Cinq manières dont l'IA change notre façon de travailler, ou pas

L'intelligence artificielle générative (ou GenAI en anglais) suscite beaucoup d'attention, notamment pour son impact direct sur les entreprises et leurs employés.

Elle est souvent qualifiée de « disruptive » ou de « révolutionnaire ». L’application des innovations en IA permet aujourd’hui d’obtenir des capacités fonctionnelles qui dépassent largement ce que l’on imaginait il y a quelques années. Selon le rapport AI Index de Stanford, les modèles d'IA surpassent aujourd'hui les humains dans certaines tâches, comme la classification d'images, le raisonnement visuel (VQA) et la compréhension sémantique. 

Cependant, il reste des domaines de raisonnement où le bon sens et l’intuition permettent aux humains de garder l'avantage. Plus que la technologie, ce qui compte, c’est la manière dont elle est utilisée en entreprise. L’usage de la GenAI doit respecter des principes centrés sur l'humain et l’employé. 

Voici quelques-uns des grands impacts de l'IA sur notre façon de travailler dans un environnement numérique.

L'IA change la manière dont nous accédons aux savoirs

On entend souvent, « les données sont le nouvel or noir ». En effet, ce n’est que lorsque la donnée est extraite et enrichie correctement qu’elle se transforme en connaissance et apporte une valeur concurrentielle à l’entreprise sur son marché. L'engouement des entreprises pour l'IA se confirme, comme le prédisent les grands auditeurs : d'ici 2026, plus de 80% des entreprises auront utilisé des API d'IA générative ou déployé des applications basées sur l'IA générative, tandis que 70% des employés se disent prêts à déléguer une partie de leur charge de travail à l'IA pour gagner en efficacité.

L'IA générative excelle dans l'analyse de vastes ensembles de données, rendant le savoir-faire spécifique accessible à tous. Nous observons à ce jour un bénéfice moyen d’environ 18 minutes par jour dans la gestion de tâche courante en bureautique (prise de notes, synthèse de réunion, analyse de texte, recherche d’email). Cela illustre comment l'IA révolutionne l'accès et l'utilisation des connaissances en entreprise.

L’IA change la manière dont nous nous formons

L’IA peut analyser les compétences ou le niveau de savoir d’une personne dans un domaine particulier, puis adapter le matériel de formation à son style d’apprentissage et à ses objectifs personnels. Cela s'apparente à un retour aux méthodes d'enseignement socrastiques, un dialogue entre l'élève (l’humain) et le maître (l’IA). Pour profiter pleinement de l’IA dans la formation continue, les employés devront apprendre à bien formuler leurs prompts et accepter de partager des informations qui leur sont propres, ce qui implique que l’IA suive des règles éthiques et réglementaires strictes.

L'IA permet de collaborer plus largement

La qualité des données utilisées influe sur la précision des modèles de GenAI : « garbage in, garbage out ».  Il ne suffit pas de déverser toutes les données dans un référentiel et laisser l'IA opérer sa magie. La gestion des données doit être alignée sur les objectifs business, en veillant à ce que chaque document ait une valeur stratégique. 

Il s’agit également de mettre régulièrement à jour le référentiel avec les données internes et concurrentielles les plus récentes. Si les données sources sont périmées, l'IA générera des résultats imprécis et perdra en pertinence, créant ainsi des lacunes dans les informations fournies. 

L'IA ne peut pas (encore) se contrôler elle-même

Comme la plupart des IA fonctionnent sur un modèle probabiliste, il existe un risque d'erreur dans chaque résultat qu’elles produisent. Alors, quand l'IA déraille, qui est responsable ? Cela peut provenir d'une erreur dans le matériel source, d'un prompt utilisateur mal structuré ou simplement d'un hasard. Quoi qu'il en soit, les résultats doivent toujours être soumis à l'intuition ou au jugement humain. 

L'humain garde donc le dernier mot face à l'IA, car il est chargé de s'assurer que cette technologie est déployée de manière éthique et responsable. Il est crucial d'accompagner les utilisateurs dans l'acquisition d'une culture d'expérimentation et d'apprentissage continu, en leur fournissant les compétences nécessaires pour comprendre les capacités et les limites de la GenAI.

L'IA ne sait pas ce qu’on ne lui dit pas

Un espace de travail numérique en entreprise peut techniquement collecter et analyser chaque email, chaque message de chat ou chaque frappe sur le clavier : une mine d'or potentielle pour l'IA. Cela pose des problèmes évidents de protection des données personnelles et personne ne souhaite être espionné par son employeur.  Cela nécessiterait une forte culture de confiance et de transparence au sein de l'organisation. Comment trouver le bon équilibre entre protection de la vie privée et innovation ?

Il est primordial de respecter à la fois l'éthique et la confidentialité, et adapter l’IA aux besoins et au design humains. 

De toute évidence, l’IA sera un copilote, et non un autopilote. L’intuition humaine, la communication, l’empathie ou la détermination restent cruciales pour créer des liens, saisir les points de vue, diffuser les valeurs de l’entreprise et encourager une bonne ambiance de travail. Il est capital pour l’humain de toujours assumer la responsabilité de ses décisions prises et ce d’autant plus s’il est assisté par un agent virtuel perspicace.