L'IA, une alliée au service de l'urgence climatique

Le dernier rapport du GIEC illustre les dégâts irréversibles que peuvent avoir nos comportements sur l'environnement, et le devoir que nous avons de réduire drastiquement nos émissions de gaz à effets de serre. Sur ce point, l'intelligence artificielle à peut-être un rôle à jouer.

L’urgence climatique ne peut se dissocier de nos usages quotidiens qui, au même titre que nos modes de production, doivent être repensés. Le dernier rapport du GIEC illustre les dégâts irréversibles que peuvent avoir nos comportements sur l’environnement, et le devoir que nous avons de réduire drastiquement nos émissions de gaz à effets de serre. Aujourd’hui, nous nous devons d’instaurer un plan d’action pour une transition numérique écologique et vertueuse. L’immobilisme intervient lorsque nous nous sentons submergés, que nous perdons toute visibilité d’un phénomène. En cela, je crois fondamentalement au pouvoir de mesurer pour comprendre. L’IA devient ainsi notre allié.

L’IA pour mieux recycler

La filière du recyclage joue un rôle de premier plan dans la gestion de l’un des plus grands défis de notre siècle : la diminution de la pollution plastique. En 2019, l’ONU annonce que  80% des 8 millions de tonnes de déchets déversés dans les océans sont d’origine plastique. Nous avions jusqu’alors adopté un schéma qui favorise l’obsolescence à travers une économie linéaire de gestion des déchets entraînant un épuisement logique de nos ressources naturelles. L’économie circulaire  représente depuis quelques années maintenant une alternative fondamentale à l’économie linéaire car elle propose un système dans lequel les déchets trouvent des débouchés, se transformant en sous-produits ou en nouvelles matières premières, généralement moins chères.

Le traitement des déchets basés sur l’analyse de données est la nouvelle aspirations des collectivités les plus en avance sur le plan technologique. En effet, l’intelligence artificielle peut apprendre en observant, par le biais de capteurs divers (présence, mouvement, chaleur, pollution…), et permettre un recyclage de grande qualité. Plusieurs entreprises et centres de tri se sont lancés dans le développement d’un tel concept qui utilise l'intelligence artificielle pour séparer les déchets de manière automatique et les trier plus efficacement. Un défi d’envergure alors que la réglementation française impose une réduction  de 50% des déchets mis en décharge entre 2010 et 2025. 

L’IA pour réduire son impact 

Recycler n’est certainement pas la seule ambition en matière d’intelligence artificielle au service de l’environnement. De nombreux projets voient le jour, et mêlent les données récoltées dans l’air, dans les eaux, dans les sols et même depuis les satellites pour analyser, comprendre et apprendre des phénomènes naturels. A terme, la mesure des ces multiples données a pour objectif de proposer de nouvelles solutions innovantes et prédictives pour limiter autant que possible l’impact environnemental. Prévoir les risques d’inondation, analyser et anticiper la météo avec précision, être en mesure de suivre et de prévenir les dégâts liés à une catastrophe naturelle, nettoyer les océans, gérer la circulation, identifier le respect des normes et les défauts de fabrication,…sont autant d’éléments sur lesquels l’intelligence artificielle est aujourd’hui capable d’influer. 

Une possible application de l’intelligence artificielle, encore aux prémices, repose à présent sur son instauration dans l’espace domestique et professionnel. Car ce qu’apporte l’IA avant tout, ce sont des repères. Si une telle technologie a encore peu franchi le seuil de nos maisons, elle occupe de plus en plus le terrain de l’entreprise. Ses qualités sont nombreuses, notamment comme outil de mesure. Grâce à une collecte de données uniques, elle permet d’avoir accès à de précieuses informations à la source de nos usages polluants. Si de plus en plus d’entreprises souhaitent adopter une démarche plus vertueuse, elles sont souvent peu conscientes de l’impact carbone généré par leur propre industrie. Aujourd’hui, des outils existent pour donner cette visibilité, mais attention à ne pas se prendre au piège en oubliant leur propre capacité émettrice, leur éthique dépendra de celle de leurs concepteurs.