(Mise à jour
le 20/11) Avec énormément de difficultés,
de l'aveu même de ses fondateurs, Witbe a finalement
réussi à boucler son premier tour de table.
La société, spécialiste du monitoring
et du suivi des services Internet, vient de lever 44
millions de francs (6,7 millions d'euros) auprès
d'Innovacom, fonds lié à France Télécom,
d'un des fonds d'Odyssée Ventures, le gestionnaire
de FCPI du Groupe Oddo et de Tancred ventures, le fonds
du président de Witbe et fondateur d'Oléane,
Jean-Michel Planche. Les deux premiers investisseurs
apportent, à parité, 75 % des fonds. Les
fondateurs de la société restent "largement
majoritaires" à l'issue de cette augmentation
de capital, ce qui valoriserait la société
au-dela des 100 millions de francs.
L'ensemble du processus
de la levée aura duré plus de six mois
selon Jean-Michel Planche, le président de Witbe,
dans un contexte macro-économique morose et dans
un secteur qui a encaissé quelques échecs
cuisants : Qualiope,
qui s'était lancée sur ce créneau
après avoir opéré une importante
levée de fonds l'an dernier, a été
placée en redressement judiciaire au mois d'août,
tandis que le spécialiste de la sécurité,
Cyrano, qui avait des ambitions dans ce domaine, s'est
déclaré en cessation de paiements au mois
d'octobre.
Jean-Michel
Planche ne cache donc pas sa satisfaction d'avoir réussi
une
coquette levée de fonds, même si
Witbe
a dû revoir ses prétentions à la
baisse. "Nous souhaitions au départ lever
70 millions de francs pour atteindre la rentabilité
en 2003, confie-t-il. Finalement, on devra être
rentable plus tôt, ce qui n'est peut-être
pas une mauvaise chose". Au cours d'une conférence
de presse le 20 novembre à Paris, le fondateur
d'Oléane s'est amusé à détailler
son parcours de start-up en quête de fonds et
à épingler aux passage - de façon
anonyme mais décryptable - les comportement des
investisseurs.
Avec cet apport en fonds propres, Witbe va pouvoir,
selon Jean-Michel
Planche,
continuer à développer sa technologie,
IP Advanced Monitoring qui lui permet de rendre compte
à une société de la qualité
d'accès perçue par les internautes lorsqu'ils
utilisent les différents outils proposés
(Web, e-mail, streaming, etc.). Ces mesures peuvent
s'effectuer d'une dizaine de lieux dans le monde (Philadelphie,
Madrid, Paris...). "Mais nous ne déployons
pas de serveurs de mesure dans le monde, ce qui serait
bien trop dispendieux, explique Jean-Michel Planche.
Nous avons plutôt fait le choix d'interconnecter
nos réseaux sur ceux des opérateurs."
La
société cherchera également à
renforcer sa force commerciale pour trouver de nouveaux
clients à l'échelle européenne.
"Notre technologie est un moteur de Ferrari mais
notre interface clients (et non le service commerciale
comme écrit précédemment) est
un chassis Prost, s'amuse à comparer Jean-Michel
Planche. Nous allons donc insister sur ce point, car
nous avons beaucoup de demandes au Royaume-Uni et en
Allemagne". Pour assurer son déploiement
européen, Jean-Michel Planche compte réactiver
ses anciens partenaires du réseau dormant "Pipex"
qu'il avait bâti à l'époque d'Oléane,
en commençant par la Grande-Bretagne. Pipex réunissait
une vingtaine de sociétés européennes
partenaires de Oléane.Par
ailleurs, Witbe compte étoffer son offre de services
(amélioration de l'architecture du client, administration
des services, monitoring des nouveaux protocoles IP
et des nouvelles normes mobiles...).
La
société qui annonce un CA 2001 de 20 millions
de francs, prévoit de passer à 48 millions
sur l'exercice 2002-2003 (de mars à mars). Basée
à l'origine sur un business-modèle intégralement
en ASP (abonnement à des services en ligne de
monitoring de la qualité et de la fiabilité
des services Internet-Intranet), Witbe réalise
désormais 50 % de ses revenus sous forme
de "services professionnels" (consulting,
monitoring humain, interventions 24 h/24, missions ponctuelles
de montées en charge...). Jean-Michel Planche
prévoit d'atteindre la rentabilité dès
l'année prochaine. La société emploie
trente-cinq personnes et compte-passer à 60 à
la fin 2002. Witbe dispose de clients comme Kaptech,
La Poste, BNP Net ou Wanadoo.
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