Le mensuel Challenges
livre dans son numéro de juillet-août 2001 le classement
annuel des 500 plus grosses fortunes professionnelles
de France. Cette édition se caractérise par le
reflux des fortunes liées à l'Internet, l'e-krach ayant
entraîné la disparition du classement de
nombreux lauréats de l'an passé (Lire l'article
du JDNet du 19/06/00). Si les fortunes cumulées des
500 lauréats atteignaient l'an passé 1259 milliards
de francs, elles ne valent plus aujourd'hui que 1163
milliards de francs.
Parmi les poids lourds
français, Bernard Arnault voit sa fortune reculer de
134 milliards de francs à 98 milliards de francs, notamment
sous l'effet de ses investissements dans l'Internet
via son holding Europ@web.
Il est désormais devancé par Liliane Bettencourt (112
milliards de francs). François Pinault, lui, conserve
la troisième place avec 87 milliards de francs.
En 2000, Challenges parlait
en 2000 du "raz de marée de la nouvelle économie", avec
l'arrivée massive dans le classement des créateurs de
start-up. Cette année, le magazine parle surtout
des "malheurs des start-upers". Parmi les exemples les
plus retentissants relevés par Challenges figurent
Jérôme Borie et Robert Schiano, qui ont vu leur participation
dans Avenir
Télécom perdre 95 et 92 % de sa valeur et de façon
plus générale. Parmi ceux qui quittent le classement
figurent des acteurs aussi divers que Michel
Meyer (Multimania), dont la fortune serait passée
de 374 à 35 millions de francs, selon Challenges,
Philippe Guglielmetti (Integra), de 324 à 90
millions, ou Bernard
Ochs (NetValue), de 111 à 8 millions.
Challenges met aussi en
avant les malheurs de
Pierre Besnainou, créateur de
LibertySurf, qui a fait preuve d'un "manque de discernement"
en refusant de vendre en août 2000 lorsque l'italien
Tiscali proposait 45,50 euros par action (le rachat
s'est négocié cinq fois moins cher quelques
mois après). Thierry Thévenet, PDG de la web
agency Fi
System, dont la valeur boursière est passée en quelques
mois de 600 millions à moins de 40 millions, "ne
regrette rien" car, dit-il, "une boîte
ne se construit pas sur un cours de Bourse".
Les ventes de certaines
start-up ont en revanche fait l'affaire de leurs propriétaires,
à l'instar de Pierre-François Grimaldi, fondateur
du site de ventes aux enchères iBazar
qu'il a vendu pour 950 millions de francs à eBay,
réussisant ainsi à "réaliser une belle
opération financière". L'une des plus belles opérations
revient aux deux créateurs du site de pages personnelles
iFrance,
Marc Simoncini et Thierry Passemar, qui ont démarré
avec un capital de 250.000 francs en mai 1998 puis,
après avoir repoussé plusieurs offres, ont cédé aux
avances de Vivendi pour 1 milliard de francs, chacun
recevant 22% du pactole (Lire l'interview
de Marc Simoncini au JDNet le 21/03/01).
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