Le 31 juillet, BOL.fr
a fermé officiellement ses portes, à la
suite de la décision du Groupe Bertelsmann de
fondre l'offre du libraire en ligne dans celle de son
club France
Loisirs (cf article
JDNet du 13/07/01), propriété de Bertelsmann
Group et de Vivendi Universal. La décision de
cesser les activités de BOL France n'a pas franchement
surpris les sites partenaires, ayant eu échos
des difficultés du site marchand à conquérir
des parts de marché en France. Depuis son lancement
en février 99, BOL France a entretenu deux formes
de collaboration : les accords de distribution et les
partenariats éditoriaux. En tout, une quinzaine
d'accords avaient été signés.
Dans la catégorie
"partenaires historiques", on trouve Libération.fr.
Le vendeur de produits culturels faisait figure de libraire
en ligne de référence pour le quotidien
en ligne. Il détenait une exclusivité
sur la rubrique "livres". BOL.fr a souvent
été mis en avant sur la page d'accueil
du site du quotidien avec une "oreille" (sorte
de sticker promotionnel) en haut de la colonne de droite.
Stéphane Hauser, en charge du marketing en ligne pour
Libération.fr, est plutôt déçu
par le partenariat qui était venu à échéance
en mars dernier. "Ca marchait moyen", tranche-t-il
sans préciser de chiffre d'affaires. "Je
regrette que le site de BOL ait été peu
animé, alors qu'Alapage monte des mini-sites
pour des événements", commente Stéphane
Hauser. Plus globalement,
il est déçu par la coopération
entre site éditorial et site marchand. "Par
expérience, il est difficile de concilier information
et incitation à l'achat en ligne", explique
le cadre marketing.
Autre partenaire "historique"
de BOL France : Canal
Plus. Le Département des Nouveaux Programmes
de la chaîne cryptée, en charge de développer
le site à cette époque, et la librairie
virtuelle s'étaient associés en avril
99. L'accord portait sur deux nouvelles rubriques :
"Livres Nulle Part Ailleurs" (liée
à l'ancienne émission diffusée
en clair par la chaîne en "prime time")
et "Livres Cyber". Là non plus, l'accord
ne semble pas avoir rempli toutes ses promesses. En
2000, BOL.fr a laissé la place à Digitall.fr,
plus marqué "produits numériques"
et qui s'installe dans la partie "shopping"
du site de Canal Plus. Mais la nouvelle alliance semble
également vouée à l'échec
: Lagardère Active Broadband, qui exploite Digitall,
ayant décidé d'arrêter les activités
du site.
"Il faut du temps
pour que les internautes adoptent le commerce électronique",
estime Anabel Goldschmidt, directrice marketing chez
Newsfam.
Le site féminin était également
entré dans le cercle des partenaires de BOL.fr.
Le contrat qui liait le site féminin au libraire
en ligne dépassait le simple concept de pas de
porte. Mais l'expérience montre qu'il y a encore
du chemin à parcourir en la matière. "Nous
avions signé rapidement l'année dernière
car tout le monde était pris par le temps et
nous devions solliciter BOL pour changer de produits",
indique Anabel Goldschmidt. Désormais, l'objectif
est de signer des partenariats plus réfléchis
et de se rapprocher d'acteurs "actifs et issus
de l'ancienne économie".
LibertySurf Group se montre
plus compréhensif vis-à-vis de BOL France.
Prémonition ou simple coïncidence : le contrat
liant les deux parties est arrivé à échéance
fin juin, peu de temps avant l'annonce officielle de
l'arrêt des activités de BOL. Il comprenait
un volet publicité et un volet emplacement fixe.
En terme de visibilité, le libraire en ligne
était comblé. Il disposait d'une boîte
de recherche sur la page d'accueil du portail Libertysurf.fr
et apparaissait sur les pages réponses de l'annuaire
francophone Nomade. "Les thèmes culturels
sont importants sur Internet et BOL.fr était
l'un des cinq premier partenaires marchands de LibertySurf",
constate François-Noël Robinet, directeur
commercial dans le groupe FAI. Fnac.com a depuis pris
la place de partenaire privilégié dans
le domaine des produits culturels.
Dans un champ géographique
plus large, le réseau BOL (16 pays) avait signé
un accord cadre avec Lycos
Europe. Une coopération plus facile à
établir compte tenu de leur actionnaire commun
: Bertelsmann Group. En 1999, un premier accord qui
portait sur un montant de 10 millions de dollars avait
été signé entre les deux partenaires.
Des bannières publicitaires relayant des offres
ciblées de BOL avaient été déployées
à l'échelle du réseau européen
des sites Lycos. Fort de cette expérience jugée
enrichissante, Bertelsmann Group a décidé
l'année dernière d'élargir cette
opération BOL-Lycos Europe sur un mode multi-marques.
L'investissement marketing portait cette fois-ci sur
un montant global de 55 millions d'euros. Mais l'utilisation
marque par marque de cette enveloppe reste confidentielle.
Il est difficile de faire un vrai bilan chiffré
des partenariats initiés entre les sites marchands
et BOL. Car les différentes parties refusent
de communiquer sur des résultats nets. Si la
direction de BOL était absente la deuxième
semaine d'août, le service clientèle du
site marchand reste opérationnel jusqu'au 15
septembre. Ce bilan serait toutefois incomplet si l'on
ne prenait pas en compte le programme d'affiliation
du vendeur de produits culturels. En France, il comptait
une centaine de sites affiliés. Une interface
Web avait été développée
pour les sites partenaires sous l'URL Reporting.net.
L'expérience de
BOL France n'est pas tombée définitivement
dans les limbes : le club de livres France Loisirs utilise
la base de données du libraire en ligne pour
recruter de nouveaux clients. Début août,
les abonnés à la mailing list de BOL ont
pu recevoir dans leur boîte aux lettres une offre
promotionnelle pour adhérer à France Loisirs.
"Nous avions déjà entamé une
collaboration avec BOL avant l'annonce de sa fermeture",
précise la direction de la communication du club
de livres. Effectivement, on retrouve des traces de
leur collaboration dans des newsletters diffusées
auparavant. Mais à ce stade, il ne s'agissait
que d'encarts de promotion pour le club de livres placés
dans un univers estampillé BOL. France Loisirs,
qui a dorénavant les coudées franches,
reste discret sur le degré d'imbrication de ses
activités avec celles du libraire en ligne.
Les
partenaires de BOL France
Accord
de distribution
|
Partenaires
éditoriaux
|
Bonjour
|
Libération
|
Cadresonline
|
L'Express
|
Free
|
Canal
Plus
|
Freesbee
|
FranceMP3
|
Libertysurf
|
Newsfam
|
Lycos
|
RFI
|
Nomade
|
Technikart
|
Respublica
|
Cinélive
|
World
Online
|
|
Source
: BOL France
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