Pour créer de l'emploi, la France doit prendre le virage de la robotique !

La France doit mettre le paquet sur la robotique car cette technologie crée des emplois.

Bien que la robotisation s’accélère ces dernières années sur le marché Français, les robots sont encore sous représentés aux vues des possibilités qu’ils offrent. Si auparavant nous les assimilions à de simples outils ou "gadgets", ils sont capables aujourd’hui d’exécuter des tâches seuls, y compris les plus complexes. Des évolutions qui, si dans le domaine du privé provoquent intérêt et désir de découverte, suscitent dans le monde professionnel défiance et méfiance.
Un déficit de connaissances

Lors de la conférence "La robotique collaborative : la vision d'un pionnier leader mondial", qui s'est déroulée fin mai au salon Innorobo à Paris, Esben Ostergaard, CTO de la société Universal Robots[1] à qui l’on doit notamment la paternité de la cobotique (robotique collaborative), a partagé avec le public sa vision de la robotique et le processus l’ayant amené à créer la cobotique. 

Une technologie accessible à tous, flexible, facilement programmable et peu coûteuse. Composée de robots avec lesquels l’Homme peut travailler côte à côte, en toute sécurité, afin d’automatiser rapidement et facilement des lignes de montage aux tâches répétitives et aux risques de TMS importants. Car si la robotique suscite de l’intérêt, elle inquiète toujours pour son possible impact sur l’emploi.

La robotique au-delà des préjugés

Pourtant la robotisation augmente la productivité et ce, sans nécessairement impacter le marché de l’emploi. A titre d’exemple probant, l’Allemagne compte quatre fois plus de robots que la France et pourtant le pays compte moins de chômeurs. 

Par ailleurs, le Conseil d'orientation pour l'emploi (COE) estimait en 2016 que moins de 10% des emplois risquaient de disparaître en France comme dans d'autres pays de l'OCDE, du fait de l'automatisation et de la numérisation[2]. Une vision que partage l'ancien ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg présent lui aussi sur le salon, "avec la robotique, l'industriel embauche, augmente son chiffre d'affaire et prend des parts de marché[3]." revenant également sur la taxe robot qui selon lui était une "grave erreur". L'ancien ministre avait lui-même tenté auparavant de favoriser la robotisation avec le lancement d’un plan "France Robots Initiatives" visant à soutenir la filière. 

Une récente étude du cabinet Technavio affirmait que le marché mondial des robots collaboratifs[4], devrait suivre un taux de croissance annuel moyen (CAGR) de plus de 60% de 2017 à 2021 et pourrait atteindre à la fin de cette période 2,1 milliards de dollars. Cela illustre bien la place qu’occupe déjà la robotique dans l’industrie d’autres pays.

Les applications comme levier ?

La robotique à cela de pratique qu’elle n’entrave jamais la créativité de l’Homme. Et plus le temps passe, plus celui-ci en fait montre. On ne compte plus à présent les applications disponibles ou en développement pour nos compagnons de travail. La société Smart Robots commercialise par exemple une application qui, avec l’aide d’une caméra connectée directement au robot détecte la présence d’une personne, pour lui permettre de contrôler le bras robotisé à distance. Sur la base de gestes, l’opérateur est ainsi capable de manipuler le robot sans le toucher. 

Alors qui peut encore se targuer de ne pas trouver de solution robotique répondant à ces besoins ? Selon Accenture Consulting, 85% des fabricants considèrent que la "main-d'œuvre connectée" sera courante dans leurs processus de production d'ici à 2020. Ainsi, alors que les robots sont excellents dans la fabrication de produits standards, dans des processus normalisés et pour un volume de production élevé,  ajouter ce petit "quelque chose de spécial" pour chaque produit est un défi, dans lequel les robots ont besoin de conseils. Les acteurs de l’industrie doivent donc prendre conscience que la robotisation ne fera pas disparaître leurs usines mais fera évoluer leur forme. Ainsi si le robot peut être vu comme une menace, il est au final, le garant du maintien d’une activité. Il permet de ramener de l’humain dans la production, une tendance que l’on surnomme déjà  "Industrie 5.0" ou industries collaboratives.

[1] Les produits Universal Robots sont distribués en France par les sociétés FIT SECMI, Hmi MBS et Sysaxes

[2] http://www.oecd-ilibrary.org/social-issues-migration-health/the-risk-of-automation-for-jobs-in-oecd-countries_5jlz9h56dvq7-en