Placée en redressement
judiciaire début juillet (Lire l'article
JDNet du 09/07/01), Mangoosta, spécialisée
dans la fourniture d'accès Internet (FAI) haut
débit pour le grand public, n'aura pas eu le
temps de développer la solution alternative préconisée
pour son rédémarrage : le recentrage de
ses activités sur le segment professionel. Son
principal actionnaire Nicom
Investissements, qui devait soutenir à l'origine
cette nouvelle orientation, s'est en effet finalement
retiré fin juillet. Placée en liquidation
par le mandataire judiciaire le 2 août, il restait
donc à régler la question des actifs de
la société. C'est finalement Nerim,
fournisseur d'accès Internet xDSL, qui avait
déposé une offre de reprise dés
le 8 août, qui a emporté le morceau au
nez et à la barbe de l'opérateur anglais
Citybell
qui cherchait à s'implanter en France.
"C'est
une reprise à l'arraché", soufflait
ainsi, hier, Christophe Carrel, PDG de Nerim.
Sa société va pouvoir reprendre le fichier
de 5.000 clients de Mangoosta (qui comprend 80% de particuliers),
son équipement réseau télécom
et 11 des 17 salariés qui restaient dans l'entreprise.
Avec ses nouveaux actifs, Nerim compte développer
dans un premier temps une approche mixte en terme de
clientèle . Le FAI continuera ainsi à
proposer une offre grand public
(qui représentait déjà la moité
de ses clients avant la reprise de Mangoosta) et des
solutions professionnelles. Avant la reprise, il possédait
déjà 1.500 clients et Christophe Carrel
n'hésite plus désormais à s'auto-proclamer
"numéro 3 grand public des FAI ADSL"
derrière Wanadoo et Club-Internet.
Mais malgré cela l'accès internet haut
débit grand public ne sera pas le cheval de bataille
principal de Nerim. Le prestataire télécom
privilégiera plutôt les offres packagées
professionnelles. Avec la reprise de Mangoosta, la priorité
est donnée à la renégociation des
accords partenaires et fournisseurs réseaux signés
par l'ex-spécialiste de l'accès Internet
ADSL. Dans le premier cas, le maintien de l'accord Yahoo-Mangoosta,
signé en octobre 2000 (cf article
JDNet du 06/10/00), reste en suspens. "Je suis
actuellement en discussion avec Yahoo. Nous voudrions
que l'accord perdure. Pour l'instant, nous gardons la
marque Mangoosta qui a un fort impact commercial",
indique Christophe Carrel. Quant aux infrastructures,
le PDG de Nerim veut faire jouer "les économies
d'échelle en mutualisant les canaux" et
ambitionne une réduction des coûts de près
de "10 millions de francs sur les deux prochaines
années". Une mesure qui permettrait d'atteindre
le seuil de rentabilité "assez rapidement"
selon lui. Hors acquisition de Mangoosta, Nerim escomptait
cette année un chifffre d'affaires de 4,9 millions
de francs.
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