Cline : un seul agent de code, tous les LLM, zéro contrainte
Et si Cline était la réponse au chaos des lancements de modèles de code ? Depuis le début de l’année, pas un mois ne passe sans qu’un acteur majeur ne présente un nouveau modèle revendiquant des performances inédites en génération de code. Une effervescence qui contraint les développeurs à tester les modèles via les agents de code propres à chaque éditeur, sans parvenir à définir une stratégie unifiée. C’est précisément sur ce point de friction que Cline se positionne. L’outil, open source, permet de tester et d’exploiter la plupart des modèles existants sans changer de cadre de travail. Son principal atout : la facilité d’intégration de fournisseurs locaux.
Cline, un agent LLM agnostique
Lancé fin 2024 par Saoud Rizwan, Cline est entièrement open source. L’agent de code s’intègre directement dans la majorité des IDE : VS Code (Insiders également), Cursor, WIndsurf, JetBrains. A la manière de Claude Code, GitHub Copilot, ou encore Codex, l’agent peut créer ou éditer des fichiers localement, exécuter des commandes shell, utiliser des outils (browser…) en totale autonomie. Le principe est simple : un prompt et l’IA agit selon le degré d’autonomie accordé. Cline supporte également le protocole MCP, vous pouvez donc lui fournir des outils ou des bases de données complémentaires à utiliser. Enfin comme Claude Code, Cline possède, depuis peu, un mode plan pour planifier des actions complexes avant de les implémenter.
Le point fort de Cline réside dans son fonctionnement même. L’agent permet d’utiliser les services d’inférence des principaux providers de LLM du marché, que ce soit xAI, OpenAI, OpenRouter, Anthropic, Amazon Bedrock, DeepSeek, Vertex AI depuis GCP, Mistral (la liste est longue). Il suffit de fournir sa clef d’API et Cline interrogera directement l’endpoint d’API du provider sélectionné. La facturation est donc gérée avec chaque provider, individuellement.
Même si Cline revendique un modèle open source et gratuit, la plateforme a aussi développé une offre commerciale pour les entreprises. Pour ces dernières, Cline propose des formules payantes incluant des fonctions avancées : gestion centralisée des comptes et de la facturation, contrôle des accès, support prioritaire ou encore authentification unique (SSO) et contrats de service (SLA).
Depuis peu, Cline propose également un agent CLI (disponible sur Mac et Linux). Ce dernier est en tout point similaire à Claude Code, Codex CLI ou Gemini CLI. Seule la configuration est légèrement plus complexe (depuis un fichier JSON). Cline CLI arrive sur le marché en plein expansion des agents de code en ligne de commande. Ces derniers sont souvent plébiscités car l’expérience y est plus native. Cline CLI apparaît ainsi comme la véritable alternative aux CLI propriétaires.
Le combo parfait : Cline avec un modèle open source
Mais le véritable intérêt de Cline réside, selon nous, dans la possibilité d’utiliser des providers locaux de modèles. Cline prend en charge Ollama et LM Studio. Concrètement, les développeurs peuvent ainsi exploiter un modèle inféré directement sur leur machine, ou, pour les modèles plus volumineux, sur un serveur distant. Les requêtes deviennent alors illimitées et n’engendrent aucun coût, hormis celui de l’infrastructure. La promesse est séduisante : plus besoin de payer des sommes parfois astronomiques en abonnement (souvent autour de 200 dollars par mois chez la plupart des éditeurs de modèles pour un usage intensif) ou en crédits d’API pour de simples agents de code.
Si l’exécution on-device reste encore marginale, les PC devant être suffisamment puissants pour inférer des modèles de pointe via Ollama ou LM Studio, l’utilisation d’un serveur d’inférence dédié exclusivement à un modèle de code se révèle particulièrement pertinente pour les entreprises. Il est par exemple possible d’utiliser Qwen3-Coder, GLM-4.5, Kimi K2 ou encore gpt-oss-120B, dont les performances se situent à un niveau comparable à celles des modèles propriétaires sur SweBench, le benchmark de référence pour évaluer les capacités des modèles en code agentique.
Certes, les coûts d’infrastructure peuvent être significatifs selon la quantization et le modèle choisi, mais ils demeurent bien inférieurs à ceux d’un abonnement propriétaire, dans la majorité des cas. Et surtout, nul besoin de redévelopper un scaffold complet : il suffit d’utiliser Cline. Il convient toutefois de nuancer, beaucoup de développeurs restent attachés au scaffold de Claude Code ou de Codex CLI, dont l’ergonomie et la précision des résultats demeurent difficiles à égaler, y compris via Cursor et Windsurf.
En misant sur l’ouverture et l’interopérabilité, Cline s’impose donc comme une réponse simple à la fragmentation du marché des agents de code. Son approche agnostique lui confère une flexibilité que les solutions propriétaires peinent à égaler. Reste désormais à voir si cette philosophie open source saura fédérer une communauté assez large pour rivaliser, à terme, avec les géants du secteur. Mais le pari semble bien engagé : l’entreprise a levé 32 millions de dollars en juillet, un succès modéré pour une start-up américaine certes, mais déjà le signe d’un intérêt pour son modèle.
