Onboarding de clients à distance

De plus en plus de démarches critiques se font à distance : ouverture de compte bancaire, souscription de crédit et d'assurance, demande d'aide sociale, etc. Ce sont autant d'opportunités pour les fraudeurs parmi lesquels figurent des bandes organisées.

Qu’est ce qui est entrain d’arriver ?

A distance, il ne s’agit plus de contrefaire ou falsifier[1] un titre d’identité que l’on va présenter en face à face, mais uniquement sa photocopie. C’est beaucoup plus simple ! D’autant plus que sans face à face, la photo sur le titre d’identité n’a même pas besoin d’être la vôtre. Cela encourage donc la falsification et le vol d’identité, plus simple qu’une contrefaçon complète d’un titre d’identité.

A côté de cela, les entrées en relation à distance via le numérique sécurisent les fraudeurs en leur conférant un certain anonymat ; c’est beaucoup plus risqué d’aller ouvrir un compte bancaire en agence avec une fausse identité.

Enfin, cela leur permet également de lancer des attaques de grande envergure sans même avoir mis un pied dans le pays concerné par l’attaque.

L’usurpation d’identité est le mal de notre décennie. Et le Covid-19 a évidemment contribué à son explosion.

Que pouvons-nous faire ?

C’est donc une fraude à haute fréquence et peu risquée qu’il nous faut combattre. Pour cela, une arme puissante existe : l’Intelligence Artificielle (IA).

Plus performante dans bien des domaines que les contrôles effectués en face à face au guichet par un humain, l’IA utilise aujourd’hui principalement des algorithmes en « learning » (« machine et deep learning »).

Comme leur nom l’indique, ils permettent d’apprendre aux machines à détecter les fraudes.

Au regard des volumes de données traités à chaque minute par les institutions financières, l’IA est la seule solution qui permettra de combattre efficacement la fraude numérique sur la prochaine décennie afin qu’elle ne devienne pas une fraude hémorragique.

Quels sont les outils que nous pouvons utiliser ? 

Aujourd’hui il existe des solutions de vérification d’identité à distance performantes qui utilisent l’IA à différents niveaux.

Dans un premier temps, pour vérifier l’authenticité du titre d’identité. Ensuite, pour comparer le visage du titre d’identité avec celui d’un selfie vidéo (facematch), en s’assurant que c’est bien une vidéo live (liveness detection). Ainsi la vidéo n’est pas rejouable.

L’IA peut également être utilisée pour effectuer d’autres contrôles que nous aborderons lors d’un prochain article.

Mais pour prétendre à un équivalent au « face à face », les technologies mises en œuvre doivent être auditées pour attester de leur sérieux.

Parmi les pays européens les plus en avance sur ce sujet, la France se distingue en ayant publié dès avril 2021 un cahier des charges gouvernemental[2] regroupant un ensemble d’exigences techniques et organisationnelles pour devenir PVID (Prestataire de Vérification d’Identité à Distance).

Sur la base de cette feuille de route, un processus de certification a immédiatement vu le jour afin de permettre aux industriels de se faire auditer puis certifier[3].

Un des avantages est de reconnaître cette vérification d’identité certifiée comme une mesure de vigilance complémentaire valide lorsque l’entrée en relation d’affaire se fait à distance. Elle répond ainsi aux exigences de la 5ème directive européenne contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme (LCB-FT).

[1] Une contrefaçon est une reproduction totale d’un titre d’identité alors qu’une falsification est une modification d’un titre d’identité original.

[2] https://www.ssi.gouv.fr/actualite/publication-du-referentiel-dexigences-applicables-aux-prestataires-de-verification-didentite-a-distance-pvid

[3] https://www.ssi.gouv.fr/entreprise/produits-certifies/prestataires-de-verification-didentite-a-distance-pvid