Par
Yan Claeyssen,
directeur du pôle e-Marketing d'ETO
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Organisé
par la DMA (Direct Marketing Association) et l'AIM (Association
for Interactive Marketing), le séminaire NetMarketing
rassemble depuis plusieurs années une bonne partie des
acteurs annonceurs et prestataires de services du
marketing interactif online outre-atlantique. Marqué
l'année dernière par la chute des investissements internet,
ce séminaire, qui a eu lieu début mai à New York, a
retrouvé un nouveau souffle grâce aux dernières évolutions
marketing et technologiques du commerce électronique
et aux bons résultats que ces évolutions ont générés.
Des vingt-deux conférences, qui ont permis aux quelques
500 participants de découvrir les premiers retours d'expériences
d'annonceurs tels qu'AOL, J Crew, Delia, Compaq, etc,
on retiendra les principaux enseignements suivants:
Certains concepts chers aux
netmarketers il y a encore un an sont passés de mode.
Ainsi, selon Lauren Freedman (The e-tailing group),
"de moins en moins de sites utilisent des outils
de type communautaire, la rentabilité étant loin d'être
au rendez-vous.". De même, on a peu évoqué le One
to one, pour lui préférer les applications orientées
"automation marketing" Ces applications rendent
possibles la proposition automatique d'offres commerciales
notamment par e-mail - en fonction de critères moins
précis que le One to one mais suffisants pour répondre
à une attente client
En moyenne, 50 % des paniers
constitués ne sont pas transformés. De gros efforts
sont donc encore nécessaires sur l'optimisation de l'ergonomie
et des fonctionnalités de commande.
L'e-mailing a été la
grande vedette de ce séminaire. Véritable adaptation
online des mécaniques du marketing direct traditionnel,
il hérite de ce dernier son exigence de rentabilité
et du Net sa réactivité et son faible coût. Très vite
intégré par les VPCistes américains, il permet de relayer
sur Internet les mécaniques de relances commerciales
et d'extension de la part client. Selon Court Cunningham
(Doubleclick), 82% des acheteurs online ont acheté suite
à la réception d'un e-mail (37% immédiatement et 45%
après quelques jours).
Par ailleurs, si les taux de
clics ont tendance à se stabiliser après une baisse
due à la saturation commerciale des internautes américains,
ils restent néanmoins très intéressants dans la plupart
des secteurs d'activité : (6,95% en moyenne, avec des
pointes à 16,2% pour les marques et 9,5% pour la VPC).
Comme en marketing direct traditionnel, les taux de
transformation varient de 0,2 à 1,5%. Par contre, le
coût d'une campagne est à diviser par 10 !
Le multi-canal a été
l'autre grande vedette. Des VPCistes comme Land's End
ou Delia ont partagé leurs premiers retours d'expérience
sur la combinaison des différents canaux (catalogues,
magasins, téléphone, internet
) pour optimiser la rentabilité
et l'efficacité des opérations marketing. Il s'agit
alors d'exploiter au mieux les spécificités de chaque
canal et surtout de bien différencier les canaux dédiés
aux offres (catalogues, e-mail, MD traditionnel
) des
canaux plutôt orientés sur l'achat (Web, Magasins, CallCenter
).
Ainsi, on s'aperçoit qu'internet est un excellent apporteur
de trafic en magasin : 45% des internautes qui ont utilisé
le Web pour s'informer sur un produit vont plutôt l'acheter
en magasin. A l'inverse, 21% des acheteurs qui ont choisi
leur produit sur un catalogue l'ont commandé sur le
Web
J Crew a récemment annoncé
que le chiffre d'affaires de son site (13,1 millions
de dollars) avait dépassé celui réalisé par l'intermédiaire
de ses catalogues (10,7 millions). Cette nouvelle a
rassuré les différents acteurs de l'e-Commerce. Il est
clair qu'après deux années plutôt sombres, les premiers
signes d'un regain d'intérêt pour le commerce électronique
sont les bienvenus. Pourtant, si J Crew a réussi à faire
croître ainsi son chiffre d'affaires en ligne, ce n'est
pas tant grâce à l'Internet que parce qu'il a
compris que pour gagner sur le Web, il fallait avant
tout intégrer ce canal au sein d'une stratégie plus
globale incluant notamment tous les autres canaux de
la relation-client...
[Y. C.]
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