Le
secteur des casinos en ligne aurait réalisé
l'an dernier 6,6 milliards de dollars de recettes selon
les experts, répartis entre près de 1.400
sites de jeux. Ce montant devrait être multiplié
par trois, à 20,8 milliards, en 2005, le nombre de parieurs
passant de 2,9 millions de personnes actuellement à
7,4 millions en 2005. Cette explosion du marché
n'est toutefois pas des plus transparentes. La plupart
des structures juridiques de ces casinos sont basées
dans des paradis fiscaux et échappent ainsi à
tout contrôle.
Les
exploitants ont d'autant plus tendance à rejoindre
un paradis off-shore que les Etats durcissent de plus
en plus leur législation en la matière.
Certains états américains ou l'Australie
ont ainsi voté des textes de lois extrêmement
répressifs. Parmi
les nombreux endroits qui accueillent des casinos en
ligne, l'Ile d'Antigua fait particulièrement
tiquer les autorités. Selon
un groupe de parlementaires britanniques qui s'est rendu
sur place l'an dernier, "l'industrie des casinos
sur Internet d'Antigua représente une menace importante
pour le système financier mondial". "Dans certains cas,
il est possible d'utiliser ces casinos pour le blanchiment
de l'argent sale, par le biais des comptes ouverts auprès
de ces sites", avait indiqué Melanie Johnson, la sous-secrétaire
d'Etat britannique au Trésor, citée par l'AFP.
Les casinos en ligne attirent en tout cas de plus en
plus les grands groupes, intéressés par
l'idée d'un changement de législation
à court-terme. Les dirigeants du groupe Accor,
bien armés dans le secteur avec Accor Casino
et l'Européenne de Casino (sur laquelle une offre
publiqe d'achat est en cours), ont affirmé récemment
être "attentifs" en prévoyant
que "la législation en Europe pourrait changer
d'ici deux à trois ans". De son côté,
le groupe Partouche, a déjà avancé
ses pions, en confiant une licence d'exploitation à
un site étranger.
Mais
les exploitants de casino traditionnels ne sont pas
les seuls à s'intéresser au marché.
Le groupe Vivendi a par exemple lancé sur une
de ses filiales, Flipside, un casino en ligne mais avec
des paiements en monnaie virtuelle. En attendant sans
doute de pouvoir le faire en "vraie" monnaie
quand la législation sera adaptée. L'ouverture
d'un débat sur le sujet en France ne serait donc
certainement pas pour déplaire à tous
ces acteurs
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