IA agentique : vers une fonction RH plus humaine

Septeo HR Solutions

Après l'IA RH, voici l'IA agentique : une nouvelle étape vers des RH toujours plus centrées sur l'humain, à condition qu'elle s'inscrive dans une véritable alliance humain-machine.

L’IA s’est imposée dans les RH ; et une nouvelle étape accélère encore ce mouvement : l’arrivée de l’IA agentique. Les agents IA, comme l’a rappelé Lobna Calleja Ben Hassine, fondatrice de Besoin de rien, envie d’IA, lors du Septeo Future Insights HR 2025, sont capables de comprendre leur environnement, prendre des décisions et agir de façon autonome. Cette capacité les distingue des bots et des assistants, qui restent cantonnés au script ou à la réponse documentaire.

Cette avancée ne réduit pas la place de l’humain, elle la met au centre. Car plus l’IA gagne en autonomie, plus les RH peuvent - doivent - revenir à leur cœur de métier : écouter, accompagner, décider. Les agents IA automatisent les étapes répétitives ; l’humain se concentre sur ce qui crée du lien. Cette alliance ouvre un nouveau chapitre : elle oblige la fonction RH à réfléchir à ce qu’elle veut transmettre et à la façon dont elle encadre ces nouveaux outils numériques.

L’intelligence artificielle RH : alliée ou mirage ?

L’IA RH s’imposait déjà pour analyser les données, repérer les tendances, anticiper les besoins, pour recruter plus vite, former plus justement, fluidifier la communication interne. Avec les agents IA, elle franchit un cap : ces systèmes perçoivent un contexte, planifient des actions et interagissent directement avec les outils RH. L’impact opérationnel est réel, du recrutement à la formation.

Mais cette autonomie exige un cadre solide. L’IA Act classe les usages RH comme « à haut risque » et impose supervision humaine, maîtrise des données et transparence. Sans pédagogie claire, l’IA peut être perçue négativement ; avec une gouvernance lisible, elle complète le discernement humain pour l’aider à mieux agir. Son efficacité dépend donc du cadre dans lequel elle s’inscrit et de la confiance qu’elle inspire.

Quatre usages concrets de l’IA RH

  •  Un recrutement recentré sur l’humain : en prenant en charge certaines tâches répétitives - création de fiches de poste avec un wording aligné sur la culture de l’entreprise, parsing et scoring des CV, l’IA redonne de la place à l’analyse humaine et au dialogue candidat. Le recruteur peut ainsi se concentrer sur l’évaluation qualitative et stratégique des candidats.
  •  Un onboarding structuré et plus incarné : en automatisant les étapes administratives et logistiques - création des accès, diffusion des documents, planification des étapes clés... - dès l’arrivée du collaborateur, l’IA fiabilise et accélère le parcours d’intégration. Le manager et les équipes RH se dégagent du temps opérationnel et peuvent se concentrer sur l’accueil, la transmission de la culture d’entreprise et l’accompagnement humain des premières semaines.
  • Des carrières sur mesure : en analysant les compétences et aspirations, l’IA identifie les besoins de formation et les passerelles possibles. Un agent IA rend cette analyse dynamique : il décompose un objectif, enclenche les actions utiles et propose des trajectoires cohérentes. Le manager reste décisionnaire ; l’IA enrichit sa vision.
  • Une expérience fluide au quotidien : les chatbots RH simplifient les démarches simples - congés, absences, bulletins...- libérant du temps pour ce qui compte : l’accompagnement humain. Un agent IA va plus loin : il exécute ces tâches de bout en bout. Moins sollicitées, les équipes RH peuvent se concentrer sur les situations complexes et les enjeux de fond.

Une stratégie avant tout

L’IA agentique agit comme un test de maturité pour l’organisation. Elle force à répondre à des questions simples mais structurantes : qui garde le contrôle ? Sur quelles données l’agent agit-il ? Jusqu’où déléguer ? Ces interrogations ne sont pas que théoriques : elles s’ancrent dans le cadre légal posé par l’IA Act.

Cette transition dépasse la technique. Comme l’a résumé Nicolas Latour, consultant en technologie chez Numeum : on se retrouve aujourd’hui face à un sujet de cohabitation entre l’humain et la machine, qui implique une transformation humano-culturelle et un impact profond sur la culture d’entreprise.

L’avenir des RH ne sera pas un duel entre humain et machine ; il reposera sur leur alliance. Les agents IA apportent la continuité, l’analyse et la capacité d’agir sans relâche ; l’humain offre le discernement, la relation et la compréhension fine des situations. Cette complémentarité crée une fonction RH plus fluide, plus structurée et plus attentive, mais aussi en charge de garantir l’équilibre entre humains et systèmes autonomes. Et d’aucuns parlent déjà de “ Direction des Ressources Humaines et Agentique ”, tant la question devient stratégique. L’IA agentique remet ainsi les RH face à leur vocation première : créer des conditions de travail justes, lisibles et profondément humaines.