La transparence de l'IA, un enjeu stratégique pour les banques

L'intelligence artificielle (IA) transforme les processus bancaires, notamment la connaissance client (KYC) et la lutte contre le blanchiment d'argent (AML).

Krik Gunning, CEO de Fourthline

L’intelligence artificielle (IA) transforme les processus bancaires, notamment la connaissance client (KYC) et la lutte contre le blanchiment d’argent (AML). Cependant, cette transformation soulève des questions majeures en matière de transparence, d’éthique et de contrôle humain, indispensables pour garantir un équilibre entre efficacité, conformité et confiance.

L’importance de données éthiques et pertinentes

Les modèles d’IA s’entraînent sur des données pour détecter des schémas et prendre des décisions dans les processus KYC et AML. Ces données doivent être pertinentes, représentatives et collectées de manière éthique. Pour garantir des décisions justes et précises, les données doivent être exemptes de biais et refléter la diversité des utilisateurs. Par ailleurs, leur collecte et leur traitement doivent respecter des standards éthiques stricts. Toute dérive pourrait affecter non seulement les performances des systèmes, mais aussi la réputation des institutions financières.

Automatisation et contrôle humain : trouver le juste équilibre

Dans les domaines du KYC et de l’AML, l’IA excelle dans l’identification de comportements suspects, le traitement des documents d’identité ou la détection d’anomalies à grande échelle. Mais une automatisation excessive peut poser des problèmes. Par exemple, des décisions automatisées peuvent rejeter des clients légitimes ou manquer de s’adapter aux évolutions des schémas de fraude. Un contrôle humain reste essentiel pour évaluer les cas sensibles ou indéterminés. À l’inverse, les processus entièrement manuels, souvent utilisés pour la remédiation de données KYC obsolètes, sont chronophages et coûteux.  Les banques doivent adopter une approche complémentaire combinant l’efficacité de l’automatisation avec l’expertise humaine.

Une transparence nécessaire pour les régulateurs et les clients

Dans un environnement réglementaire de plus en plus strict, les banques doivent pouvoir expliquer les décisions prises par leurs systèmes d’IA. L’opacité de certains modèles, parfois perçue comme une « boîte noire », est problématique. Elle peut entraîner des risques juridiques et porter atteinte à la réputation des institutions financières. Les institutions financières doivent être capables de fournir des audits détaillés, de justifier ses décisions et de démontrer la conformité aux réglementations, telles que la directive européenne 5AML.

L’IA comme levier stratégique pour la conformité

En intégrant des systèmes d’IA transparents et bien encadrés, les banques peuvent transformer leurs processus KYC et AML. Cela leur permet de réduire significativement les coûts opérationnels, d’augmenter leur efficacité et de répondre aux attentes des régulateurs et des clients. Cette approche leur permet non seulement de répondre aux attentes des régulateurs, mais aussi de proposer des services adaptés aux besoins d’une clientèle de plus en plus exigeante.

L’avenir des services bancaires, des systèmes KYC et AML, repose sur un équilibre réfléchi entre automatisation, éthique des données, transparence et supervision humaine.  Les banques qui adoptent cette vision sont prêtes à  relever les défis du secteur, en renforçant leur compétitivité dans un environnement bancaire en constante évolution.