Guillaume Pepy, directeur
général délégué clientèles
de la SNCF, vient d'être nommé président
de Voyages-sncf.com tout en conservant sa première
fonction. Il succède ainsi à Mireille Faugère,
devenue depuis octobre, directice générale
de SNCF Participations, la holding financière de
la SNCF. Dans ces nouvelles fonctions, Guillaume Pepy
collaborera avec Denis Wathier qui assure toujours la
direction générale du site.
Il revient sur le bilan 2001 de la SNCF, les perspectives
2002 et sur la signification de sa nomination dans ce
contexte.
JDNet.
Quel est le bilan 2001 de Voyages-sncf.com ?
Guillaume Pepy. Nous avons réalisé
un chiffre d'affaires de 162 millions d'euros en 2001,
soit une croissance de 80 % par rapport à
2000. Cela représente 440 000 dossiers voyages
pour un panier moyen de 60, 67 euros. Soit 50 %
de plus qu'une commande réalisée par les
canaux de vente traditionnels. Cet écart s'explique
par plus d'achat longue distance sur le Net. Ces résultats
placent Voyages-sncf.com en tête des sites d'e-commerce
en France. Au total, les ventes en ligne représentent
4 % du chiffre d'affaires grandes lignes de la
SNCF qui s'est élevé, en 2001, à
4,050 milliards d'euros. Aujourd'hui, on peut estimer
la part des clients grande ligne ayant déjà
commandé sur Internet à 10 %. En
terme d'audience, le site capte, selon NetValue, 10 %
de l'audience totale des internautes français
et selon Dart, 1,8 million de visiteurs uniques par
mois. Nous avons environ, 250 000 acheteurs fréquents,
c'est-à-dire qui achètent plus de cinq
fois par an. Enfin, les premiers résultats constatés
après la mise en ligne, le 3 décembre,
de la nouvelle version de notre site, montrent qu'elle
répond à un véritable besoin. A
titre anecdotique, le 3 décembre, nous avons
vendu 70 billets d'avions.
Quels
sont vos objectifs en 2002 ?
Nous allons travailler sur deux axes. Le premier consistera
à élargir l'offre clients tout en restant
dans le domaine du voyage. En 2002, nous estimons que
la vente sur le site de billets d'avion, de chambres
d'hôtel, de location de voitures et de packages,
bref tout ce qui n'est pas du train pur, devrait représenter
15 % du chiffre d'affaires du site. Le second enjeu
consistera à accompagner le développement
d'Internet comme canal de croissance pour la SNCF et
non plus seulement, comme canal de transfert. Aujourd'hui,
Internet est un canal sur lequel les ventes se développent
plus vite qu'ailleurs. Et nous pensons qu'une partie
de la croissance de la SNCF viendra des offres Internet.
Car une partie de nos clients actuels n'ont pas envie
d'aller en gare ou en agence de voyages pour commander
leurs billets. Leurs achats sont plutôt des achats
d'impulsion et leur souhait est de bénéficier
de promotions spéciales. C'est pourquoi, en janvier,
nous avons démarré, en test, un kiosque
avec des offres qui n'existent que sur Internet. Nous
avons offert des places non vendues le mardi pour le
week-end suivant. En 2002, nous visons plus 60 %
de croissance par rapport à 2001. A l'horizon
2004, nous visons plus de 750 millions d'euros de chiffre
d'affaires, à savoir entre 8 et 10 % des
ventes de billets de train.
Votre
double casquette, à savoir président
de Voyages-sncf.comnomination
et directeur général délégué
clientèle de la SNCF, correpond-t-elle à
une volonté d'augmenter les synergies online
?
Depuis
le début, Coyages-sncf.com vend toute l'offre
grandes lignes. Nous ne sommes jamais partis dans l'idée
qu'Internet était de la diversification, mais
plutôt, qu'il devait fonctionner en totale synergie
avec la SNCF. Cela explique aussi notre volonté
de faire en sorte que le développement du canal
de vente Internet soit plus rapide que le reste. Ma
nomination est une manière de donner un signe
fort dans ce sens, à savoir que la site n'est
pas à vendre, qu'on ne cherche pas à ouvrir
son capital, ni à le valoriser en Bourse. Nous
cherchons simplement à ce que les activités
grandes lignes aient un volet Internet qui soit le premier
de France. La deuxième chose, c'est qu'en sens
inverse, Internet a besoin de temps en temps, de décisions
rapides et de souplesse qui n'existent pas ailleurs.
Autrement dit, si nous voulons que le site se développe,
il faut qu'il puisse offrir des produits avec un "time
to market" plus rapide qu'ailleurs. Le fait que
j'en sois le patron me permet d'accélérer
les décisions. Par exemple, si nous créons
un nouveau produit, il faut décider tout de suite
si on le teste d'abord sur Internet.
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