Samedi 25 - Lundi 27 avril 2000
Le
concept de BeSonic passe le Rhin pour débarquer en
France
Le site généraliste musical venu d'outre-Rhin vient enrichir la gamme de "business models" adoptés autour du "downloading". Panorama en France.
BeSonic
se considère comme une plate-forme européenne
dédiée à la promotion des artistes. La
version française vient d'ouvrir avec aux commandes
Benoît d'Hau, directeur général de BeSonic
France, qui avait auparavant fondé une agence spécialisée
dans le conseil en promotion d'artistes sur le Web, MusicWare
Communication & Consulting. "Nous voulons mettre
l'accent sur l'aspect communauté entre les fans et
les chanteurs ou groupes de musique", explique le manager,
qui dispose d'une équipe de quatre personnes pour le
lancement du projet dans l'Hexagone.
A l'origine, c'est un site allemand qui a été
créé en octobre 99 par deux co-fondateurs, André
Schnoor et Jason Franklin-Stokes.
"Le programme est vaste sur BeSonic: nous proposons du
téléchargement en format MP3, des pages perso,
des forums. Nous voulons développer des sessions de
chat avec les artistes mais aussi parrainer les jeunes talents
par des stars", indique Benoît d'Hau. La vidéo
en ligne sera d'abord exploitée sous le format Real
audio/Vidéo. En Allemagne, les responsables ont opté
pour Windows Media.
BeSonic.fr va proposer 3.500 artistes, ce qui représente
10.000 titres et 30 labels. Le catalogue est mutualisé
avec celui de l'Allemagne. Pour l'instant, le nombre d'artistes
français est "symbolique" mais les responsables
France espèrent en convaincre 5.000 d'ici la fin de
l'année. "Ce sont principalement des artistes
indépendants. Toutefois, nous avons en Allemagne des
accords avec des majors comme Edel ou Sony", indique
Philipp Witgenstein, responsable Europe de BeSonic. "Les
téléchargements au format MP3 sont pour le moment
gratuits. Ils deviendront payants dès que la technique
le permettra", indique Benoît d'Hau. Dans trois
semaines, il sera possible de commander des CD personnalisés,
composés d'extraits écoutés préalablement
sur le site. Philipp Witgenstein parie en premier lieu sur
le business model "publicité+trafic" puis
sur de l'e-commerce comme la vente de tee-shirts ou de billets
de concerts.
D'un point de vue juridique, les responsables de BeSonic font
signer aux artistes un contrat stipulant un droit de diffusion
sur le site. En allemagne, un accord spécifique a été
signé avec la GEMA (l'équivalent de la SACEM),
étant donné qu'un accord global dans ce domaine
n'a toujours pas abouti.
En effectuant un panorama du secteur en France, les responsables
de BeSonic indiquent ne pas avoir de concurrents directs en
France. "Nous pourrions citer PeopleSound ou Vitaminic
mais ils n'ont pas notre côté communauté",
indique Benoît d'Hau.
En Allemagne, BeSonic revendique une audience de 2 millions
de pages vues par mois. Le projet a été soutenu
par Bertelsmann Ventures lors du lancement. Un deuxième
tour de table est en train d'être bouclé, selon
Philipp Witgenstein. Une introduction en bourse est envisagée
en 2001.
Dans le paysage Internet français, des sites "généralistes"
autour du téléchargement MP3 ont déjà
fait leur apparition. On peut en citer au moins trois :
- FranceMP3.com
(qui a accueilli NRJ dans son capital) qui a monté
un accord avec la Sacem pour verser une partie des revenus
tirés des téléchargements en guise d'ayant-droits
pour les artistes (cf article
JDNet du 14/12/99);
-Vitaminic.fr
qui a ouvert récemment la partie téléchargement
payant (cf article
JDNet du 25/01/00). La version française suit pour
le moment son modèle italien: 50% des revenus reviennent
à l'artiste et 50% à la société.
- PeopleSound.fr
qui a ouvert fin février (cf article
JDNet du 27/12/99). A l'origine, le projet est britannique.
Il rassemble 6.000 artistes dont 200 français. "A
priori, nous avons deux grandes différences avec BeSonic:
d'une part, nous n'avons pas d'aspect communauté et
puis le business model est différent", explique
Fabrice Nataf. Le principe est le suivant : les artistes et
groupes soumettent leur meilleurs titres à Peoplesound.com.
Une page personnalisée permet de télécharger gratuitement
deux titres et de commander des CD, soit du groupe soit sous
forme de compilation. Au bout du compte, 50% des revenus net
sont reversés à l'artiste. Actuellement, le
site enregistre 5.000 visites par jour. [Philippe
Guerrier, JDNet]
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