PyxiScience lève 2 millions d'euros pour accompagner l'apprentissage avec l'IA
Et si l'IA permettait de faciliter l'apprentissage des mathématiques ? C'est l'objectif initial de PyxiScience, jeune start-up française lancée en novembre 2024. PyxiScience propose une plateforme éducative complète à destination des étudiants de bac +3 à bac -3 (seconde, première, terminale). Avant même d'avoir fêté son premier anniversaire, la start-up annonce une levée de 2 millions d'euros auprès de Newfund, Invess Ile-de-France et BPI France.
Une plateforme basée sur l'intelligence artificielle
PyxiScience a été conçue pour répondre à deux défis majeurs de l'enseignement : l'hétérogénéité des niveaux et le manque de temps des enseignants. "Tous les enseignants le savent : pour faire progresser les élèves, il faut leur assigner des devoirs de façon fréquente et les corriger en détail. Mais avec souvent plusieurs centaines d'étudiants et dans un contexte de pénurie de professeurs, c'est impossible", explique Joachim Lebovits, CEO. L'IA utilisée par la plateforme vient donc assister les enseignants en leur proposant des outils innovants : création rapide de contenus pédagogiques, attribution d'exercices et surtout correction automatisée des travaux.
Les enseignants peuvent utiliser les contenus déjà produits et validés par PyxiScience ou utiliser leur propre support. L'IA utilisée par PyxiScience va alors suggérer des exercices possibles. La technologie permet de générer un nombre illimité d'exercices qui s'adaptent en temps réel au niveau de chaque étudiant.
La correction automatisée des copies manuscrites
Mais la fonctionnalité la plus avancée reste la correction automatique de copie manuscrite. "Malgré les progrès de l'IA, aucune solution ne permettait jusqu'ici de reconnaître l'écriture manuscrite de mathématiques avancées et de suivre pas à pas un raisonnement pour vérifier sa validité", selon Jacques Lévy Véhel, co-fondateur et directeur de la R&D. PyxiScience a relevé le défi avec un taux de précision supérieur à 90% quand la majorité des OCR du marché ne parviennent pas à dépasser les 70%. "Les symboles mathématiques, et les copies manuscrites en particulier, sont un enfer pour les systèmes de reconnaissance", sourit Jacques Lévy Véhel.
Pour parvenir à une telle précision, la technologie de PyxiScience fonctionne en deux étapes. La première, la plus complexe, la reconnaissance de l'écriture manuscrite avec une multitude de LLM de vision, mis à jour régulièrement. Et la seconde, l'analyse contextuelle du raisonnement mathématique. "Notre IA suit le raisonnement de l'élève, identifie les points d'erreurs ou les conséquences de ces erreurs, et est capable de noter la copie", affirme le co-fondateur. L'IA ne se contente pas de vérifier une solution unique, mais comprend la diversité des approches mathématiques, une approche fondamentale dans l'enseignement supérieur où un problème peut avoir plusieurs méthodes de résolution.
Un modèle économique adapté à l'Europe et aux Etats-Unis
Pour l'heure, PyxiScience se concentre sur les mathématiques mais s'ouvre progressivement sur la physique. "Le but est de progressivement couvrir l'ensemble des sciences", dévoile Joachim Lebovits. La plateforme cible principalement les élèves du secondaire et du supérieur, de la seconde jusqu'aux premiers cycles universitaires. La solution a déjà été adoptée par plus de 10 000 étudiants, notamment auprès de l'Université Sorbonne Paris Nord et de la New York University de Paris.
PyxiScience, qui vise un déploiement en France mais également en Amérique du nord, a développé deux modèles économiques distincts. En France, ce sont les institutions qui souscrivent des licences pour leurs étudiants et professeurs, que ce soit des universités publiques ou des écoles privées. "Aux Etats-Unis, notre modèle est différent. Les étudiants commencent par payer individuellement jusqu'à ce que la plateforme atteigne une taille critique. Ensuite, c'est l'université qui prend le relais et refacture une partie des coûts aux étudiants", détaille Joachim Lebovits.
Avec sa levée, PyxiScience entend accélérer sa croissance. L'objectif est clair : passer de 4 à 10 employés et préparer l'expansion internationale. "Nous voulons investir le marché nord-américain", annonce Joachim Lebovits, avec des déploiements prévus dès janvier 2026 dans les universités américaines, après avoir consolidé son positionnement en France.