Internet pourra-t-il faire face à l’explosion du trafic mondial de données?

WhatsApp et Netflix comptent respectivement plus d’1 milliard et plus de 80 millions d’utilisateurs. Avec l’émergence de nouveaux appareils et services connectés comme la réalité virtuelle, Internet sera-t-il à même de supporter des technologies plus gourmandes en data ?

Des milliards de connexions à gérer

L’analyse en temps réel des chaînes d’approvisionnement et des équipements, la robotique, la surveillance médicale ambulatoire, la gestion des stocks, la biométrie et la reconnaissance faciale sont autant d’applications IoT exigeant une connectivité ultrarapide et la multiplication sans fin des connexions. En 2006, il n’existait « que » deux milliards d’objets connectés. En 2020, ils seront 50 milliards – soit environ sept objets intelligents par personne. En cas de problème, le volume de trafic de ces objets pourrait avoir des incidences sur l’intégralité du réseau. Aujourd’hui, alors que les objets connectés deviennent une réalité, les politiques doivent commencer à envisager le trafic IoT sous un autre angle que le trafic classique, du fait des conséquences catastrophiques que pourraient avoir des défaillances de réseau sur les systèmes de transport et de santé de demain.

Les voitures autonomes, qui font elles aussi appel à une technologie connectée, font depuis peu la une. Les nombreux incidents enregistrés montrent toutefois à quel point la révolution de la conduite sans chauffeur en est encore à ses débuts. Avant que ces véhicules ne deviennent réellement autonomes, les entreprises devront se pencher sur la connectivité sur laquelle reposera cette technologie. Elles devront pleinement appréhender le poids que fera peser sur les infrastructures de réseau le trafic de données alimenté par des centaines de milliers de véhicules autonomes.

La vidéo : le contenu le plus gourmand en bande passante

La pression supportée par les réseaux mondiaux ne s’exprime pas seulement en volume de connexions mais également en bande passante. En 2020, la vidéo représentera plus de 80 % du trafic internet, soit près d’un million de minutes de contenus vidéo véhiculés chaque seconde par Internet.

Avec l’accroissement constant de contenus développés par les industries du sport, de la télévision et du cinéma pour les accessoires tels que Oculus Rift, Google Glass, Samsung Gear et autres casques de réalité virtuelle, nous nous apprêtons à voir le trafic vidéo multiplié par soixante d’ici 2020. L’une des raisons de cette augmentation étant le fait que la réalité virtuelle exige cinq fois plus de bande passante que la TVHD pour offrir à l’utilisateur une expérience d’immersion complète. Si les entreprises qui possèdent et exploitent l’infrastructure sous-jacente disposent bel et bien de la bande passante requise par cette technologie, ce n’est souvent pas le cas de la bande passante domestique qui restitue un affichage souvent instable. C’est la raison pour laquelle nous avons besoin d’investissements en réseaux du « dernier kilomètre », à très faible latence et fort débit. Ce n’est qu’à cette condition que l’industrie pourra garantir aux utilisateurs l’expérience qu’ils attendent.  

L’intelligence artificielle au cœur de l’internet mondial

Nous avons déjà eu l’occasion d’entendre que toutes les inventions de ces 150 dernières années allaient être réinventées à l’aune de l’intelligence artificielle. De même, l’intelligence artificielle jouera un rôle central pour aider l’internet à répondre à l’évolution des besoins en bande passante.

Les réseaux deviennent éminemment complexes du fait de leur structure mondiale et multicouche. Ainsi, concevoir un réseau constitue l’une des prouesses d’ingénierie les plus extraordinaires que l’on puisse imaginer. L’intelligence artificielle révolutionnera la conception des réseaux : le machine learning nous aidera à trouver les moyens de construire des réseaux plus rapides, efficaces et de les entretenir – analyse du trafic, prévention des attaques et auto-amélioration – en fonction des besoins. De même, l’intelligence artificielle nous permettra de prédire les flux de trafic déclenchés par des événements sportifs majeurs tels que la Coupe du monde de football ou les Jeux olympiques, et de rediriger au mieux le trafic selon les besoins.

L’industrie des télécoms s’est engagée dans des travaux considérables afin de construire des bases solides pour l’internet des objets, la réalité virtuelle et les technologies de demain. En repensant la gestion mondiale des réseaux et l’optimisation de la bande passante, nous éviterons à Internet de s’effondrer sous le poids toujours croissant des flux de données, qui sillonnent chaque seconde les réseaux mondiaux.