ACTEURS
Microsoft, MySQL, MandrakeSoft et Idealx : quels points communs ?
Lors d'un débat organisé à Paris, les points de convergence et de divergence entre les modèles économiques des quatre acteurs ont été abordés. Une première en Europe.  (14/06/2004)
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Dossier Logiciels libres / Open Source
L'invitation est lancée... Le 8 juin, dans un grand hôtel parisien situé sur les Champs-Elysées, aura lieu le débat suivant : "Microsoft, MySQL, MandrakeSoft et Idealx : des modèles économiques qui s'affrontent ?"

Nous relisons attentivement le courrier électronique reçu... Microsoft et de farouches partisans de l'Open Source vont donc s'asseoir autour d'une table ? On demande à voir... et on y sera !

Dans l'entrée du grand hôtel, de petites flèches guident le visiteur averti vers le lieu de cette rencontre inédite. Mais, ô surprise, seul le nom de Microsoft figure sur les panneaux indicateurs... Serait-ce un traquenard, une supercherie ?

Apparemment, non. Dans l'anti-chambre de la salle des débats se trouvent en effet Olivier Guilbert, P-DG d'Idealx, et François Bancilhon, directeur général de MandrakeSoft, accompagné de Gaël Duval, cofondateur de la société. Kaj Arnö, vice-Président de MySQL AB est également là, ainsi que Stéphane Kimmerlin, responsable stratégie à la division développeur et plate-forme d'entreprise chez Microsoft France.

De qui vient l'initiative ? Apparemment, des deux "camps" (MySQL, MandrakeSoft et Idealx ont la même agence de relations presse). Suite à une rencontre sur un salon consacré à Linux, la proposition a été lancée "conjointement", affirme-t-on des deux côtés... même si les panneaux indicateurs ne mentionnent que Microsoft (mais c'est sans doute un détail d'organisation).

"les DSI sont aujourd'hui dans une position de rejet du modèle propriétaire" (Idealx)
Les débats sont dans un premier temps consensuels mais rapidement, on rentre dans le vif du sujet. Olivier Guilbert, d'Idealx, déclare : "les DSI sont aujourd'hui dans une position de rejet du modèle propriétaire, ils refusent de payer des licences selon le bon vouloir des éditeurs et de leurs modifications de tarification sans préavis. Un meilleur usage des millions d'euros consacrés aux licences est possible !".

François Bancilhon, de MandrakeSoft, lui emboîte le pas : "l'Open Source, c'est ici et maintenant, nous n'en sommes qu'au début, tout est prêt désormais pour que l'avant-garde laisse la place au développement d'un marché de masse".

Kaj Arnö, de MySQL AB, expose quant à lui de manière plutôt didactique et franche ses points de convergence et de divergence avec Microsoft et son modèle. Les valeurs partagées avec l'éditeur de Redmond sont, selon lui, l'expertise technique, la valorisation du support de la communauté, les licences (50% de son chiffre d'affaires, bien plus que les services), la possession du code source et un développement piloté par l'argent et le gain des actionnaires (ce qui a le mérite d'être clair). A l'inverse, le dirigeant réaffirme sa confiance en l'Open Source, facteur d'une meilleure performance grâce au support de la communauté. Il croit également à la simplication des fonctionnalités et à la réduction de leur nombre : "no complexity beyond necessity" (pas de complexité au delà du nécessaire). Il est également partisan d'une facilité de migration vers MySQL mais aussi depuis MySQL vers un autre système...

"Microsoft est à la croisée des chemins entre l'industrie cinématographique et l'automobile"
(Microsoft)
Courageusement, Stéphane Kimmerlin prend alors la parole. Il définit Microsoft comme une société située à la croisée des chemins entre l'industrie cinématographique (gros investissements puis distribution) et l'automobile (intégration de nombreux composants puis support et maintenance par la suite). "Microsoft est une sorte de constructeur automobile de bout en bout, ce qui lui donne une très forte responsabilité vis-à-vis du client [...]. Cela fait 29 ans que Microsoft existe, son impact sur la civilisation humaine est non négligeable. Les logiciels libres sont un challenge pour nous, mais nous pensons que nous allons continuer à innover", affirme Stéphane Kimmerlin.

La question des brevets logiciels est également abordée. Idealx ne se déclare pas opposé aux brevets en tant que tels mais aux usages qu'il peut parfois en être fait, des usages qu'il juge dangereux. Microsoft regrette en revanche qu'une copie de ses logiciels puisse être faite par le simple fait d'utiliser un autre langage informatique... MandrakeSoft perçoit les brevets logiciels comme une réelle menace pour le secteur de l'Open Source. MySQL déclare ne pas posséder de brevet ; la protection de son innovation passe par le respect des droits d'auteurs et de sa marque.

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Dossier Logiciels libres / Open Source
Ont également été traités, tous azimuts, les thèmes du soutien apporté par les pouvoirs publics à l'Open Source (soutien nécessaire pour appuyer cette rupture technologique ?), de la convergence de l'Open Source vers le modèle propriétaire compte tenu de l'existence (et du succès ?) d'acteurs tels que JBoss ou même mySQL (ce dernier pratique en effet la double licence : GPL et commerciale), de la diffusion de Linux vers le marché des particuliers, etc. Le débat - un des premiers du genre en Europe - a donc débordé sur un large spectre de sujets ; il mérite d'être renouvelé avec, cette fois-ci, des angles plus restreints qui pourront être approfondis.
 
 
Fabrice DEBLOCK, JDN Solutions
 
 
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