Moins médiatisée
que le transfert de Ronaldo au Real Madrid, l'arrivée
de Morald Chibout chez Club-Internet n'en a pas moins
été très remarquée dans
le secteur Internet français. L'homme qui pendant
quatre années a élaboré et dirigé
la stratégie marketing de Wanadoo, et notamment
toutes les nouvelles offres d'accès, a été
nommé en fin de semaine dernière directeur marketing
et commercial de la branche française de T-Online.
Un mouvement qui témoigne que le nouvelle saison
s'annonce hautement concurrentielle sur le marché
de l'accès Internet.
Dans
quel contexte arrivez-vous chez Club-Internet, qu'est-ce
qui vous a motivé dans cette nouvelle aventure ?
Morald Chibout. J'étais depuis 1998 directeur
du marketing de la branche Accès de Wanadoo, qui vient
de dégager son premier résultat brut d'exploitation
positif en France avec une place de leader incontestable
sur le marché de l'Internet. Je conserve un excellent
souvenir de mon passage chez Wanadoo et de ses collaborateurs,
avec lesquels je partage des valeurs communes, notamment
avec le PDG Nicolas Dufourcq. Mais je suis un homme
de challenge, et j'ai été séduit par les fortes ambitions
de Club-Internet, qui veut s'imposer comme le numéro
2 sur le marché français, notamment sur l'ADSL. Club-Internet,
filiale du groupe leader en Europe, T-Online, a tous
les atouts à mes yeux pour réussir. Ce challenge, ainsi
que le champ des responsabilités que m'a proposé Marie-Christine
Levet, la présidente de T-Online France, sont très motivants,
et je pense que ce sera une belle aventure.
Quelles
sont les principales missions sur lesquelles vous allez
vous pencher dans les mois à venir ?
Nous avons identifié quatre gros chantiers. Premièrement,
nous devons mettre le client au centre de toutes nos
préoccupations quotidiennes, en lui offrant un service
de qualité et en lui procurant une satisfaction maximale.
La mutation actuelle du marché de l'Internet oblige
à développer une très forte intelligence marketing.
Deuxièmement, nous devons développer la place de Club-Internet
dans le paysage des FAI français, afin de renforcer
nos parts de marché, en travaillant sur la notoriété,
la fidélisation, le marketing de l'offre et la distribution.
Troisièmement, il faudra consolider notre place de numéro
2 sur l'ADSL et gagner en parts de marché sur le leader.
L'ADSL sera en effet l'enjeu structurant de l'évolution
du marché de l'Internet. Enfin, nous souhaitons promouvoir
une politique marketing de services et contenus payants,
qui répondent aux besoins quotidiens de notre
clientèle.
Parmi
ces priorités, vous évoquez l'ADSL. Comment analysez-vous
justement le marché français de l'ADSL, quels en sont
les freins ?
Le marché de l'ADSL est actuellement en forte croissance :
il représentait environ 5 % des abonnés actifs
en 2001 et en représentera plus de 13 % fin 2002.
D'ici un an, un tiers des internautes surfera en haut
débit. La problématique marketing actuelle est simple
: comment passer d'un marché de l'offre, soutenu par
des promotions tarifaires importantes, à un marché de
la demande, avec plus de valeur pour le client et pour
l'entreprise. Nous avons des idées, et c'est là-dessus
que nous allons travailler. En ce qui concerne les freins,
ils sont simples : d'une part, les conditions économiques
offertes aujourd'hui ne sont pas les meilleures pour
pouvoir proposer aux clients un prix attractif. D'autre
part, il faut donner envie au client en créant un vrai
besoin. Nous allons donc proposer très prochainement
des services capables de prouver aux internautes la
valeur d'usage du haut débit.
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