"Parmi tous les internautes
qui déclarent avoir téléchargé
davantage de musiques illégales qu'il y a six
mois, 41% ont acheté moins de disques sur les
six derniers mois, contre 19% qui en auraient acquis
davantage. Un rapport de 'deux pour un' (25% contre
13%) également constatable auprès de ceux
qui auraient téléchargé autant."
C'est ce qu'affirme la
Record Industry Association of America (RIAA) après
la publication du rapport commandé au cabinet
Peter D. Hart Research Associates. Le lobby des majors
de la musique entend ainsi contredire les résultats
publiés par l'institut Forrester Research au
début du mois d'août.
Se
servant d'un panel de 860 consommateurs de musique âgés
de 12 à 54 ans disposant d'un accès Internet,
l'étude révèle que
le nombre de CD piratés a doublé en un
an. Par ailleurs, 20% des sondés préfèreraient
télécharger gratuitement toute chanson
d'artistes méconnus ou inconnus, alors que 14%
se disent prêt à l'acheter. Un écart
qui se creuse dans la tranche d'internautes mélomanes
âgés de 12 à 18 ans, avec 35% de
pro-téléchargement gratuit contre 10%
de consommateurs payeurs.
La RIAA relie volontiers ces
données aux chiffres de PricewaterhouseCoopers
LLP. Le cabinet d'audit a mesuré une baisse de
7% des ventes de disques au premier semestre 2002 en
même temps qu'une hausse de 70% des saisies de
CD contrefaits. Du coup, le président de la RIAA,
Cary Sherman, affirme que "si le piratage musical
n'est pas entièrement responsable de la baisse
des ventes, il en est la cause majeure." Il estime
également que les internautes ne prêteraient
aucune attention aux offres alternatives au téléchargement
gratuit.
La Digital Media Association
(DiMA), par la voix de son directeur Jonathan Potter,
conteste cette conclusion. Ce lobby regroupe plusieurs
sites - dont Launch Media, MTVi, MusicMatch Inc. et
Listen.com - oeuvrant pour la promotion et la vente
de musique en ligne. Tous insistent sur le fait que
seule une "excellente" qualité du service
pourra disuader les consommateurs d'aller chercher les
morceaux de musique sur les réseaux illégaux
d'échanges de fichiers. Une évidence,
selon eux, aussi facile à comprendre que la logique
des "vases communicants".
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