Musicalis,
société grenobloise spécialisée
dans l'édition de CD-Rom d'apprentissage de la
musique et dans l'e-learning musical en ligne, vient
de boucler une deuxième levée de fonds
de 5 millions de francs. TriNova
(filiale du Crédit Agricole) et le fonds d'investissement
Rhône
Alpes Création, déjà présents
dans le capital, participent à nouveau à
ce tour de table. Des business angels de la région
sont également intervenus dans la levée
de fonds. Parmi eux, se trouvent les deux fondateurs
de Musicalis : Hervé Garabédian,
PDG de la société, et Jean-Marc Allerme,
directeur éditorial. A eux deux, ils forment
l'actionnaire de référence de la société
mais ne sont plus majoritaires.
"Mais surtout, explique
Hervé Garabédian, l'Anvar
a souhaité participer à notre tour de
table, non sous forme d'aide à l'innovation remboursable,
mais en devenant actionnaire de la société,
chose très rare, par le biais de BSA (bons
de souscription d'actions, ndlr). L'agence nationale
de l'innovation souligne ainsi le côté
novateur de notre société, notamment au
niveau de nos développements technologiques propriétaires."
Musicalis a ainsi mis au point un système de
reconnaissance audio permettant un affichage instantané
à l'écran des sons joués (que ce
soit une voix ou un instrument) et envisage de poursuivre
ses recherches pour permettre la retranscription sur
partition de polyphonies, ce qui serait une première
mondiale.
>La levée de fonds a pour objectif, d'une part, de répondre à
un besoin financier puisque la société n'est
pas encore rentable (le point mort est prévu pour mars
2002) et, d'autre part, de financer des opérations
marketing et des actions commerciales pour imposer la marque
sur le marché européen et en Amérique
du Nord, via la filiale Musicalis Inc. basée au Canada. L'année dernière, la société a enregistré
un chiffre d'affaires légèrement supérieur
à 2 millions de francs en 2000, pour un résultat
net négatif de -6 millions de francs en raison des
investissements technologiques. "Nous avons dû
revoir nos ambitions à la baisse après l'éclatement
de la bulle Internet, reconnaît Hervé Garabédian.
Il a fallu modifier notre modèle économique
et nous orienter un peu plus sur la production de CD-Rom,
qui représente 60% de notre chiffre d'affaires grâce
à notre contrat avec Hachette et nos activités
à l'export. Les cours en ligne restent encore une faible
source de revenus, mais cela va en s'améliorant,
la vente de CD-Rom nous permettant de nous imposer peu à
peu." Musicalis propose en effet de poursuivre son apprentissage musical en ligne
après avoir validé l'ensemble des niveaux à
partir d'un CD-Rom. L'architecture du site a été
pensée de la même manière que la construction
des produits offline pour ne pas dépayser les clients.
L'achat de cours se fait ensuite en ligne. Le site affiche
à ce jour 184.000 visiteurs uniques par mois pour 1,6
million de pages vues et 8.500 abonnés.
La
vente de cours en ligne a décollé depuis
deux semaines suite au passage de Musicalis sur TF1 dans
une de ses rubriques magazine en début de soirée.
Alors que les revenus étaient de 15.000 francs
par mois en moyenne jusqu'en août, le rythme est
passé de 15 à 20.000 francs par semaine
désormais. La société, qui a dû
se séparer de 18 salariés (elle est passée
d'un effectif de 35 à 17 personnes), table sur
un chiffre d'affaires de 3 millions de francs cette année
et de 22 millions en 2002. Musicalis cherche toutefois
à s'adosser à des maisons de disques, des
grands éditeurs ou des industriels pour assurer
la pérennité de ses activités et
financer ses recherches technologiques. |