Jouer est un droit : mettre la technologie au service de l'inclusion des enfants extraordinaires
Jouer est un droit essentiel. Grâce à la technologie, les enfants extraordinaires peuvent accéder au jeu, développer leur autonomie, créer du lien social et participer aux activités collectives.
A quelques semaines des fêtes de fin d’année, les listes de jouets se remplissent car oui, jouer est un droit fondamental. Au-delà de l’aspect purement matériel, il tient ici une vérité universelle ancrée dans la Convention des Nations Unies relative aux droits de l'enfant (Article 31, 1989). Selon Maria Montessori, le jeu est "le travail de l'enfant". À travers celui-ci, les enfants socialisent, apprennent la résolution créative de problèmes, développent leur quotient intellectuel, leur comportement social, et leur capacité d'intégration et de leadership.
Mais qu'arrive-t-il quand un enfant ne peut pas jouer ? Les enfants qui ne fréquentent pas les écoles dites ordinaires ou les programmes parascolaires sont qualifiés d'enfants extraordinaires. Confrontés à des difficultés motrices, physiques, cognitives ou sensorielles, ces derniers cherchent ainsi à développer d'autres capacités, souvent sur un chemin semé d'embûches où même jouer peut s'avérer difficile voire inaccessible, que ce soit en termes logistiques ou financiers. Leur situation peut alors entraîner un isolement, une diminution de la créativité, un manque de sociabilité et une insécurité émotionnelle - une véritable injustice qui prive ces enfants d'opportunités essentielles pour leur épanouissement.
La technologie au service de l'autonomie et de l'apprentissage
Il est temps de repenser notre approche et de considérer la technologie non pas comme une barrière, mais comme un formidable levier d'inclusion. Le jeu peut ainsi devenir un outil puissant pour appréhender des concepts fondamentaux. Imaginons un enfant qui, grâce à un contacteur, apprend la relation de cause à effet en faisant avancer un jouet : "J'appuie, il bouge ; je lâche, il s'arrête." Ce n'est pas seulement un jeu, c'est une prise de contrôle sur son environnement, le droit de choisir et d’exister, une première étape vers l'autonomie. Pour cela, plusieurs méthodes d'accès sont disponibles, allant des boutons poussoirs aux communicateurs tactiles, voire à la reconnaissance visuelle.
Vers une inclusion sociale par le jeu numérique et collectif
L'inclusion ne se limite pas aux jouets adaptés mais réside dans la création d'expériences fédératrices qui favorisent de réelles opportunités de participation dans des conditions d'égalité. Il s'agit alors de s’intégrer dans des activités plus larges, où la technologie fait la force du groupe. Un enfant extraordinaire, utilisant un dispositif d'assistance, ne doit pas être isolé, mais au contraire, être au centre d'un jeu collectif, où sa manière unique d'interagir enrichit l'expérience de tous.
Les jeux vidéo et les plateformes en ligne offrent aussi un terrain fertile pour l'inclusion sociale. Contrôler un jeu avec une commande oculaire, jouer à un jeu de société en ligne avec son frère ou sa sœur grâce à des manettes adaptées, tout cela permet de briser les murs de l'isolément. Cela revient à permettre des interactions significatives, des rires partagés, des défis relevés ensemble, peu importe les capacités physiques. C'est créer des ponts entre ces mondes, où chacun apporte sa singularité.
En tant que société, éducateurs ou même industriels, nous avons la responsabilité d'innover et de créer des solutions. Si nous sommes tous nés avec la capacité de jouer, il est de notre devoir de trouver les stimuli qui nous permettent une inclusion optimale de chacun.
La question est donc : le jeu doit-il être un luxe ou un droit universel respecté ? En repensant l'inclusion des enfants extraordinaires, en valorisant leurs capacités uniques et en exploitant le potentiel de la technologie, nous ne faisons pas seulement un pas vers l'équité ; nous enrichissons l'expérience humaine. Car c'est en apprenant à jouer ensemble, dans toute notre diversité, que nous construirons une société plus empathique, plus créative et plus forte. Il est alors temps d’accompagner les talents extraordinaires de demain.