Le Net
Internet illimité, suites : une piste explorée par les FAI avec prudence
Après le coup de tonnerre de l'offre d'AOL, les autres FAI français ne semblent pas prêts à suivre. L'offre attendue de AltaVista n'est plus à l'ordre du jour. --> (Mercredi 23 août 2000)
         

A part AOL France qui vient de lancer une offre d'accès Internet "connexion illimitée avec coûts de communication compris" à 199 francs par mois, les autres FAI gardent pour le moment la tête froide. Les deux autres challengers engagés dans ce type de formule - FreeSurf et WorldNet - ont préféré opter pour le moment pour le statu-quo. Le premier maintient sa formule 100 francs par mois lancé en avril dernier (avec accès Illimité le week-end mais seulement dans le créneau 19h00-7h00 la semaine). "Pour l'instant, nous tenons nos engagements, mais il semble qu'une minorité d'internautes très consommateurs causent des soucis d'accès aux autres abonnés. Dans ce cas, nous suspendons l'offre en attendant de trouver une solution avec l'abonné", indique Laurent Mick, qui fait partie de la direction de FreeSurf France. Une situation qui n'est pas sans rappeler les premiers symptômes de World Online, qui avait dû stopper en mars dernier la commercialisation de son offre d'accès Internet illimité pour des raisons "techniques" (cf article JDNet du 24/03/00).

De son côté, Worldnet, qui lancé une période de test pour étudier la viabilité de ce type de formule, ne change pas de cap pour le moment. "AOL France a frappé fort mais sa nouvelle offre n'est certainement pas rentable pour eux. De notre côté, nous préférons approfondir le test avec notre formule à 299 francs", indique Sébastien Socchard, PDG du service d'accès à Internet. Les internautes peuvent se connecter sans compter de 22h à 7h la semaine et 24h/24 le week-end. Ils ont également le droit à 20 heures de connexion et de communications offertes par mois pendant la journée.

Après World Online, c'est la branche française de l'opérateur Onetel qui s'est également empétrée dans une offre facturée 149 francs, au point de s'attirer les foudres de l'Adim (Association des internautes mécontents) qui vient de demander des réparations devant la justice.

Les autres FAI préférent ne pas ouvrir complètement les vannes de la connexion illimitée à Internet avec la gratuité des communications : M6Net propose six heures par mois en "gratuit-gratuit" (mêrme pas de forfait àpayer) tandis que LibertySurf s'y initie avec un forfait quatre heures. Infonie vient de s'allier à Carrefour pour proposer 120 heures par an (soit 10 heures par mois) dans le même sens. Reste le précurseur en France du "gratuit-gratuit", Oreka, qui a lancé en mai dernier une formule 18 heures par mois d'accès Internet en "gratuit-gratuit" mais, compte tenu de l'affluence, les internautes doivent se limiter à une offre quatre heures dans un premier temps avant de pouvoir bénéficier réellement de la formule initiale.

L'un des grands prétendants annoncés à ce type d'offre était AltaVista France mais là aussi, une douche froide semble être passée : "Nous n'étudions pas d'offres spécifiques pour le mois de septembre. Nous préférons nous concentrer sur une nouvelle interface et sur notre métier de base, le moteur de recherche", indique Héléne Fromen, en charge du marketing chez AltaVista France.
Outre-Manche, AltaVista a clairement rebroussé chemin sur l'accès Internet illimité. La formule "AltaVista Unmetered", annoncée en fanfare en mars, n'a finalement jamais vu le jour malgré les inscriptions qui avaient débutées dès le mois de juin. Andy Mitchell, directeur d'AltaVista UK, a indiqué à la BBC que le service a été "suspendu". Il a accusé l'opérateur British Telecom d'avoir retardé la possibilité pour les FAI comme AltaVista de payer un forfait pour l'utilisation de ses réseaux et non plus à la minute. D'autres ISP anglais ont récemment abandonné leurs offres d'accès Internet illimité ou comptent revoir leur copie : dans le premier cas, on trouve LineOne qui a annoncé mi-juillet l'arrêt de son offre pour des "raisons financières". Dans le second, on trouve CallNet (allié aux opérateur Gateway et Phone 4U) qui compte revenir à une formule plus classique de communication payante à la rentrée.

[Philippe Guerrier, JDNet]
 
 
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