Après avoir annoncé
en page d'accueil la semaine dernière l'arrêt
imminent et définitif de ses activités
auprès du grand public, la direction de Beenz.com
a indiqué qu'elle avait entamé "des
discussions avancées" pour céder
une partie ou la totalité de ses actifs liés
à ses activités ou à ses technologies.
La société américaine, qui exploitait
la monnaie virtuelle, estime pouvoir en tirer quelques
bénéfices auprès d'acheteurs industriels
potentiels et limiter ainsi le passif final lié
à la cessation des activités. Parmi les
actifs à vendre figurent du matériel type
hardware mais aussi des logiciels, une technologie liée
aux réseaux et aux transactions en ligne et Rewardzcodes,
une technologie brevetée qui permet de faciliter
l'achat de biens de consommation en ligne par l'intermédiaire
d'un code unique. La société n'a plus
que son siège à New York et un bureau
londonien dont l'effectif a été réduit
à la portion congrue.
La saga de Beenz.com a
débuté en mars 1998 sous l'impusion de
Charles Cohen, un spécialiste du marketing en
ligne qui a occupé le poste de PDG jusqu'en juin
2001. Les internautes pouvaient cumuler cette monnaie
virtuelle en surfant sur des sites éditoriaux
ou en achetant en ligne. Après avoir engrangé
un trésor de "beenz", ils pouvaient
les dépenser dans des galeries en ligne dédiées.
Depuis sa création, Beenz a bénéficié
de quatre tours de table d'un montant total avoisinant
les 80 millions de dollars. Derrière cette marque
estampillée "nouvelle économie, première
génération" figuraient une dizaine
d'investisseurs dont Kataweb (filiale Internet du groupe
de communication italien Gruppo l'Espresso), la banque
commerciale coréenne Central Banking Corporation,
les fonds d'investissements BayStar Capital et Sycamore
Ventures et des acteurs français comme Viventures
Partners et Artémis, la holding de François
Pinault. Autant de soutiens financiers qui lui ont permis
de mettre en place un réseau mondial avec des
filiales en Europe et en Asie. En 2000, on comptait
15 bureaux ouverts dans le monde et un effectif total
de plus de 260 personnes. Le réseau auraît
compté 4 millions d'adeptes de sa monnaie virtuelle
dans le monde au plus fort de son activité.
Mais, tout comme de nombreux
acteurs "pure players" du Net, Beenz a subi
les effets de l'e-krach de mars 2000. Depuis, la société
avait coupé plusieurs branches non rentables
(Italie, Allemagne et Suède) et fermé
en mai 2001 les co-entreprises créées
au Japon, en Chine et en Corée. En France, où
Beenz a démarré ses activités en
juin 2000 (Lire l'article
du JDNet du 26/06/00), la filiale a cessé ses
activités après un an d'existence, non
sans avoir tenté d'amorcer un virage BtoB. En
s'appuyant sur une équipe marketing de treize
personnes, une trentaine d'accords avaient été
signés avec des acteurs du Net en France (Lire
l'article
du 18/01/01), mais le projet a finalement capoté.
Un échec attribué à un manque de
communication de la part de la maison-mère américaine,
à des problèmes juridiques et techniques
(un manque de souplesse dû au fait que la plate-forme
était basée au Royaume-Uni).
|