811 000 euros en moyenne : comment et pourquoi les entreprises françaises investissent dans l'IA générative
Technologie de rupture au ROI qui reste à démontrer, l'IA générative est aussi un impératif pour les entreprises qui souhaitent garder une image innovante.
La vague de l'IA générative n'épargne plus aucun secteur. Depuis l'avènement de ChatGPT en novembre 2022, l'intelligence artificielle a été adoptée à une vitesse record par les entreprises de toutes tailles. De la banque au retail, l'IA générative peut maximiser la productivité des collaborateurs et améliorer les services aux consommateurs. Outre ces promesses alléchantes qui tardent encore à voir le jour dans certains domaines, c'est en partie grâce à la pression du marché et des clients que les entreprises ont adopté si rapidement cette technologie.
C'est en tout cas ce que démontre une étude menée par ABBYY, multinationale spécialisée dans l'automatisation de processus, en lien avec l'institut Opinium. Menée sur plus de 1 200 décideurs informatiques de France, du Royaume-Uni, des Etats-Unis, d'Allemagne, d'Australie et Singapour issus des entreprises de toutes tailles (PME aux grands groupes), cette dernière démontre la nature des pressions exercées pour sauter dans le train de la hype.
Plus qu'un argument marketing, l'adoption de l'IA a été stimulée par un double sentiment. Le premier : celui de passer à côté des opportunités offertes par l'IA. En France, 63 % redoutent que leur entreprise soit "distanciée" si elle n'adopte pas l'IA. En parallèle, cette peur de l'obsolescence dans un monde toujours plus rapide s'est doublée d'une crainte venue directement de leurs clients. 55% des dirigeants interrogés affirment que la pression des clients est un facteur clé dans l'adoption de l'intelligence artificielle.
Pour parvenir à maîtriser pleinement la technologie, du testing à la mise en production, les entreprises françaises ont mis la main à la poche. Quand, dans les pays sondés, l'investissement moyen s'affiche à 600 000 euros en moyenne (au cours de l'année passée), la moyenne française se hisse à 811 000 euros, soit un gap de 211 000 euros
Des investissements axés autour de l'efficacité
En France, les entreprises choisissent majoritairement (à 52%) d'axer leurs dépenses en matière d'IA autour d'une plus grande efficacité et d'une amélioration du service client. Elles sont également près d'une sur deux à considérer que l'intelligence artificielle permettra à terme de fournir un service de meilleure qualité. Enfin, lorsque les efforts ont déjà payé, 44% des sociétés sondées souhaitent maintenir le développement de cette technologie. Un chiffre qui démontre le caractère long-termiste des bienfaits de l'IA sur le business.
Malgré ces chiffres encourageants, les Français restent plus sceptiques vis-à-vis de l'IA. La France se classe, encore, dans les pays les plus méfiants avec seulement 77% des personnes interrogées affirmant "faire confiance à l'IA" contre 87% (10 points plus !) aux Etats-Unis. Par ailleurs, les décideurs eux même font part de leurs inquiétudes. Ils citent notamment les risques d'une mauvaise utilisation de l'IA par leur équipe (à 38%), d'une inquiétude liée aux idées reçues (30%) ou encore du coût de mise en place de la technologie (30%).
Autre fait notable, les entreprises françaises se distinguent par une légère préférence pour les LLM plutôt que les SLM. Les entreprises de l'Hexagone accordant une confiance plus importante aux grands modèles (à 84%) qu'aux petits modèles spécialisés (à 80%). "Il sera intéressant de suivre l'évolution de ce taux dans les mois à venir. Malgré la couverture plus importante des LLM, les dirigeants choisissent les SLM pour leur capacité à répondre plus précisément aux besoins spécifiques et à fournir des résultats ayant un impact positif et prédictible sur le business", nuance Maxime Vermeir, senior director of AI Strategy chez ABBYY.