JO 2024 : médaille d'or de l'IA éthique pour la France

Le compte à rebours est déjà en marche concernant les JO 2024. Le challenge est incroyable en termes d'innovations à mettre en place pour assurer la sécurité et faire rayonner l'innovation en France.

Les JO de Pékin viennent à peine de se terminer que le compte à rebours est déjà en marche concernant les JO de Paris en 2024. Pourquoi ? Parce que pour la première fois de l’histoire, et alors que Paris n'a pas accueilli des Olympiades depuis 100 ans, l’ouverture des jeux se fera dans un contexte hors stade, de manière totalement innovante sur les quais de la Seine et accueillera près de 600 000 personnes sur un parcours d’à peine 6 kilomètres. Pendant 45 jours, les Jeux olympiques et paralympiques à Paris en 2024 seront un événement hors normes avec 15 000 athlètes venus de plus de 200 pays, 13,5 millions de spectateurs, 25 000 journalistes accrédités et 4 milliards de téléspectateurs. Si ces chiffres donnent le tournis, le challenge est incroyable en termes d’innovations à mettre en place pour assurer la sécurité et faire rayonner la France en matière de nouvelles technologies ; notamment de big data ou de vidéoprotection intelligente et éthique au service des Jeux Olympiques.

Oui, des défis passionnants sont à relever ! Et la bonne nouvelle c’est que les technologies éprouvées existent déjà pour assurer la sécurité, accompagner Paris dans sa démarche de smart city et rendre l'expérience visiteur inoubliable. Ce qui est encore mieux, c’est que ces technologies sont françaises et éthiques ! Une nouvelle médaille est à récupérer pour la France : déployer une IA éthique en promouvant le savoir-faire français. Cependant, il va falloir décider et faire vite. Et certainement même profiter de la Coupe du Monde de Rugby pour opérer un test grandeur nature de ce qui sera mis en place pour les JO.

L’IA et la computer vision au service de la sécurité et de la fluidité

A situation exceptionnelle, anticipation exceptionnelle. Le continuum de sécurité sera immanquablement un facteur clef de succès et il n’est pas à douter que les solutions technologiques seront une composante essentielle de la stratégie globale de sécurité qui sera mise en œuvre. Parmi elles, la computer vision et l’IA seront les invitées de premier rang afin d’anticiper, de gérer, mais aussi de réagir dans des conditions optimales. 

Pourquoi ? Parce que l’Humain est arrivé au maximum de ses capacités de vision : impossible pour une équipe - aussi nombreuse soit-elle - d’analyser des dizaines de milliers de vidéos au sein d’un CSU ou d’une tour de contrôle créée spécifiquement pour les JO. Les équipes des JO auront besoin d'être augmentées, d’être aidées par la technologie. D’autant plus que se pose la question de savoir comment assurer une sécurité des biens et des personnes quand 600 000 personnes sont attendues le 26 juillet 2024 sur six kilomètres le long de la Seine, du Pont d'Austerlitz au Pont d'Iéna ? 

Avec un tel accroissement de la surface de vulnérabilité, il existe un nombre très important de risques en termes de sécurité et les technologies de vision par ordinateur exploitant l'IA vont être d’une aide indiscutable pour les agents en charge de la sécurité, notamment pour :

  • assurer la sécurité des visiteurs, des sportifs et des délégations tout en optimisant les interventions des services publics ou des organisateurs des JO
  • identifier des chutes ou des comportements inhabituels 
  • faire respecter les jauges grâce au comptage de personnes dans les files d’attentes
  • identifier des actes suspects: accès à des zones interdites, sabotage des installations électriques des stades ou le déclenchement d'alarme incendie
  • fluidifier les flux de déplacements de véhicules et de personnes
  • détecter automatiquement des colis abandonnés
  • identifier immédiatement un enfant perdu

Les JO représenteront une occasion pour la France de montrer la force de son intelligence technologique collective et de restaurer la confiance des citoyens en termes de sécurité, grâce aux innovations en matière de vision par ordinateur, de big data et de machine learning pour aider à la détection de comportements et menaces. Et parce que les capteurs seuls ne suffisent pas à rendre la ville intelligente, seule la technologie rend l'hypervision dynamique possible. Bien exploitées, les datas permettent d’aller au-delà de ce qui est visible à l'œil nu. En plaçant l’IA au cœur de la tour de contrôle des JO, elle est la meilleure alliée pour déceler les risques.

