Meetic, la plate-forme multicanal
(Internet, SMS, audiotel) de rencontres officiellement
lancée mi-mai, vient de réaliser une première
levée de fonds de 2 millions d'euros auprès
d'investisseurs dont l'identité reste "confidentielle",.
Son créateur, Marc Simoncini, fondateur du portail
multiservices iFrance, aujourd'hui propriété
de Vivendi Universal, avait
présenté son business plan à des
capitaux-risqueurs, mais sans parvenir à les convaincre,
malgré une équipe de management expérimentée
et un modèle économique qui repose sur plusieurs
sources de revenus. "Tout le monde déclare
être intéressé mais personne ne veut
suivre au prix que je propose", affirmait il y a
quelques jours Marc Simoncini. Il est vrai que l'épilogue
financier de l'aventure iFrance pour l'acquéreur
Vivendi (lire
l'extrait du du livre "Milliardaires d'un jour
") a forgé à Marc Simoncini une
réputation de redoutable négociateur. Du
coup, le patron de Meetic a préféré
privilégier une montée en charge en solo,
en s'appuyant sur ses fonds propres. Parallèlement,
il a organisé cette levée d'amorçage
en constituant un pool de cinq à sept business
angels et investisseurs privés. Pionnier de l'Internet
français, Marc Simoncini n'a sans doute pas eu
trop de mal à constituer ce pool.
Après
six mois de travail et un mois d'ouverture effective,
Meetic.fr annonce avoir recruté une base de plus
de 100 000 membres, dont 70 000 pendant la
phase de pré-inscription (mars à mai).
De source Nielsen//NetRatings, Meetic.fr enregistrait
en avril 270.000 visiteurs uniques, à forte dominante
masculine, sensiblement moins en mai. Pour développer
la notoriété de son nouveau projet, Marc
Simoncini s'est appuyé sur l'audience de iFrance
(Meetic est depuis peu le nouveau partenaire rencontres
du portail) et annonce avoir réservé un
budget de "plusieurs millions d'euros" pour
sa communication, essentiellement online. Le profil
des membres est assez traditionnel du monde de l'Internet
: une trentaine d'années, masculin, CSP +, urbain...
80 % des inscrits laissent leur numéro de
mobile. Un élément clé pour profiter
du concept multicanal de Meetic.fr. Mais pour faire
face à ce recrutement, Meetic.fr, qui se veut
le service de rencontres en ligne "le plus sérieux",
a dû étoffer ses équipes, notamment
pour assurer la modération du service en amont.
Actuellement, l'effectif d'Ilius, société
éditrice de Meetic.fr, est de dix-sept personnes.
Le service de rencontres en
ligne met en avant deux fonctionnalités originales.
Tout d'abord, le "Meet Shake", une technologie
de "matching" qui s'appuie sur la base des
membres et un profiling obtenu via une soixantaine de
critères descriptifs. La seconde est le système
de micro-paiement sécurisé, conçu
en interne et baptisé Toolbox. L'outil s'appuie
sur une monnaie virtuelle : les "Krediz".
Marc Simoncini, qui a fait ses armes dans le Minitel
avant de s'attaquer au Web, reste discret sur les raisons
qui l'ont porté à adopter un outil propriétaire.
Mais l'un des principaux avantages de la Toolbox est
le caractère indolore du paiement : à
l'instar des "vitamines" de Kiwee, l'internaute
effectue des micro-achats sans les éventuels
freins psychologiques. Pour l'instant, la monnaie reste
vraiment virtuelle, puisque le service est gratuit jusqu'à
fin juin. Après, le modèle payant deviendra
prédominant.
La levée de fonds annoncée
vendredi "démontre, compte tenu de l'état
des marchés financiers, le potentiel de nos services
pour célibataires, affirme Marc Simoncini dans le communiqué
de la société. Ce tour de table va nous
permettre à la fois de continuer notre campagne de communication,
de développer de nouveaux produits et d'accélérer notre
expansion européenne." Meetic prévoit en
effet l'ouverture du service dans d'autres pays européens
ou la commercialisation de la plate-forme en marque
blanche. "Nous travaillons également sur
des acquisitions", affirme Marc Simoncini. Ça
rappelle (presque) la belle époque...
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