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Patrick Partouche (Groupe Partouche) :"Il faut un débat sur le sujet et le législateur doit prendre ses responsabilités"
Le directeur général du groupe spécialisé vient d'accorder une licence d'exploitation à un casino en ligne et veut porter le débat de leur légalité en France sur la place publique. --> (Lundi 14 janvier 2002)
         
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Le Groupe Partouche a concédé à la fin de l'année 2001 un contrat de licence de sa marque à un opérateur étranger pour exploiter un casino en ligne, Casino-Partouche.com. Ce casino, domicilié dans un pays dont les deux parties refusent de dévoiler le nom, ne doit normalement pas accueillir de joueur en provenance de France, où la législation prohibe, en théorie, ce type d'activité. Patrick Partouche, le directeur général du groupe Partouche, explique les motivations de son groupe sur Internet et réclame un grand débat public au sujet de l'exploitation des casinos en ligne en France.

JDNet. Pourquoi avoir accordé une licence à un site Internet ?
Patrick Partouche. Depuis cinq ans, nous étions régulièrement contactés par des sociétés qui souhaitaient s'associer à notre marque. Mais je préférais rester prudent, notamment car nous avions du mal à savoir à qui nous avions affaire. Deux événements ont précipité ma décision. En juin 2001, tout d'abord, quand j'ai découvert un peu étonné que la Française des Jeux lançait, grâce à un décret, des jeux en ligne. Il me paraissait étonnant que l'Etat accorde un privilège par décret à une société et la refuse à d'autres. Le discours de l'Etat n'était donc plus cohérent dans cette affaire. L'autre élément est qu'une société israélienne, Eden Casino, a utilisé à mon insu la marque du groupe pour recruter des joueurs sur Iinternet. Je me suis donc dit qu'il était temps de se lancer. Mais comme ce n'est pas notre métier, nous avons décidé de confier la gestion à une société spécialisée dans le domaine en lui fournissant une licence pour l'utilisation de notre nom. Mais le casino en ligne a été construit en fonction des recommandations du groupe Partouche. Seulement, il n'est pas géré adminstrativement par notre groupe.

Le site doit normalement refuser les visiteurs venant de France, or il est plutôt conciliant en la matière. Vous n'avez pas peur d'être éclaboussé si le site était poursuivi en justice puisque cette activité est illégale en France ?

Tout d'abord, si quelqu'un connaît une solution infaillible pour qu'aucun joueur ne vienne de France, qu'il me contacte. C'est le même problème que pour les objets nazis de Yahoo. Est-ce que vous croyez que la vente ne se fait plus depuis que la justice française l'a interdite? Elle continue sur Internet en venant de France. C'est donc impossible de bloquer les internautes français. C'est comme si vous exigiez de TF1 qu'il gomme les publicités pour les marques de cigarettes lors de la retransmission des Grands prix de Formule 1 sous prétexte que ces annonceurs sont interdits en France. Par ailleurs, j'aimerais que l'on m'explique pourquoi un casino en ligne hébergé à l'étranger est illégal. Je souhaiterais qu'il y ait un débat à l'Assemblée nationale sur le sujet. Je suis à la tête d'un groupe coté en Bourse et je dois défendre les intérêts de mon entreprise. Selon les chiffres, le marché des casinos en ligne représentera 20 milliards de dollars d'ici cinq ans. Mon groupe ne sera pas le parent pauvre de cette révolution. Je ferai d'ailleurs remarquer que notre groupe est ouvert à toutes propositions de l'Etat en la matière, y compris des prélévements sur ce type de jeux. Je souhaite simplement qu'il y ait un débat sur le sujet et que le législateur prenne ses responsabilités. Seulement, il ne le fera que s'il est confronté au débat

On a l'impression que finalement vous souhaiteriez presque être attaqué en justice pour ouvrir le débat...
Personne ne souhaite avoir un procès mais s'il y a procès, il faudra me démontrer que l'activité de casino en ligne est illégale en France et qu'on peut faire respecter la loi. Et j'espère qu'il y aura dans le box à mes côtés Jean-Marie Messier ou le président de Wanadoo qui ont profité de cette manne en acceptant des publicités des casinos en ligne. En tous cas, je ne provoquerai pas ce procès et il est hors de question, par exemple, que j'attaque Casino On Net ou un autre concurrent en France, même si l'activité est exercée illégalement. La délation ne fait pas partie de mes méthodes.

 

[Jérôme Batteau, JDNet]
 
 
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