Le Net
Les sites de glisse optent pour l'adossement
L'année 2000 a vu se multiplier les sites dédiés aux sports de glisse. Mais, faute de rentabilité, la plupart tentent aujourd'hui de se rapprocher d'un grand groupe. --> (Mardi 3 avril 2001)
         

Dans le courant de l'année 2000 et dans le sillon de la vague outdoor, sont apparus plusieurs sites dédiés à la glisse. Des thèmes tels que le surf, le snowboard, le ski, le skate ou le roller y sont abordés. Ces sites visent principalement une cible assez jeune, entre 15 et 25-30 ans. En tout, une petite dizaine de sites ont ainsi vu le jour l'année dernière. Il était donc inévitable qu'une certaine sélection se fasse dans le secteur. Deux sociétés ont d'ores et déjà fait les frais de cette restructuration : Gliss House et Sport In Five sont en liquidation judiciaire depuis le début du mois de mars. "Nous avons été obligés de cesser nos activités en raison d'un manque de revenus, explique Hervé Didier, PDG de Sport In Five. En cumulant l'e-commerce et la publicité, nous avions réalisé seulement un chiffre d'affaires de 150.000 francs sur l'année 2000. Je crois réellement que ce secteur a de l'avenir, mais le marché n'est pas encore mûr, tant au niveau des annonceurs que des achats en ligne."

Quatre sites de glisse français
Sites
Visiteurs uniques par mois
Site Marchand
Objectif d'équilibre financier
Aimerait s'adosser à un grand groupe
26.000 (x2 avec la syndication)
Oui
2003
Déjà fait avec Wanadoo
6.000 (en hausse de 30 à 40% par mois)
Oui
2002 en global / 2003 pour le site
Pas dans l'immédiat, mais mise sur un magasin physique
22.000
Uniquement par partenariat et prise de commission
Octobre 2001
Oui, à moyen terme. Auprès d'un partenaire média ou d'une société spécialisée dans le marketing
100.000 (y compris avec la syndication)
Non
NC
Oui, auprès d'un partenaire média

Afin de passer le cap, RidingZone a été le premier à trouver une solution durable : le site a été racheté en juillet 2000 par Wanadoo (Lire l'article JDNet du 08/09/00). La filiale Internet de France Télécom est devenue actionnaire à 93,15% du capital de RidingZone.com. "Il est certain que notre travail de partenariat avec les sites du groupe Wanadoo est un atout, indique Jean-Baptiste Lefoulon, directeur-général adjoint. Cela nous permet de bénéficier d'un levier d'audience important et nous sommes en cours de création d'une zone marchande dédiée aux sports de glisse sur le site Alapage."

Abandonné de fait par Gliss House et Sport In Five, le créneau 100% marchand n'est aujourd'hui représenté que par un seul autre site, Ridespirit. Mais le positionnement de ce site est bien différent de RidinZone. "Notre objectif, dès le départ, était de créer un magasin physique à Paris et ce sera chose faite en juin de cette année, annonce Sébastien Thiberge, président de la société Ridespirit. Cela nous permettra de bénéficier de revenus plus importants et notre site deviendra alors une arme pour se faire connaître et un relais pour garder le contact. De toute façon, nous estimons qu'il s'agit d'un secteur où il n'y a pas d'avantage particulier à être uniquement sur le Net." Dans le même esprit, BoardKulture s'essaie au web pour mieux gagner le "physique". Ce site est une base donnée d'informations et d'images dans laquelle certains sites (Ridespirit, Surfeersvillage ou Source) viennent puiser les photos et les textes dont ils ont besoin pour agrémenter leurs pages. Toutes ces données sont en libre accès pour les sites perso. L'objectif est de développer une marque, BoardKulture, pour créer une ligne de vêtements et accessoires, à condition de trouver un soutien financier intéressé.

 
Agoride et Ridearth misent sur la syndication de contenu
 

Deux autres sites tentent de se positionner sur ce secteur sous un angle différent : celui du contenu. Ridearth, site créé par Edgar Grospiron, champion olympique de ski de bosses, et Agoride se disent avant tout site éditorial et misent sur la vente de contenu. Certes Ridearth propose un petit espace marchand réalisé grâce à des partenariats, mais l'activité principale reste la syndication. Agoride travaille, lui, en partenariat avec MCM, M6, MSN et le groupe Tiscali. Une alliance avec Noos est également d'actualité. Pour l'année 2000, le site a réalisé 200.000 francs de chiffre d'affaires et espère atteindre les 2 ou 3 millions cette année. "Nous espérons être à l'équilibre à la fin de l'année 2001 mais nous souhaitons surtout nous rapprocher d'un grand groupe de média, affirme Julien Lafrance, DG technique et cofondateur d'Agoride. Pour cela, nous cherchons à réaliser une petite levée de fonds puis trouver un partenaire auquel nous pourrions nous adosser." Agordide dit rechercher du côté des groupes de média, mais nie être en discussion avec M6.

Ridearth est lui le tout dernier site de glisse à avoir vu le jour. Depuis la fin du mois d'octobre 2000, le site s'efforce de se faire un nom. La société avait levé 2,7 millions de francs en juin 2000 et espérait réaliser un second tour de table de 16 millions (Lire l'article du JDNet du 06/04/00). Ce sont finalement 1,7 millions de francs qui ont été levés en janvier dernier, toujours auprès de business angels du Rhônes-Alpes. En terme de revenus, Ridearth multiplie les sources. Outre la publicité et le sponsoring, le site fait de la syndication de contenu, prélève des commissions sur les ventes réalisées dans sa partie marchande, vend une carte d'assurance et s'apprête à lancer une nouvelle activité. Dans un avenir proche, Ridearth proposera également ses conseils auprès des marques du secteur. "Nous avons acquis une grande expérience dans le domaine de sites de glisse et nous souhaitons maintenant aider les marques à se positionner sur Internet, explique Edgar Grospiron. A partir de nos compétences, nous sommes à même de fournir des conseils, de juger des besoins réels et de prendre en main l'animation de sites. Grâce à notre équipe de 8 journalistes, nous pouvons générer du trafic en se basant sur l'intérêt du rédactionnel."

 
Sans grand partenaire financier, point de salut ?
 

Cette réorientation du modèle économique vers une nouvelle forme de revenus n'empêche par le champion olympique de réfléchir également à un éventuel partenaire financier. L'équilibre devrait être atteint d'ici octobre selon les prévisions mais s'il ne veut pas rester petit, le site doit trouver un grand groupe auquel s'adosser. Deux solutions s'ouvrent à lui : un partenaire média, qui donnerait au site la possibilité d'avoir un relais fort, ou un partenaire dans le domaine du marketing. Ridearth a en effet réuni une communauté d'adeptes de la glisse et pourrait vouloir profiter de cette base de données. Le Freeride en toute indépendance semble donc un luxe pour les sites de glisse.

[Florence Santrot, JDNet]
 
 
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