C'est un sujet rémanent
pour la presse quotidienne nationale et régionale.
Comment gérer les droits d'auteurs sur Internet et
quels indemnités peut-on attribuer aux journalistes
ayant-droits qui voient leurs articles repris sur le site
Internet du journal ? En fin de semaine dernière, la
direction du Parisien
(Groupe Amaury) a fait face à une fronde "symbolique"
d'une vingtaine de journalistes de sa rédaction à
ce sujet. Ces derniers ont refusé une indemnisation
de 400 francs qui correspond au montant stipulé dans
l'accord cadre sur les droits d'auteurs et Internet signé
en novembre 99 au niveau du Syndicat de la presse quotidienne
régionale (cf l'article
JDNet du 12/11/99). "Un accord qui n'a pas été
signé par les syndicats majoritaires dans la profession
et dans l'entreprise", commente Michel Buratto, délégué
syndical FO et secrétaire général de
rédaction.
La décision d'attribuer
cette indemnisation auraît été prise par
la direction du journal début 2001 de manière
unilatérale. Pour Michel Buratto, cela ne suffit pas.
"Après l'accord cadre, des négociations
en interne sont prévues. Et là, ça bloque.".
Mi-décembre 2000, la direction a proposé un
projet de texte à ce sujet que les représentants
SNJ-FO et CFDT-CGC auraient refusé. Elle a demandé
aux représentants syndicaux d'émettre alors
de nouvelles propositions. "Nous avons donné des
idées mais depuis nous n'avons pas de nouvelles",
explique Michel Buratto. Mais le représentant syndicaliste
garde espoir : à l'occasion du Comité d'entreprise
qui s'est déroulé lundi dernier, le directeur
général du Parisien, Jacques Guérin,
a annoncé son intention de "réouvrir les
négociations" sur le sujet des droits d'auteurs.
Sur ce dossier épineux, le cas de Libération.fr
reste également à trancher, même si les
discussions semblent actuellement avancer rapidement. Le sujet
de la rémunération des droits d'auteurs sur
Internet est en effet revenu sur le devant de la scène,
en marge de la polémique enclenchée mi-mars
autour de l'augmentation des salaires du PDG du quotidien
Serge July et de son directeur général Evence-Charles
Coppée. Libération étant un pionnier
du Web, il est surprenant de constater qu'aucun accord n'avait
été encore signé en la matière.
"Au départ, le site était considéré
comme une expérimentation. Les syndicats ont laissé
faire sur Internet", relate un collaborateur de Libération.
Les négociations sur les droits d'auteurs sur Internet
ont donc réellement commencé il ya 13 mois.
Mais elles auraient pris du retard, notamment en raison des
changements survenus dans le capital de Libération.
"L'accord définitif est presque bouclé.
Il devrait être bientôt signé par l'ensemble
des représentants des syndicats", précise
le collaborateur. L'accord serait rétroactif pour 2000
et concernerait tous les journalistes de Libération
qui détiennent une carte de presse.
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