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Externalisation : nouvelles pistes, nouveaux enjeux

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Externaliser son infrastructure IT, la confier à un prestataire, est une tentation fréquente dans de nombreuses entreprises. La croissance en volume et en complexité des systèmes d'information pousse en effet de nombreuses directions générales, et même parfois les DSI eux-mêmes, à réfléchir à cette éventualité.

Le calcul des avantages donne un résultat souvent alléchant. Mais tout ce qui brille, n'est pas de l'or, et des entreprises l'ont malheureusement appris à leur dépend. D'où aujourd'hui une nouvelle réflexion sur cette pratique.

 
Francis Capdepuy (Compass)
 
 
 

Externaliser, c'est avant tout diminuer les coûts. C'est en tout cas l'avis d'une majorité de répondants au Baromètre de l'outsourcing du cabinet de conseil Ernst&Young. Car en plus de passer du faire au "faire faire", les contrats d'outsourcing permettent de déterminer des charges fixes maîtrisées, par poste par exemple, pour des services ou des fonctions qui en interne comportaient une variabilité des dépenses assez peu maîtrisable, du fait par exemple du renouvellement de matériel informatique. Une tendance lourde, et nouvelle. "Les outsourceurs facturent au poste de travail. C'est la majorité des contrats récents, et cela représente 80% des contrats signés", explique Francis Capdepuy, executive consultant chez Compass.

Mais l'argument économique peut s'avérer catastrophique dans certains cas. "A une certaine époque, surtout dans les grosses entreprises, on vendait l'activité IT dans un objectif financier pur à très court terme, pour générer rapidement du 'cash'. En général, cela ne se passe pas bien dans la durée. Le cash gagné est ensuite noyé par les prix unitaires dans la durée. Et la gouvernance du contrat est en fait mauvaise", poursuit Francis Capdepuy.

"L'argument économique peut s'avérer catastrophique dans certains cas"

"En revanche, l'argument fort des outsourceurs, aujourd'hui, c'est la mutualisation des coûts. Les clients sont parfois méfiants sur la mutualisation, et peinent à acheter du service plus que de la ressource. C'est quelque chose qui marche bien si on part de loin et que la DSI interne du client est vraiment mal en point".

Ensuite, externaliser permet de gagner en qualité. S'adresser à un prestataire spécialiste pour des fonctions supports qui ne sont pas au cœur du métier d'une entreprise est souvent perçu comme un choix raisonné, surtout que les pénalités sont là pour mettre la pression sur les prestataires.

"La qualité, c'est là où les outsourceurs sont les plus performants. Tout est fixé en contrat, soumis à pénalité si une clause n'est pas remplie. Et je peux vous dire que tous les prestataires que je connais payent des pénalités. Nous conseillons de fixer les pénalités entre 10% et 15% du prix du service par mois donné. Cela représente en général la marge. L'objectif des pénalités, c'est de manger la marge. En fait, les pénalités ne sont pas un système de remboursement, mais une incitation à la qualité " analyse Francis Capdepuy.

"Partage des risques entre le client et le prestataire"

Suivent la souplesse et la simplicité, souvent recherchées par les candidats à l'externalisation de leurs infrastructures IT. Conséquence théorique logique du processus d'externalisation, ces gains se remarquent surtout sur la gestion et la diminution de la masse salariale. La réorganisation de la DSI permettra de conserver des fonctions de management, tout en abandonnant des fonctions opérationnelles, souvent spécialisées.

La reprise de salariés de la DSI, dans le cadre de l'article L 122-12 du code du travail, implique que la contrainte de la gestion du personnel incombe désormais au prestataire seul. Ainsi donc, les ajustements de ressources nécessaires étant réalisés par le prestataire, et non plus par l'entreprise cliente, celle-ci se voit délivrer de véritables leviers pour gagner en souplesse et en marge de manœuvre stratégique.

Enfin, la contractualisation de la gestion et de la production informatique va entraîner un partage des risques entre le client et le prestataire. Achat de nouveau matériel, mise à jour de progiciels, autant d'opérations qui s'avèrent parfois à risque et dont l'externalisation rendra responsable par contrat le prestataire, et le prestataire seul.

 


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