MEDIA 
AOL Time Warner : Internet au régime SEC
Les trimestriels du groupe font apparaître un CA en augmentation de 10 % grâce aux activités médias. La branche AOL, visée par une enquête comptable de la SEC, perd en revanche du terrain. -->   (Vendredi 26 juillet 2002)

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Steve Case et Gerald Levin, les patrons d'AOL et de Time Warner, avaient-ils fait le bon choix en décidant, il y a deux ans, de baptiser le nouveau groupe AOL Time Warner plutôt que Time Warner AOL ? Car si la logique alphabétique est respectée en plaçant AOL devant Time Warner, la logique financière l'est de moins en moins. Les derniers résultats trimestriels du groupe américain confirment que le croissance revient désormais aux activités historiques de Time Warner (cinéma, musique, édition, télévision et câble). Ces dernières enregistrent des progressions annuelles situées entre 3,8 et 20,6 %. Pour la partie AOL, l'ambiance est différente. Le chiffre d'affaires généré sur les trois derniers mois par le pôle Internet affiche un recul de -3 % à 2,26 milliards de dollars.

L'usine à croissance, autrefois entretenue par l'Internet, a donc changé de bord chez AOL Time Warner. Grâce aux activités médias, sur le deuxième trimestre, le groupe américain a réalisé un chiffre d'affaires total en hausse de 10 % à 10,6 milliards de dollars, pour un Ebitda de 2,5 milliards de dollars (+2 %) et un bénéfice net de 394 millions de dollars, contre une perte de 734 millions un an plus tôt.

AOL Time Warner en chiffres
.
1er semestre 2002
1er semestre 2001
Chiffre d'affaires
20,34 md$
19,04 md$
Ebitda
4,51 md$
4,39 md$

Derrière ces résultats globaux, le ralentissement du pôle Internet apparaît encore plus marqué sur le plan de l'Ebitda. Sur le deuxième trimestre, AOL accuse une contraction de -27 % à 473 millions de dollars. Ce recul s'explique avant tout par les fortes baisses encaissées sur l'e-pub et l'e-commerce (-42 % en annuel) et sur la revente de contenus et les activités diverses (-45 %). Le pôle Internet doit en l'état son salut aux revenus issus des abonnements qui s'offrent, eux, une progression de 20 %.

Cette tonicité sur les abonnements s'explique par les augmentations de tarifs, pratiquées aux Etats-Unis et en Europe, et par la croissance du nombre de clients. Sur le deuxième trimestre, AOL a engrangé 492 000 nouveaux abonnés (dont 477 000 aux Etats-Unis et 78 000 en Europe) pour afficher un parc mondial de 35,1 millions de clients, dont 6 millions en Europe. Même si AOL reste un géant sur le marché de l'accès, sa foulée a tendance à diminuer. Il y a un an, le groupe avait ainsi réussi à attirer 1,3 million d'abonnés supplémentaires en trois mois. Autre ombre au tableau : en dehors des Etats-Unis et de l'Europe, AOL perd du terrain. Le pôle Internet a vu son nombre d'abonnés diminuer de 63 000 dans le reste du monde, notamment sur le marché sud-américain.

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Le grippage des activités Internet n'est pas le seul point noir pour AOL Time Warner. Au cours de la présentation des résultats, Richard Parsons, le PDG du groupe, a confirmé que AOL Time Warner était bel et bien sous le coup d'une enquête de la SEC, la Commission américaine des opérations boursières. Cette enquête intervient une semaine après la publication d'un article dans le Washington Post qui affirmait que le groupe avait gonflé d'au moins 270 millions de dollars ses revenus publicitaires en ligne au cours de deux dernières années. Richard Parsons, qui a assuré la SEC de son entière collaboration, a précisé que les comptes du groupe avait été audités par Ernst & Young. Une attitude qui n'a pas réussi à rassurer les marchés. Hier, le titre AOL Time Warner a dévissé de -15,44 % à Wall Street.

 
 
[Rédaction, JDNet]
 
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