Alors
que les premières répercussions du dégroupage
devraient se faire sentir à la rentrée,
avec la mise en place de l'accès forfaitaire
illimité sur le réseau local de France
Télécom, le FAI alternatif en ADSL Mangoosta
se retire de la course sur le marché grand public.
Créée début 2000 et financée
par Nicom
Investissements (60% du capital) et Netcréation
(10%), la société vient en effet d'être
placée en redressement judiciaire avec, à
la clef, une période d'observation de quatre
mois avec un plan de continuation. Nantie d'un passif
d'environ 35 millions de francs, Mangoosta tentait depuis
décembre dernier de boucler un tour de table
de plusieurs centaines de millions de francs afin de
déployer son offre au plan national. Une offre
ADSL largement co-brandée via des accords de
distribution avec Yahoo (Lire l'article
du JDNet du 06/10/00), AltaVista, FranceMP3 ou encore
Les Inrockuptibles.
La
société, qui dénombre une trentaine
de salariés, compte sur les quatre mois à
venir pour se recentrer sur le marché du haut
débit professionnel et éviter, ainsi,
la liquidation. Dans la foulée, Marie-Eve Schauber,
PDG du FAI (Lire son interview
au JDNet du 12/12/00), abandonne son poste au profit
de Roland Tricot, co-directeur général
de Nicom Investissements. Frédéric Boutissou,
directeur commercial et co-fondateur de Mangoosta, revient
sur cet épisode décisif pour le FAI.
JDNet.
Depuis la fin 2000, Mangoosta recherchait un financement.
Comment expliquez-vous cette impasse ?
Frédéric Boutissou. Nous avons
rencontré plus de 80 capital-risqueurs européens,
mais également des industriels, en enchaînant
un à deux rendez-vous par jour. Nous avons même
failli signer deux ou trois fois... Mais, malgré
tout ces efforts, rien n'a abouti. Je pense que nous
avons été victimes de deux paramètres
principaux. Tout d'abord la montée en pression
sur le secteur high-tech, et tout particulièrement
sur les télécoms, où les investisseurs
privilégient désormais les sociétés
déjà présentes dans leur portefeuille.
En parallèle, notre hauteur d'investissement
était très haute, avec une prétention
intiale de 100 millions d'euros, afin que Mangoosta
soit présent dans les principales agglomérations.
Vous
annoncez un recentrage de vos activités sur le
segment professionnel. Comment allez-vous gérer
vos abonnés actuels et les accords de distribution
signés avec plusieurs portails ?
Les 6.000 abonnés actuels de Mangoosta, dont
70% sont des résidentiels, continueront à
bénéficier de notre offre ADSL. Ce recentrage
ne signifie pas que nous abandonnons complétement
le marché grand public. Nous allons notamment
poursuivre notre accord de distribution avec Yahoo,
car c'est une offre clef. En revanche, la plus grande
partie des autres accords devrait cesser. Cette réorientation
avait déjà été initiée
en mars dernier avec l'augmentation de nos tarifs afin
de limiter notre recrutement résidentiel. Nous
étions alors passés d'un flux de 700 nouveaux
abonnés par semaine à environ une centaine.
Ce
recentrage passe-t-il par des services professionnels
plus étoffés ?
Tout à fait. Dans les semaines à venir,
nous allons proposer aux PME, en plus de l'accès
ADSL, la conception en ligne de leur site et son référencement.
Au cours de l'été, nous comptons également
proposer un service de bureau virtuel et de la sauvegarde
en ligne. Nous travaillons activement en parallèle
sur la logique ASP. Enfin, nous avons renforcer notre
force commerciale et, pour apporter un véritable
support technique, nous avons internaliser notre call-center.
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