Dans le
segment du marché du voyage "low-cost"
(à bas prix), EasyJet est l'une des compagnies
aériennes les plus connues en Europe. Par l'insolence
de ses petits prix d'une part, par ses résultats
financiers d'autre part, EasyJet a su se faire jalousée
par les grandes compagnies aériennes mal en point
après les événements du 11 septembre.
L'année dernière, la société
détenue par le milliardaire grec Stelios Haji-Ioannou
(48 %) affichait un chiffre d'affaires proche des
560 millions d'euros, en hausse de 35 %. De son
siège social à Luton, près de Londres,
la compagnie aérienne clame haut et fort que
le seuil de rentabilité est déjà
atteint. A la fin du premier trimestre 2002, EasyJet
affichait une rentabilité opérationnelle
de près de 4 millions de livres (6,3 millions
d'euros).
Le
secret ? Une grande dose d'Internet : EasyJet
s'est en effet autodéclarée "la compagnie
que le Web préfère". Une signature
certes ironique face à British Airways ("la
compagnie que le monde préfère")
mais qui reste basée sur une réalité :
90 % des billets vendus par EasyJet (soit un CA
d'environ 500 millions d'euros) le sont en ligne. Une
remise de 5 euros accordée pour toute commande
en ligne est l'une des explications de ce ratio. Et
pour orienter ses clients sur Internet, la compagnie
use de tous les moyens : le call-center a pour
mission d'orienter les clients vers les sites, tous
les vols réservés plus d'un mois à
l'avance devant l'être via le Web.
Cette soif de l'Internet
sur le plan commercial, qui permet une réduction
drastique des coûts fixes, se retrouve au sein
même de la compagnie. La
société a développé une
hantise du papier, avantageusement substitué
par un Intranet et un système informatique de
réservation conçu entièrement en
interne. A cette structure s'ajoute un esprit qui n'est
pas sans rappeler l'esprit start-up. "Nous
avons une culture d'entreprise
très décontractée avec un organigramme
très plat", souligne Elodie Gythiel, responsable
marketing France pour EasyJet.
Surfant
sur la vague du "low-cost", l'avenir d'EasyJet
et de ses confrères semble prometteur. L'Association
Internationale du transport aérien (IATA) a pronostiqué
entre 1999 et 2003 une croissance constante du marché
low-cost de 5 % par an, de 179 millions de passagers
en 1999 à 215 millions l'année prochaine.
Selon Goldman Sachs, le "low-cost" en Europe
devrait passer de 7 % de part de marché
global actuellement à 30 % d'ici 2015.
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