Permettre aux franciliens de poursuivre une vie normale pendant les JO

N'oublions pas que 12 millions de franciliens continueront d’aller au travail quotidiennement pendant que les cyclistes remonteront les Champs-Elysées et que les Invalides seront investies par le tir à l’arc. Or, les embouteillages parisiens n’étant pas une légende, une analyse du transport public sera la bienvenue afin d’éviter le chaos. Ici encore, les technologies amplifiées par l’IA vont permettre d’accompagner Paris dans sa démarche de smart city, au service de ses concitoyens et d’un rayonnement international. Et ces solutions mises en place à l’occasion des JO au service de la ville intelligente, pourront bénéficier aux citoyens une fois l’événement terminé.

Grâce à la collecte de données, l’IA intégrée dans les solutions de computer vision permet de :

  • Identifier les événements à traiter en priorité par les secours
  • Fluidifier le trafic routier
  • Aider à la gestion des infrastructures des transports en commun 
  • Permettre aux équipes de se concentrer sur les zones les plus à risque tout en ayant une supervision autonome via l’IA des zones moins à risque à surveiller
  • Améliorer le fonctionnement énergétique (gestion intelligente des lumières de la ville)
  • Renforcer la propreté de la ville (gestion intelligente des déchets)

L’urgence législative pour encadrer l’usage de l’IA pendant les JO

Si la sécurité sera une invitée de marque des Jeux olympiques et paralympiques en 2024, nul doute que l’éthique sera à ses côtés. Et sur le terrain de la compétition technologique internationale, la France a réellement une carte à jouer à cette occasion pour faire valoir son avance en matière d’IA éthique, en matière de technologies compatibles avec le respect des libertés publiques. 

Au-delà des débats au sein de l’UE et des initiatives législatives déjà entreprises ces dernières années (ou par la CNIL actuellement, notamment sur l’usage de la vidéosurveillance intelligente), l’Alliance pour la Confiance Numérique (ACN) s’est quant à elle prononcée le 12 janvier sur la nécessité de créer un véritable marché unique du numérique de confiance européen pour assurer notre autonomie stratégique. Elle propose la création d’un cadre tangible pour renforcer la confiance numérique dans un monde toujours plus connecté, en lien avec nos valeurs cardinales.

Parce que ce sont des technologies qui joueront un rôle majeur dans le monde de demain, des discussions portent également sur l’encadrement éthique de l’usage de l’IA, de la vidéosurveillance, de la reconnaissance faciale ou encore de la biométrie. Et plus spécifiquement sur un projet de règlement permettant de poser un cadre propice au déploiement des usages fondés sur l’IA dans le respect des libertés individuelles et publiques consacrées dans la charte européenne des droits de l’homme.

L’intelligence artificielle nous offre aujourd’hui cette opportunité d’augmenter les sens, notamment la vision. En améliorant et en décuplant les performances machine, la vision assistée par ordinateur affranchit l’humain des tâches les plus complexes et fastidieuses, lui permettant ainsi de se concentrer sur des missions créatives et stimulantes. Cependant, pour éviter toute dérive, nous nous devons d’encadrer notre démarche technologique en toute transparence ; au travers d’un engagement éthique de l’utilisation de l’IA. Il est temps d’avancer sur le déploiement d’IA souveraines, respectueuses des libertés fondamentales, sur la mise en place d’un cadre légal et technique européen pour limiter les biais de l’IA mais aussi sur la mise en place d’un système de certification de conformité des systèmes utilisant l’IA. 

Ces prochains JO de Paris sont une formidable occasion de mettre en place des solutions fiables pour des cas d'usages identifiés et qui seront beaucoup plus nombreux lors des événements rassemblant autant de public. Grâce à l'incroyable densité de l'événement, nous allons pouvoir aller plus loin que tout ce qui a déjà été fait par le passé ; tester, apprendre et faire la preuve. Mais cela va également nous permettre de démocratiser cette technologie, au service de tous les citoyens. 

Et la Coupe du Monde de Rugby démarrant en France en Septembre 2023, j’y vois là une occasion incroyable de tester grandeur nature toutes ces technologies avant les Jeux Olympiques. Cependant le temps presse !

Pour décrocher notre médaille d’or de l’IA éthique, il nous faut encore légiférer, poser des lois, proposer un cadre éthique et faire montre de transparence envers tous les publics ; dire clairement comment sont utilisées les données. C’est une formidable occasion de briser un tabou !