisionnelle de réalisation
quand une demande est faite. Des tableaux de bord précis nous permettent
par ailleurs de vérifier l'avancement des projets et un meilleur partage
des informations entre domaines a lieu, chaque groupe décrivant plus précisément
ce qu'il attend de l'autre", précise Pascale Gutter, responsable du
département "développement des systèmes internationaux" qui est rattaché
au SIG (Système d'Information Groupe) de la banque.
Les autres bénéfices se matérialisent par de meilleures relations
avec les maîtrises d'ouvrage et par une institutionnalisation des projets,
notamment par la création de documents écrits qui permettent à
chacun de partager la même vision. "Nous nous sommes focalisés
sur le niveau 2, afin d'établir un référentiel. Nous sommes
désormais en appétit pour atteindre le niveau 3", conclut Pascale
Gutter. Le coût de la démarche ? Environ 2,5 % du budget informatique
de l'équipe dédiée au logiciel Atlas, soit 300 personnes.
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