Richard Stallman
 
"Les logiciels
propriétaires n'ont aucune éthique"

Le président de la Free Software Foundation (FSF) défend la communauté du logiciel libre depuis plus de 20 ans, désormais avec le projet de système d'exploitation libre GNU, dont les composants ont été en partie utilisés par Linus Torvalds pour bâtir la première version de Linux. Il est également l'un des éléments moteurs de la première version de la GPL (General Public Licence) aujourd'hui majoritairement reprise par les logiciels libres du marché.

Très didactique à force de parcourir le monde, Richard Stallman aime utiliser les métaphores. "Si vous utilisez des recettes de cuisine, vous avez probablement fait l'expérience de recevoir la copie d'une recette de la part d'un ami qui la partage avec vous. Et vous avez sans doute fait également l'expérience - à moins d'être un néophyte complet - de changer cette recette. Cette modification, vous la transmettez à d'autres en faisant des copies. Un programme d'ordinateur est comme une recette de cuisine". Cette transcription d'un discours tenu à l'Université de New-York en 2001 illustre le combat de Stallman pour une informatique libre.

"Pour être un saint dans l'Église de l'Emacs, il faut vivre une vie pure"

Farouche opposant aux systèmes de gestion des droits numériques (DRM) qu'il qualifie de "menottes numériques", Richard Stallman est considéré par certains comme un radical. Il juge en effet que "l'Open Source, contrairement au logiciel libre, évite la question de la liberté", et n'hésite pas à critiquer Linus Torvalds pour son approche trop éloignée de la philosophie du libre. Car, pour Richard Stallman : "la liberté informatique est un enjeu de société, et il est essentiel".

Il n'hésite pas à qualifier les logiciels propriétaires de menaces pour la liberté, expliquant que "les logiciels propriétaires n'ont aucune éthique" car ils ne tiennent pas compte des droits des utilisateurs à modifier et à redistribuer le code source de leurs modifications. Pour lui qui fut le premier concerné en tant que chercheur au MIT lorsque lui fut refusé l'accès au code source d'une imprimante Xerox : "les accords de non-divulgation [de code source] font des victimes. Ils ne sont pas innocents, ils ne sont pas inoffensifs".

Mais c'est aussi un personnage atypique par son humour, auquel il n'hésite pas à faire appel lors de présentations informelles. Ainsi, en novembre 1998, lors d'une conférence donnée à l'APRIL, Richard Stallman se déguise en saint, habillé d'un disque dur en guise d'auréole. L'apôtre du logiciel libre déclare alors : "Pour être un saint dans l'Église de l'Emacs, il faut vivre une vie pure. Il faut se passer de tout logiciel propriétaire. Heureusement, être célibataire n'est pas obligé. C'est donc bien mieux que les autres églises".

 


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