Après
avoir sévi sur le marché des régies
publicitaires online, le mouvement de concentration
entamé sur l'Internet européen pourrait
bien s'abattre sur les web-agencies. Deux acteurs majeurs
viennent en effet d'annoncer leur fusion : l'agence
suédoise Icon MediaLab et sa concurrente néerlandaise
Lost Boys. L'opération, qui devrait être
finalisée d'ici avril prochain, se traduira d'ici
janvier par l'acquisition de Lost Boys par Icon MediaLab.
Cette première étape, réalisée
par échange d'actions, portera sur un volume
de 30 millions d'actions soit, au cours actuel d'Icon
MediaLab qui est coté à Stockholm, 82,8
millions de francs.
Les
deux sociétés fusionnées seront
logées dans une structure implantée à
Amsterdam. Les actionnaires actuels d'Icon MediaLab
pourront obtenir une action de la nouvelle société
en échange de deux actions courantes à
un cours individuel de 3,5 couronnes suédoises
(contre 4,0 aujourd'hui en clôture). Au total,
la nouvelle structure, qui continuera à être
cotée sur le O-List à Stockholm, devrait
être dotée d'un capital de 20 millions
d'euros. L'actionnaire de référence, inscrit
à hauteur de 40%, en sera Red Valley. Cette structure
d'investissements, liée à Michiel Mol,
le PDG-fondateur de Lost Boys, était déjà
l'actionnaire majoritaire de Icon MediaLab. Elle financera
la nouvelle société à hauteur de
17,5 millions d'euros sous forme de fonds (10 millions
d'euros) et de prêt (7,5 millions).
La
nouveau groupe, qui sera piloté par un conseil
d'administration de sept membres (trois issus de Lost
Boys, deux de Icon MediaLab et deux extérieurs),
sera présidé par Rens Buchwaldt, l'actuel
PDG de Icon MediaLab. Michiel Mol devrait, lui, s'installer
au "board" en qualité de responsable
du développement et du marketing. La nouvelle
entité sera présente dans 16 pays et affichera
un effectif total de 1.500 personnes. Sur
le troisième trimestre 2001, les deux sociétés
fusionnées ont généré un
chiffre d'affaires total de 33 millions d'euros.
Les
deux agences interactives, qui s'imposent comme un acteur
incontournable de l'Internet européen, disposent
d'un portefeuille de références principalement
ancré dans les grands comptes avec des noms comme
Pirelli, Telefonica, Siemens ou Audi. En France, se
retrouvent pêle-mêle, ViaMichelin, Air Liquide,
La Poste, Leclerc, Noos ou encore AOL.fr. Les filiales
françaises représentent en cumulé
un effectif actuel de 102 personnes pour un chiffre
d'affaires, en 2000, de 7,46 millions d'euros.
Les
deux agences avaient opté pour la même
politique d'implantation en France en rachetant des
acteurs locaux. En mai 1999, Icon MediaLab avait ainsi
récupéré l'agence Web Concept pour
en faire Icon MediaLab France (lire l'article
JDNet du 06/05/99). Deux ans plus tard, en mai 2001,
Lost Boys avait suivi le même chemin en rachetant
à BVRP Software sa filiale Lab Production afin
d'en faire sa tête de pont dans l'Hexagone (lire
l'article
JDNet du 11/05/01). A l'époque, Michiel Mol,
dans une interview
accordée au JDNet, expliquait que sa priorité
allait être "l'intégration des équipes et
des compétences". Une priorité qui pourrait
bien devenir une stratégie plus globale, orchestrée
sous le principe de la rationalisation. Le nouveau groupe
veut en effet atteindre le point mort dès la
mi-2002.
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