La legaltech Jus Mundi lève 18 millions d'euros pour son assistant juridique d'IA
Cet assistant, baptisé Jus AI, est connecté à la base de données juridique que la start-up française a construite et met à la disposition de ses 600 clients.
Un tour de table pour financer son ChatGPT du droit. Ce 11 septembre, la legaltech française Jus Mundi annonce lever 18 millions d'euros auprès de Acton Capital, True Global Ventures, C4 Ventures et FJ Labs. L'opération, qui est complétée par un emprunt de deux millions d'euros, servira à financer le développement de Jus AI, un assistant juridique qui sera présenté à Mexico le 16 septembre.
Créée en 2018, cette start-up "est née avec l'idée de constituer une base de données juridiques internationales", indique Jean-Rémi de Maistre, cofondateur et ancien avocat en droit international. Ces données "sont collectées dans le monde entier" grâce "à plus de 70 partenariats" avec des institutions spécialisées dans le droit commercial et dans l'arbitrage international comme la Chambre de commerce internationale ou encore le Centre international de règlement des différends.
Les 600 clients de Jus Mundi, répartis entre cabinets d'avocats, universités, entreprises et gouvernements, ont accès gratuitement à cette base de données. Des abonnements payants existent pour débloquer des solutions comme un moteur de recherche pour naviguer dans la base de données ou encore Jus Connect, "une sorte de LinkedIn pour les avocats".
Des nouveaux bureaux à Dubaï et Singapour
Une nouvelle solution viendra donc s'ajouter à cet éventail à partir du 16 septembre : Jus AI, un assistant juridique qui s'appuie notamment sur GPT-4 et dont le prix variera selon la taille du client et son pays d'origine. "L'utilisateur peut poser une question juridique et cet assistant lui répond en puisant dans notre base de données, ce qui limite le risque d'hallucination. Il est également possible de lui demander de résumer des documents, de construire un contre argumentaire ou d'élaborer une analyse juridique après lui avoir fourni les faits d'une affaire". A noter que la version bêta de Jus AI a été testée par une vingtaine de cabinets d'avocats.
La levée de fonds devra permettre à la start-up de poursuivre le développement de cet assistant juridique. Pour cela, l'accent sera mis sur la R&D avec le recrutement "d'ingénieurs en data processing et en IA générative", confie le dirigeant.
Le financement permettra également l'ouverture de bureaux à Singapour et à Dubaï. Des nouveaux locaux qui s'ajouteront à ceux de New York, Londres et Paris. "La dimension internationale est vraiment dans notre ADN. Les legaltechs sont de plus en plus nombreuses mais peu d'entre elles sont présentes à l'étranger. Nos partenariats avec des institutions étrangères et le fait que nos clients proviennent de plus de 80 pays différents permettent de nous démarquer", conclut Jean-Rémi de Maistre.