Le géant de la publicité
en ligne Doubleclick a annoncé avoir mis fin,
le 31 décembre dernier, à ses activités
de profiling des internautes. Ce service, baptisé
"Intelligent Targeting" et qui utilisait un
système de cookie,
reposait sur une base de données d'une centaine
de millions d'internautes. Leur profil, c'est-à-dire
leurs centres d'intérêts et leurs habitudes,
y était répertorié de façon
anonyme. Il ne restait plus ensuite aux spécialistes
du marketing qu'à isoler à l'intérieur
de cette base une population spécifique et d'afficher,
sur les pages Web qu'ils visitaient, des publicités
ciblées.
Ce
service de ciblage intelligent avait été,
lui-même, la "cible" d'attaques violentes
de la part d'associations américaines de défense
des consommateurs notamment quand, en 1999, Doubleclik
avait racheté Abacus Direct. Cet important détenteur
de fichiers de consommateurs avait été
digéré par la régie pour la somme
de 1,7 milliard de dollars. Doubleclick avait alors
annoncé sa volonté de croiser son outil
"Intelligent Targeting" avec les fiches nominatives
d'Abacus afin de mettre en place une véritable
stratégie "one-to-one".
A l'époque, l'annonce avait provoqué un véritable
tollé parmi les associations de consommateurs qui y
voyaient une atteinte à la vie privée.
Doubleclick, qui n'avait
développé ce service qu'aux Etats-Unis
et jamais en Europe, indique que l'arrêt de cette
activité de ciblage n'est, en aucun cas, la conséquence
de la pression exercée par les associations de
consommateurs. Pour Doubleclick, cet arrêt apparaît
davantage comme la poursuite d'un désengagement
sur le marché de la vente de données afin
de se concentrer sur les solutions technologiques, et
notamment DART. Dans ce cadre, en novembre 2001, Adlink,
première régie européenne, avait
déjà racheté l'activité
Doubleclick Media Europe pour 30,5 millions d'euros
en cash. Un autre élément a, sans nul
doute, poussait DoubleClik à prendre cette décision :
Intelligent Targeting
n'a jamais réellement fait ses preuves sur le
plan financier. La majorité des annonceurs refusaient
de payer un supplément en échange de campagnes
publicitaires ciblées.
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