L'IA générative : carburant au service de la valeur ajoutée de l'organisation
D'abord réticente à l'IA générative, la communauté professionnelle des veilleurs s'appuie désormais sur ses apports afin de générer de la valeur. Un changement de paradigme important en termes de ROI.
Le déploiement exponentiel de l’intelligence artificielle a actuellement des répercussions tout à la fois sur les équilibres observés au sein des organisations et sur le devenir de notre société démocratique. L’IA générative se signale par son ambivalence : côté pile, elle favorise en bien des points la forte expansion des fake news ; côté face, l’IA facilite au contraire l’accès à une information sourcée, fiable, levier essentiel de la bonne santé de toute entreprise. De quelle manière la communauté des veilleurs s’empare-t-elle actuellement de cette question, et quels enseignements peut-on en tirer ?
Un traitement affiné de l’information
Rappelons tout d’abord les faits. Depuis un an et demi, l’IA générative se déploie au sein des outils de la veille stratégique que les organisations – du grand groupe à la TPE de niche – utilisent. Celle-ci est notamment mobilisée dans la collecte des informations grâce au smart crawling, une exploration pertinente des sources. Elle permet par ailleurs de vérifier une information et de jauger de sa qualité, en filtrant les données auxquelles sont soumises les organisations (textes, images, vidéos, sons…). L’IA générative permet par ailleurs d’affiner le traitement de l’information via le Speech-to-Text, qui traduit en textes écrits des formats audio ou vidéo, ou via la reconnaissance visuelle. Ainsi, les temps de traitement ont été largement améliorés, ce qui permet aux veilleurs d’avoir accès à des synthèses ainsi qu’à des résumés en des temps record (quelques minutes, contre plusieurs heures si cette action devait être réalisée par un collaborateur).
Des craintes atténuées par l’usage effectif de l’IA
Avec quelles conséquences ? Comme c’est le cas actuellement au sein de notre société démocratique, le déploiement de l’IA générative s’est, dans l’univers socio-professionnel de la veille, initialement accompagné de craintes. Au mois de septembre dernier, une entreprise leader dans la data veille a annoncé le licenciement de plus de 200 de ses collaborateurs d’un de ses départements, soit 50% de la masse salariale. Le spectre du mythe ancien d’un remplacement de la machine par l’homme est alors réapparu, généré par une émotion légitime.
Neuf mois après, l’approche semble avoir évolué, comme en témoigne la consultation informelle que nous avons organisée il y a quelques semaines auprès d’une trentaine d’entreprises. Il en est ressorti que l’IA générative était au quotidien très largement mobilisée par les veilleurs. Loin des craintes initiales, les utilisateurs ont notamment identifié des marges d’efficacité : des réponses plus qualitatives grâce aux prompts(requêtes), des traductions rapides, des résumés à haute valeur ajoutée… Ce premier bilan d’étape a placé les éditeurs de solutions de veille devant un nouveau défi : poursuivre la R&D afin d’intégrer encore plus l’IA générative dans les outils.
Au-delà des représentations, l’usage de l’IA générative par les professionnels de la veille nous enseigne que ces derniers ont saisi une opportunité. Au sein des organisations, de nombreux comités de direction font ainsi ouvertement appel à la réflexion de leurs veilleurs, et érigent l’information ainsi que la donnée en véritable carburant intellectuel. C’est en effectuant cette mue que les entreprises entendent relever les challenges stratégiques qui les attendent, dans un monde frappé d’incertitudes. C’est aussi en considérant l’information comme un bien véritable que notre société pourra prendre la mesure des défis tout aussi incertains devant lequel elle se trouve actuellement.