Cette cession lui permet de mettre la main sur cinq sites de vente de matériels de bureau destinés aux petites et moyenne entreprises (Jpg.fr et Jpg.be en france et en Belgique, Neat-ideas.com en Grande-Bretagne, Kalamazoo.es en Espagne et Mondoffice.com en Italie) ainsi que sur deux sites de vente de produits d'hygiène et d'entretien à destination des entreprises : bernard.fr et bernard.be. L'ensemble, toutes enseignes et tous canaux de distribution confondus, a généré en 2001, selon PPR, un chiffre d'affaires de 441 millions d'euros.

Si PPR cède JPG et Bernard, il conserve en revanche les activités de vente directe de Guilbert, parmi lesquelles figure le site dédié aux grands compte GuilWeb.com. La société, après avoir longtemps essayé d'ouvrir ses activités aux petites entreprises, notamment via Internet, induisant d'abord la création de GuilberDirect, puis sa fermeture au profit de jpg.fr racheté en 2001 avec les actifs européens de Boise Cascade Office Products, aura finalement privilégié la vente directe. Il est vrai qu'en 2001, celle-ci a représenté 5 % du chiffre d'affaires du groupe avec 1,4 milliard d'euros réalisés dans 9 pays européens, contre 1,5 % pour la vente par correspondance.

La direction de PPR justifie aussi cette cession partielle par des contraintes liées à la réglementation européenne en matière de concurrence. Staples n'ayant pas à proprement parler d'activité dans le domaine de la vente à distance en Europe, cette vente, qui ne sera finalisée qu'en octobre, devrait être plus facilement acceptée par les autorités de Bruxelles. Mais ce faisant, il y a fort à parier que le groupe se place dorénavant en retrait sur un marché, celui des fourniture de bureau, dominé par les multinationales.

A l'exception de Bernard qui déclarait en décembre 2001 réaliser sur Internet 2 % de ses revenus (lire l'article du JDNet du 11/12/01), il est aujourd'hui difficile d'évaluer le potentiel que représente les sept sites, tirés par la locomotive et le pionnier JPG, qui tombent aujourd'hui dans l'escarcelle de Staples. Selon les résultats 2001 de PPR, les différents sites du groupe Guilbert, (ventes directe et à distance confondues) en France avaient généré 7,5 % du chiffre d'affaires du groupe (lire l'article du JDNet du 8/03/02).

Cette opération financière arrive à point nommé pour PPR, puisque le prix de la cession, d'un montant de 825 millions d'euros payé en cash, représente à elle seule 12 % de l'endettement net du groupe. Une opération qui contribuera à optimiser la rentabilité des capitaux que le groupe a investi. Cette nouvelle a en tous cas été favorablement accueillie par la bourse de Paris : le titre de PPR a pris plus de 18 % au cours de la séance d'hier.